Tribune libre de Jean Claude Comorassamy

Des familles vivent un véritable chemin croix pour obtenir le certificat de décès

  • Publié le 2 mai 2023 à 10:54
  • Actualisé le 2 mai 2023 à 10:58

"I prétan" Madame la 1ère Ministre, que votre immersion à la Réunion se fera pour certains, par des concerts de musique en "mok an tol" et "bak an flerban ". Pendant que d'autres pensent, qu'en empruntant un chemin moins bruyant via des tribunes, ils pourraient obtenir une réponse concrète à la demande de délivrance de l'acte de décès à la Réunion par les infirmiers(e)s. Une manière d'ouvrir la porte du paradis en diminuant l'immense souffrance des familles endeuillées.

En effet Madame la 1ère Ministre Élisabeth Borne, tous attendent à tort ou à raison, que les certificats de décès soient enfin délivrés à la Réunion par les infirmiers libéraux. Car, il y a matière d'urgence sur l'île. Et à chaque jour qui passe laisse derrière nous, de nombreuses familles en douleur, souffrance et détresse. Un chemin croix qu'elles expriment à la radio en direct depuis plusieurs années déjà.

Pourtant un projet réunionnais existe, porté et nourri par le Président du Conseil Départemental M. Cyrille Melchior, avec un regard bien éclairé. Projet, qui a aussi reçu l'aval du Ministre de la santé M. François Braun fin novembre 2022, lors de sa visite sur l'île. Le Ministre avait même précisé "porter une attention toute particulière des problématiques des outre-mer ". Depuis, c'est le silence radio sur ce sujet important, cependant assez délicat.

Jusque-là, les certificats de décès ne peuvent être établis que par des médecins ou internes. A la Réunion, la problématique est grave. Car faute de disponibilité des médecins les jours fériés, les week-ends et en soirée, ainsi que des permanences organisées inexistantes. Les familles endeuillées doivent attendre plusieurs heures voire une journée entière pour obtenir ce sésame de fin de vie, obligatoire avant le déplacement du corps, pour la toilette mortuaire, et pour la mise en terre du défunt.

Régulièrement les familles en grande détresse et en pleurs font appels, et supplient même sur une radio privée en l'occurrence FREE-DOM, pour qu'un médecin se déplace et vienne au chevet de la personne décédée, très souvent sans résultat. L'interminable attente devient insoutenable Madame la 1ère Ministre pour beaucoup de familles en peine, de plus avec la chaleur et aussi de nos coutumes locales très présentes encore.

- Madame Élisabeth Borne clé du paradis -

Aujourd'hui, grâce à l'amendement du députée Stéphanie RIST, adopté dans le cadre du plan de financement de la sécurité sociale (PLSS) pour 2023. L'amendement autorise à titre expérimental, pour une durée trois ans, les infirmiers libéraux à signer les certificats de décès à domicile. Du coup, cet amendement peut répondre à notre problématique, si la Réunion est choisie comme terre d'expérimentation. Malgré que la résistance des médecins se fait sentir, précisant à juste titre encore que " la délivrance d'un certificat de décès soit un acte médical, donc relève d'un médecin". Mais, à qui la faute, quand certains médecins, soi-disant des médecins référents sont aux abonnés absents et refusent de se déplacer, quand on a plus besoin d'eux ?

Voilà donc Madame la 1ère Ministre, je viens vous exprimer cette attente, qu'en rencontrant le Président Cyrille Melchior peut-être la semaine prochaine, vous annoncerez une réponse favorable, pour que la Réunion soit choisie terre d'expérimentation pour la délivrance des certificats de décès par les infirmiers libéraux. Bien sûr, sous certaines conditions et d'un cadre bien défini pour les cas suspects. C'est une fenêtre dans laquelle une lueur d'espoir est née depuis.

En attendant, saluons le Président du Conseil Départemental pour son engagement et sa persévérance en faveur du processus engagé et pour sa ténacité. En résumé, on ne peut que constater la justesse de son raisonnement à ce dossier, qui devrait avoir impact très significatif d'un point vue social et sur quoi, la porte du paradis pourrait s'ouvrir pour les familles affectées.

Jean Claude Comorassamy

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2 Commentaires
BRIGITTE
BRIGITTE
11 mois

Mme Borne répondra positivement, parce que l'allongement de la durée de travail à 64 ans, les travailleurs auront plus besoin de professionnels de santé, que ce soient médecins ou infirmiers pour délivrer ce fameux certificat de décès. Mais à quoi sert l'ARS ? Va-t-elle répondre cette tribune ?

Sophia
Sophia
11 mois

A quoi sert le directeur général de l'ARS? Il est déjà en pré retraite ? Ne sait-il le problème des certificats de décès la nuit, jours fériés, WE voire même la journée. Faut-il une tribune pour qu'il réagisse et défend ce dossier ?
Si les ARS ne servent à rien, il faut les supprimer rapidement. Bonne pré retraite monsieur.....