Tribune libre de l'UFAL Réunion

L'école et la République sont à nouveau mises à l’épreuve

  • Publié le 16 octobre 2023 à 11:19

Le 13 octobre dernier, Dominique Bernard, professeur de lettres, a été assassiné à Arras dans le Pas-de-Calais, par un jeune islamiste radicalisé. Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, l’école et la République sont à nouveau mises à l’épreuve.

Cela se produit alors qu’au Proche Orient la situation s’embrase, s’aggrave, avec son lot de victimes civiles que l’on déplore bien entendu aussi, réveillant de par le monde et plus particulièrement en France, des postures opportunistes de justiciers et vengeurs de tous poils.

Nos pensées et notre solidarité vont à la communauté scolaire du lycée Gambetta-Carnot d’Arras, touchée au plus profond d’elle même et qui a su être solidaire lors de cette attaque mais aussi en direction de toutes les équipes éducatives de la nation, qui doivent continuer à l’être dans la difficulté et l’inquiétude qu’ils vivent de plus en plus, dans l’exercice de leurs fonctions.

Encore un enseignant que sa famille, que ses amis, que ses collègues, que ses élèves ne verront plus et auquel nous pensons très fort.

Que sa mort ne soit pas inutile et que la République réaffirme solidairement ses fonctions
premières : indivisible, laïque, démocratique et sociale.

Que cette République ne lâche jamais prise malgré les coups de boutoir assénés par le salafisme importé par les soldats d’Allah qui tentent année après année, d’atrocités en atrocités, à travers leurs chevaux de Troie, de nous mettre à genoux.

La République ne doit pas fléchir, ne doit pas se diviser. Elle doit s’unir pour défendre ses valeurs fondamentales, ses principes constitutionnels, pour défendre son école laïque sensée protéger nos enfants des dogmes et influences religieuses.

L’école de la République est attaquée parce qu’elle gêne :
Elle gêne les intégristes de toutes obédiences ;
Elle gêne les fanatiques qui veulent imposer leurs choix, leurs contenus, leurs méthodes, leurs programmes ;
Elle gêne les nostalgiques d’une époque heureusement révolue de l’histoire de France ;
Elle gêne ceux qui rêvent d’une école sous leur contrôle et leur diktat, d’écoles communautaires, religieuses, sous influence, fonctionnant avec comme seule boussole le dogme ;
Elle gêne parce qu’elle prépare nos jeunes au libre arbitre, à la liberté de conscience, au droit de penser, de critiquer, d’en rire, de caricaturer croyance et idéologie.

Malheureusement, la nation n’est une fois de plus pas au rendez-vous de l’histoire et nous le déplorons, préférant la polémique, les attaques politiciennes, les postures idéologiques dans un moment ou la République qui appartient à tous est durement attaquée et a plus que jamais besoin d’unité.

L’UFAL Réunion, demande une fois de plus davantage d’efficacité dans le transmission des valeurs de la République, demande que l’on sorte des raccourcis et des amalgames.

La Laïcité ne peut pas se réduire à l’oecuménisme, (coexister), et à la lutte contre les
discriminations.

Elle ne peut se transmettre uniquement par le prisme de l’enseignement du fait religieux, du respect des religions, de la tolérance envers les croyants…

La laïcité mérite une fois de plus d’être enseignée pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle permet,pour les libertés qu’elle apporte, octroie et autorise, et au premier rang desquelles, la liberté de conscience ;

C’est la séparation stricte du politique et du religieux malheureusement pas toujours respectée, encore moins respectée ici à la Réunion, et qui a permis de sortir petit à petit la France d’une situation de théocratie ;

La laïcité n’est pas une opinion, mais la possibilité donnée à tous dans avoir une et de l’exprimer ;

Elle n’est pas une idéologie mais permet toutes celles qui ne troublent pas l’ordre publique ;
La laïcité ce n’est pas le vivre ensemble, ne doit pas se voir cantonnée dans le champ de la
sociologie, de l’histoire des peuples et de l’intelligence collective ;

C’est un dispositif juridico-politique avec son histoire, sa logique, sa mécanique, ses articles, ses attendus, qui méritent d’être transmis, enseignés en tant que tels dans toutes ses dimensions.

Elle ne doit pas être noyée, travestie à souhait, dans un galimatia incompréhensible voire parfois tendancieux, par de faux défenseurs particulièrement habiles, bénéficiant de complaisances coupables, administrative, politique et médiatique.

Elle constitue un socle constitutionnel et ne peut se voir adjectivée à toutes les sauces pour justifier les tentatives nombreuses d’affaiblissement dont elle fait l’objet ;

Elle doit nous protéger des dérives, tentatives et autres velléités de ceux qui ne veulent pas d’une société libre, respectueuse, tolérante et fraternelle.

Elle n’est pas un choix, laïque ou…, mais une évidence citoyenne, laïque et… laïque et athée, laïque et musulman, laïque et tamoul, etc...

Cette transmission de la laïcité là est plus que jamais nécessaire et urgente à tous les niveaux de la nation pour que chacun en comprenne bien l’importance et pour que chacun d’entre nous puisse se lever face aux forces dogmatiques que cela gêne.

Vive la République Laïque, vive l’école Laïque.

UFAL Réunion

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1 Commentaires
Dom
Dom
1 mois

Au moins c'est dit sans langue de bois.
Merci