Tribune libre de Jean Claude Comorassamy

Il y a 40 ans Mario Hoarau eut l'idée géniale de transformer l'usine sucrière de Stella en musée

  • Publié le 17 mai 2025 à 12:06
  • Actualisé le 17 mai 2025 à 12:10
Stella Matutina dans les années 1990

Pour cette 21ème nuit Européenne des Musées, évènement culturel incontournable aussi à St-Leu avec le Musée de Stella, dont l'occasion pour vous tous de l'arpenter en famille ou entre amis pour une nocturne spéciale, de repenser l'histoire de cette usine sucrière devenue musée avec visites, parcours ludiques, animations exceptionnelles, concert et spectacles, expositions, collections...une visite lumineuse et insolite vous attend ce soir. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Mais de temps à autre, il est bon de jeter un regard en arrière et de se souvenir comment il est né ce musée, car il n'a pas toujours été un longue fleuve tranquille lors de sa réhabilitation, qu'on se le dise !

Histoire démarre l'année 1985, le maire de l'époque Mario Hoarau et Président du Conseil Régional (1983 à1986) me confia un soir dans son bureau à St-Leu, moi conseiller municipal de sa majorité et surtout ancien ouvrier de Stella, son intention de faire renaitre de ces "cendres" l'usine sucrière afin qu'elle devienne un musée. Un musée à Stella ? Oui me dit-il "je ferai rebriller l'étoile du matin" qui s'était éteinte depuis 1978.

Au tout début, je n'y croyais pas du tout, pourtant il est devenu une réalité. A ce moment-là, l'usine avait fermé ses portes depuis 1978 et laissé en abandon depuis 7 ans. Alors que les bâtisses étaient dans un état de délabrement total. Malgré tout, l'acquisition s'est faite dans cette même année 1985 par le conseil régional dont Mario Hoarau était le président.

Mais un gros hic à ce projet grandiose surgissait. Ce n'est pas le coût de l'achat de la vieille usine et des 85 hectares de terrain aux sucreries de Bourbon. C'est à dire que quelques-uns voudraient à tout prix que ce musée soit construit sur la commune du Port, où Paul Vergés était maire.

Il était évident que j'étais contre et je lui montrais mon opposition ferme à ce déplacement de l'histoire, car nombreux sont témoins de ce patrimoine et de cette histoire, plusieurs ont été des acteurs et porteurs de la mémoire à ce lieu, dont mon père faisait partie, qu'il n'était concevable de "déraciner" toute cette histoire pour la planter ailleurs.

Au bout du compte, lui aussi était contre "ce déplacement" vers une autre commune. En définitif, le projet de réhabilitation s'est fait sur ce même site de l'usine sucrière sans problème particulier, même suite au changement de la présidence de la région avec l'arrivée de Pierre Lagourgue avec les nouvelles élections régionales de mars 1986.

Finalement, c’est un matin du 26 juillet 1991, après de 5 ans de travaux et sous l’ère de Pierre Lagourgue président du conseil régional que la nouvelle " étoile du matin " se remettra de nouveau à briller.

Mais, c'était bien dommage que lors de l'inauguration dans les "gratins" de personnalités présents (ministre, secrétaire d'état, président du conseil régional, maire...etc) manquaient les anciens ouvriers au cœur de ce magnifique musée qui n'ont pas été conviés. Malgré que la chose fût réparée une semaine après, les anciens ouvriers ont très mal vécu ce manque reconnaissance. 34 ans après, je pense qu'une approche à la lumière à travers une plaque commémorative serait la meilleure forme de reconnaissance et d'hommage "po lo ban' travayèrs tabisman osi bitasyons". Je crois que Mario Hoarau serait fier là où il est !

Jean Claude Comorassamy.

guest
5 Commentaires
Marie Anne
Marie Anne
4 mois

Beaucoup monde hier soir au musée. Par contre très peu d'ancien travailleur de cette usine dont je connais bcp. Quel dommage pour ce désintéressement eux qui font cette mémoire. Je crois que la raison il faut la chercher dans l'article de mon ami jclaude, qui lui aussi a travaillé la-dedans comme mon père. Comment réparer cette erreur de 34 ans ?

JEAN YVES
JEAN YVES
4 mois

En conclusion, je retiens cette phrase "je pense qu'une approche à la lumière à travers une plaque commémorative serait la meilleure forme de reconnaissance et d'hommage "po lo ban' travayèrs tabisman osi bitasyon". Je vois que nous travailleurs agricoles n'ont pas été oubliés pour une fois !

Kunta Kinté
Kunta Kinté
4 mois

Jean Claude Comorassamy peut être votre histoire avec M. Mario HOARAU a du sens ?

Mais celui qui a pris en charge la faisabilité finale le Musée de Stella, Feu Pierre LAGOURGUE, 1er V. Pdt de Région de 1983 à 1986, devenu Président du Conseil Régional de 1986 à 1992.

Ce musée a été inauguré sous la présidence de Feu Pierre LAGOURGUE, un Centriste, un Réunionnais au service des réunionnais

NouArTrouV

Brigitte
Brigitte
4 mois

Si ou vien a souar, fé mwin signe dan mizé po ké mi pis kose in pé avèk ou....où koné gayar zafèr kom ou la travaye dedans. Mersi dalon.

Marie
Marie
4 mois

Sauvegarder, enrichir, partager...les inventaires le patrimoine culturel de ce musée ce que M
Comorassamy vient ici apporter me semble-t-il. Un beau geste pour sauver la mémoire de cette usine sucrière qui te tient tellement à cœur. Merci ! In morso kan bonbon po romersiment.