Tribune libre de Philippe Naillet

Inquiétudes quant à la baisse prévisionnelle du budget de la Mission Outre-mer

  • Publié le 1 octobre 2024 à 12:40
  • Actualisé le 1 octobre 2024 à 12:43

Je tiens par la présente à vous adresser toutes mes félicitations républicaines pour votre nomination au poste de Ministre des Outre-mer dans un contexte où, plus que jamais, les territoires ultramarins doivent pouvoir bénéficier du soutien plein et entier de l’Etat. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Rapporteur pour avis de la mission “Outre-mer” dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, je tiens à vous partager ma vive inquiétude quant aux plafonds de dépenses pour la Mission Outre-mer dans le cadre du projet de loi de finances 2025.

En effet, lors de l’Audition du jeudi 26 septembre 2024 que j’ai menée auprès de la Direction générale des Outre-mer, il est apparu qu’une baisse substantielle de 13% en autorisations d’engagement et de 9% en crédits de paiement est prévue pour la Mission Outre-mer. Pour le programme 123, "Conditions de vie en Outre-mer"; celle-ci est de près de 37% en autorisation d’engagement et de près de 35% en crédits de paiement.

Les conséquences d’une telle coupe budgétaire seraient néfastes pour les acteurs économiques ultramarins qui enregistrent des défaillances d’entreprises de 19% sur un an, à l’exemple de La Réunion où celles-ci ont grimpé de 51% de juin 2023 à juin 2024 pour l’ensemble des secteurs, mais auraient aussi un impact pour les collectivités territoriales et pour les particuliers alors même que les indicateurs sociaux économiques sont sans communes mesures avec ceux de l’hexagone.

Il est donc impérieux de ne pas toucher aux dispositifs d’aide économique (LODEOM) pour les entreprises tout comme diminuer les crédits de la Ligne Budgétaire Unique serait dramatique alors que nos territoires connaissent une crise du logement sans précédent : rien qu’à La Réunion, on compte 45.000 demandes de logements sociaux avec un délai d’attente de 5 ans en moyenne pour obtenir un logement.

Pour finir, la situation des jeunes qui s’aggrave, demande une attention particulière lorsqu’on sait que le chômage des jeunes ultramarins est de 35% contre 17% chez les jeunes de l’hexagone. A ce tableau s’ajoute le sujet de la vie chère qui est insupportable pour nos familles.

Monsieur le Ministre, nos territoires ne doivent pas subir les conséquences de la situation budgétaire nationale.

Dans l’attente d’une prise en considération de notre situation, je vous prie d’agréer Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Philippe Naillet,
Député de la première circonscription de La Réunion

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
1 mois

Décidément, ce monsieur aime écrire. Y aurait-il une petite place pour lui à Imaz Press ?