Avec ses annonces, le Premier ministre ouvre un chantier brutal et idéologique. Ce n’est pas un plan d’économies, c’est une attaque frontale contre les droits des travailleuses et des travailleurs. Une fois encore, le gouvernement refuse d’assumer sa responsabilité dans la situation économique du pays, notamment par sa politique de l’offre inefficace (Photo : rb/www.imazpress.com)
Au lieu de répondre aux urgences sociales — salaires, emploi, santé, éducation, logement, climat —, il choisit de faire payer la facture aux plus fragiles : travailleuses, travailleurs, retraité·es, privé·es d’emploi, et stigmatise les agent·es du service public.
Pendant ce temps, les plus riches et les grandes entreprises, qui bénéficient chaque année de 73 milliards de baisses d’impôts et de 211 milliards d’aides publiques, sont totalement épargnées.
Une cure d’austérité sans précédent
• "Année blanche" : gel des pensions de retraite, des prestations sociales (APL, AAH, allocations familiales...), des salaires des fonctionnaires, des budgets publics, et hausse des impôts et de la CSG.
- Cela entraînera l’appauvrissement de la majorité de la population de plusieurs centaines d’euros par an.
- À La Réunion, les effets sont déjà visibles : 437 dossiers de surendettement déposés à la Commission de l’IEDOM au 1er trimestre 2025, soit une hausse de 15,9 % par rapport à l’année dernière (source : Lettre de l’IEDOM – 29 avril 2025).
• Vol de deux jours fériés, dont le 8 mai, jour de la victoire contre le nazisme.
• Déremboursement des médicaments et consultations, y compris pour les patients atteints d’affections de longue durée.
• Suppression de 3000 postes de fonctionnaires et fermeture d’agences de l’État, avec non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois : moins de pompiers, d’infirmier·es, d’enseignant·es...
• Privatisations et braderie du patrimoine public.
• Nouvelle attaque violente contre les privé·es d’emploi, déjà lourdement pénalisé·es depuis 2017.
• Rien en ce qui concerne la crise du logement à La Réunion ! Le gouvernement reste sourd aux difficultés de logement, pourtant criantes sur l’île.
• Remise en cause généralisée des droits des salarié·es, avec des mesures prévues par ordonnances dès l’automne.
Ces mesures sont aussi injustes qu’inefficaces. Elles auront un effet récessif majeur et aggraveront la pauvreté, déjà record à La Réunion, en particulier chez les jeunes et les femmes. Le Premier ministre ose demander aux salarié·es de travailler plus, alors que des milliers de suppressions d’emploi et de faillites d’entreprises sont en cours.
Rien pour la jeunesse, rien pour la santé, rien pour l’éducation, rien pour l’environnement, rien pour le logement à La Réunion. Ce gouvernement tourne le dos aux investissements d’avenir.
La CGTR appelle à la mobilisation générale
Ces annonces, faites en plein cœur de l’été, alors que nombre de travailleuses et travailleurs ne peuvent même pas partir en vacances, sont en décalage total avec les attentes du pays. Le Premier ministre lui-même reconnaît qu’il ne peut imposer cette cure d’austérité. Rien n’est joué !
La CGTR mettra tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux et appelle d’ores et déjà l’ensemble du monde du travail réunionnais à se préparer à la mobilisation.
Pour la CGTR
