Tribune libre de Pour La Réunion

Non à la relégation coloniale : notre territoire n’est pas une prison !

  • Publié le 9 avril 2025 à 20:06
  • Actualisé le 9 avril 2025 à 20:09
Saint-Denis : un rassemblement des forces de gauche pour s'unir et batîr un projet commun

Le PLR condamne fermement les propos tenus par Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains, proposant d’installer un centre de rétention pour étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon. Cette déclaration est une insulte à nos territoires d’Outre-mer, à leur histoire, à leurs habitant·es et aux valeurs de la République. (Photo sly/www.imazpress.com)

Par cette sortie, M. Wauquiez ne fait que recycler des logiques de relégation coloniale : envoyer loin des yeux, dans des terres françaises périphériques, celles et ceux qu’il juge indésirables. 

Cette vision d’une France à deux vitesses – où certains territoires seraient bons à devenir des zones d’enfermement et d’exclusion – est intolérable. Elle renoue dangereusement avec l’héritage des bagnes coloniaux, abolis depuis 1938, mais dont les fantômes ressurgissent au gré des ambitions politiques les plus cyniques.

Nous n’oublions pas que la Nouvelle-Calédonie, elle aussi, a été utilisée comme terre de déportation. Des milliers de Kanaks ont vu leurs terres confisquées et leurs droits niés, pendant que des bagnards étaient envoyés sur l’archipel pour servir une logique coloniale d’occupation et de punition.

Les paroles méprisantes prononcées aujourd’hui font écho à cette histoire violente, jamais réparée, et participent à la perpétuation d’un racisme systémique à l’égard des peuples autochtones. 

C’est une insulte supplémentaire faite à la mémoire des Kanaks et à leur combat pour la dignité et l’autodétermination.

Nous ne pouvons ignorer que l’histoire coloniale continue de se rejouer sous nos yeux. Récemment encore, des Kanaks ont été déportés de force vers l’Hexagone, par décision administrative, au mépris de leurs droits les plus fondamentaux. 

Ce n’est pas sans rappeler les pages sombres de l’histoire française : l’exil forcé des enfants réunionnais vers la Creuse, les déplacements contraints, les ordonnances d’éloignement utilisées comme armes de répression, ou encore les crimes commis au nom de l’ordre républicain contre des peuples autochtones. 

Ces actes, passés sous silence ou justifiés par des logiques sécuritaires, participent d’une même mécanique coloniale : nier la parole des peuples, piétiner leur souveraineté, les punir pour oser résister. 

Ce ne sont pas de simples “faits divers”, ce sont des violences d’État, et nous avons le devoir de les dénoncer avec force.

Les propos racistes, autoritaires et profondément méprisants de Laurent Wauquiez révèlent une tentative désespérée de concurrencer l’extrême droite sur son propre terrain. 

En affirmant que les conditions climatiques de l’archipel pourraient "amener tout le monde à réfléchir", M. Wauquiez instrumentalise le territoire et ses habitant·es comme s’ils n’étaient que des pions au service d’un projet de société répressif et déshumanisant.

En 2016 déjà, Nicolas Dupont-Aignan proposait d’envoyer les djihadistes français purger leur peine aux îles Kerguelen, rêvant d’un "bagne démocratique" loin des regards, dans l’isolement le plus total. 

Ce fantasme d’un territoire lointain servant de punition ou de bannissement n’a jamais disparu.

Le PLR l’affirme avec force : les Outre-mer ne sont pas des zones de relégation, pas plus que leurs habitant·es ne sont des citoyen·nes de seconde zone. Nous défendons une République une et indivisible, fondée sur l’égalité et la dignité de toutes et tous.

Nous exprimons toute notre solidarité aux habitant·es de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Kanaky, et à l’ensemble des territoires ultramarins, une fois de plus ciblés par une parole politique décomplexée et dangereuse.

Contre la banalisation du racisme et des politiques autoritaires, nous appelons à une mobilisation large des forces démocratiques et progressistes. Ensemble, faisons barrage à la montée de l’extrême droite et à ceux qui, ostensiblement, en reprennent les idées sous couvert de respectabilité.

Le combat continue, pour la justice, la dignité et l’égalité.

Pour La Réunion

guest
2 Commentaires
Ste Suzanne
Ste Suzanne
5 mois

Toujours entrain de baver sur les autres
Mme bello qui vous étiez au PCR c était comment
Et les autres vous critiqué a chaque foi on dirait que vous êtes des bénis bénis
Surtout celui qui a mis en doute les paroles d un gendarme pour sauver sa peau

Eh ben
Eh ben
5 mois

Le plr a dit la meme chose lors des transferts de prisonniers de majicavo vers la Reunion ? Non