Tribune libre du PLR

Les visages changent, le mépris demeure

  • Publié le 13 octobre 2025 à 13:23
  • Actualisé le 13 octobre 2025 à 13:24
Huguette Bello, présidente du conseil régional

Le PLR s’indigne de la composition du nouveau gouvernement. Dans ce gouvernement Lecornu II, les figures centrales ne sont pas de nouveaux visages, mais la reconduction d’idéologies (Photo www.imazpress.com)

Les visages changent à peine, la farce perdure, les logiques restent : celles d’un pouvoir usé, recroquevillé sur lui-même, incapable d’écouter le pays qu’il prétend gouverner.

Emmanuel Macron s’entête dans son théâtre d’ombres : les mêmes ministres, les mêmes politiques, la même arrogance. Et comme toujours, les Outre-mer réduits à un symbole de vitrine, confiés à une ministre parachutée de Paris, sans lien, sans chair, sans mémoire des luttes et des blessures de nos territoires. Un geste néocolonial, presque mécanique, qui dit tout du rapport que l’État entretient encore avec nous.

Nous sommes passés d’un ministre d’État des Outre-mer - avec un rang, une posture, une responsabilité symbolique -, à un simple "ministre des Outre-mer" un strapontin ministériel, un portefeuille comme un autre. Les Outre-mer sont devenus la variable d’ajustement permanente de l’Etat central.

Ils s’y adaptent, s’y plient, subissent les glissements, les coupes, les désintérêts. Ils sont les territoires que l’on oublie jusqu’à les rappeler pour une crise ou un manifeste.

Ce gouvernement ne constitue pas une révolution. Il n’apporte aucun souffle de rupture. Il incarne le retour aux réflexes de la monarchie technocratique, du sommet vers les marges, avec la conviction que l’on décide d’en haut ce qui conviendra en bas.

La nomination de Naïma Moutchou aux Outre-mer est un geste symbolique : on l’exhibe comme une preuve d’attention, alors qu’on refuse solennellement l’idée que les territoires doivent penser eux-mêmes leur avenir.
À La Réunion, ce choix est une injure.

Pendant que la vie chère étrangle les familles, que le chômage frappe nos jeunes, que nos services publics se délitent, on nous sert des annonces vides et des visages recyclés.

C’est l’image même d’une Cinquième République à bout de souffle, coupée du réel, incapable de se réinventer.
Le PLR appelle à rompre avec cette logique de domination et d’oubli.

Cette crise de régime est bien la preuve de la nécessité d’une transformation profonde de notre pays : celle d’une Sixième République sociale, démocratique et décolonisée, où les territoires ultramarins auront enfin voix au chapitre, où la parole du peuple pèsera plus que les consignes venues d’en haut.

La Réunion, comme toutes les régions d’Outre-mer, ne veut plus être administrée : elle veut être entendue et respectée.

Ce gouvernement de recyclage ne représente pas l’avenir ; il n’est que le miroir terne d’un régime à l’agonie.

Pour La Réunion

 

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