C’est avec une certaine consternation que nous apprenons que ce samedi 11 octobre, à la Médiathèque du Sud Sauvage, M. Hosman Gangate fera une conférence sur l’histoire de l’Excelsior de Saint-Joseph au XXème siècle. En effet, M. Gangate, membre éminent de la ligue réunionnaise de football, avait été mis en examen en 2023 pour « viols, agressions sexuelles, violences et harcèlement moral par conjoint. »
Les faits, selon les témoignages de plusieurs ex compagnes, avaient été jugés suffisamment graves pour justifier sa mise en détention provisoire en février 2023. A l’époque, un quotidien avait même intitulé un article « Affaire Hosman Gangate : un portrait très inquiétant du directeur technique ». Celui-ci n’a été remis en liberté qu’en août 2024 et placé sous contrôle judiciaire, l’affaire n’est pas
encore jugée.
Dans l’attente de son procès, il doit évidemment bénéficier de la présomption d’innocence mais on peut s’interroger sur l’opportunité d’organiser une telle conférence publique. Que peuvent en penser les femmes qui ont témoigné de la gravité des faits évoqués et pour certaines, ont déposé plainte ?
Étrangement, la tenue de cette conférence de M. Gangate, information pourtant publique, ne fait réagir personne, ni association de femmes, ni élu.e.s. Signalons que s’est déroulé du 27 septembre au 5 octobre de cette année, à Saint-Joseph et à la médiathèque du Sud Sauvage, le Festival du film des ....Femmes.
Jean-Pierre Marchau
Conseiller Fédéral Les Écologistes

C'est courageux Monsieur Marchau, de se questionner publiquement sur une conférence donnée publiquement dans un lieu publique (communal). N'oublions jamais ce que représente l'idée du pouvoir chez nous, n'oublions pas tous ceux et toutes celles qu'elle musèle. Dans les commentaires, certains parlent de réinsertion d'un présumé innocent. C'est un bel argument, mais étendons le discours à l'ensemble de la situation dont une partie semble avoir été ignorée. Quel est alors votre avis sur la réinsertion des présumées victimes lorsqu'un présumé innocent utilise son image publique alors même que rien n'a été jugé? L'idée de présomption ne suppose-t-elle pas une certaine décence? Espérons qu'en tant que personne bienveillante et humaine, vous vous soyiez intéressé au sujet dans sa globalité.
Bravo à vous Monsieur Marchau!
La période des élections municipales est toujours propice à des sorties médiatiques…Jean Pierre Marchau a raison, chacun est présumé innocent tant qu’il n’est pas jugé définitivement. Et je pensais naïvement que la réinsertion d’un homme était une valeur partagée par la gauche. Je crois avoir vu l’auteur de cette tribune en photo avec la Président de la CINOR cette semaine…et c’est bien normal, il est tout autant présumé innocent.
Précision supplémentaire : le président de la CINOR a été lui condamné par contre
tout est dit... Merci Maaz pour cette précision
Parler de réhabilitation me semble prématuré, le procès n'étant pas réalisé il peut y avoir encore une peine de prison.
Mais si je comprends bien le sens de l' article, ce qui est dénoncé c'est le manque de neutralité d un établissement public et du message indirect renvoyé à la population qu'on pourrait imaginer comme de la banalisation des actes de violences faites aux femmes ou comme une prise de partie dans la affaire. Les victimes ne sont pas respectées à mon sens notamment tant que la décision du tribunal nest pas tombée.
Oui à la réhabilitation mais pas n'importe comment