Permettez-nous, en ces heures de manifestations, de nous adresser à vous en tant que citoyens et citoyennes français(e)s afin de vous faire part de nos inquiétudes sur cette situation que vivent en ce moment même une large majorité des français, qu'ils se trouvent en France métropolitaine ou ici, sur l'île de la Réunion. En tant qu'étudiant(e)s réunionnais(es) de nationalité française, c'est dans un sentiment d'indignation profonde que nous nous exprimons face à la crise qui frappe actuellement notre pays. Aujourd'hui, nous écrivons pour soutenir le mouvement pacifiste des " gilets jaunes " qui perdure depuis ce samedi 17 novembre 2018, et qui est perturbé par des casseurs qui ne vont pas dans le sens du mouvement. En outre, nous sommes profondément touchés qu'une telle manifestation n'ait pas amené un seul représentant de l'Etat à répondre de manière claire et honnête aux attentes d'une population qui semble aujourd'hui désespérée.
La seule réponse qu’ont obtenue les Français jusqu’à présent n’est qu’un silence profond de la part de nos élus ou, lorsqu’il y a eu une réaction, celle-ci n’a été que méprisante face à l’expression d’un réel malaise de la part d’un grand nombre de citoyen(ne)s.
La France gronde, et les élus ne veulent pas l’écouter. Mesdames, Messieurs, membres du gouvernement, vous ne cessez de détourner les questions. A quand les réponses claires ? À quand le soutien ? À quand les vraies solutions ?
L'idée vous est-elle réellement venue à l’esprit que ces manifestants sont des pères et des mères de familles, des retraité(e)s, des étudiant(e)s, en d’autres termes des Français de la classe moyenne qui bien souvent finissent le mois avec un fond de riz dans le coin d'un placard ? Comprenez la peine et même la misère dans laquelle vit la majorité des français au quotidien.
Ceux qui ont de l'argent ont tout et ceux qui n'ont rien sont ceux qui se lèvent chaque matin pour essayer d’arriver au bout du tunnel. Face à cela, nous accusons la politique sociale et économique du gouvernement : c’est bien celle-ci, notamment l’augmentation de la taxe sur l’essence, qui est la cause première du mouvement des " gilets jaunes ". Mais elle est surtout la façade derrière laquelle se cache une vérité plus insidieuse, celle d’une suite de réformes, comme celle des retraites, qui a été votée malgré le désaccord d’une majorité des français(e)s, et qui ne sont en réalité que la partie émergée de l’iceberg des mécontentements qui ont menés à la situation actuelle.
Nous accusons l’injustice de ces réformes qui favorisent une fois de plus les plus riches, malgré les valeurs de réussite par le mérite que prône le gouvernement depuis la IIIe république. Mais quelle chance avons-nous, étudiant(e)s, si nous travaillons d'arrache-pied pour notre avenir, pour relever notre île sans pouvoir subvenir à nos besoins vitaux ? Allez-vous réellement rester de marbre devant une population victime de la baisse de leur pouvoir d'achat ?
Nous accusons l’inégalité des Réunionnais et des Français devant les impôts, mais plus encore l’aveuglement du gouvernement face à l’évasion fiscale. Ramenez l’égalité au sein du peuple et faites payer ceux qui en ont réellement les moyens et non pas ceux qui triment ! Nous accusons enfin, de manière plus large, le gouvernement français de prôner des valeurs prétendument républicaines tout en s’obstinant à nous prendre comme simple moyen d’accès au pouvoir. En effet, sur l’île de la Réunion, comme en France métropolitaine, le peuple n'est plus souverain, il n'est plus qu'un instrument que le gouvernement utilise à sa guise, et l’appel de détresse ne sonne plus que comme un écho prêt à disparaître.
La plupart des réactions ayant fait suite aux manifestations n’ont concerné majoritairement que les " débordements urbains ". Le refus de distinguer ce mouvement populaire du vandalisme égoïste de certains est frappant. Ceci explique sûrement que la seule véritable réponse que nous ayons eue jusqu’à présent soit l’envoi des forces de l’ordre. Malgré ce que certains médias et politiques aimeraient nous faire croire, le mouvement des " gilets jaunes " ne perd pas en puissance, et l’ouverture d’un dialogue équitable est une urgence.
Commençons par déclarer que le Chommage est un Crime contre l'humanité
Ainsi chaque citoyen participera à la richesse de la Nation et les biens seront répartis équitablement (20h de travail par semaine pour chacun suffisent à créer énormément de richesses. )