Tribune libre de la FSU

Osons le calendrier climatique

  • Publié le 21 juillet 2013 à 06:12

La " consultation " sur le calendrier scolaire réunionnais n'est jamais, très curieusement, organisée au moment où le thermomètre est en surchauffe dans les salles de classe ; c'est donc en juin que la FSU a été invitée par le Recteur à se prononcer par courrier sur le calendrier de la période 2014-2017 et ce avant le... 6 juillet. Il est possible que les températures actuelles rendent inaudibles les arguments en faveur du calendrier scolaire climatique que défend la FSU, quoi que...

Convenons que la fraîcheur de cette période offrirait des conditions idéales pour travailler en classe en évitant déconcentration, perte d'attention, épuisement que provoque l'excès de chaleur.

Convenons aussi qu'aucune intempérie ne pourrait actuellement perturber les transports scolaires et l'ouverture de nos écoles, collèges, lycées et université.

Qui peut nier que travailler dans des classes surchauffées et perdre des journées entières de cours entrave la réussite scolaire ?

Qui peut nier que donner toutes leurs chances à nos élèves passe par l'adoption d'un rythme scolaire annuel harmonieux privilégiant, pour les périodes travaillées, les conditions climatiques les plus favorables.

Le calendrier actuellement en vigueur ne tient compte d'aucune de ces évidences.

Pourtant, la coupure imposée par l'administration en décembre-janvier ressemble fort à un aveu que le climat de l'été austral cause de sérieux désagréments dans une scolarité ; mais il est aberrant qu'elle soit placée au milieu de l'année scolaire : la reprise, en partie consacrée à réviser les notions oubliées pendant ces longues vacances, a lieu avant la fin de la période cyclonique et toujours en pleine chaleur avec les conséquences que l'on sait sur les apprentissages.

La FSU plaide pour un calendrier climatique avec une rentrée en mars et une fin d'année avant le 20 décembre au rythme d'une alternance équilibrée entre périodes travaillées (7 semaines) et congés (2 semaines) avec des " grandes vacances " de transition entre deux années scolaires ; c'est ce qui se pratique en Nouvelle-Calédonie sans soulever la moindre objection, qu'il s'agisse des dates d'examens ou des poursuites d'études, l'université de Nouvelle-Calédonie ayant harmonisé son propre calendrier, semestrialisé, avec celui des lycées.

Dans ce débat jamais abouti, les détracteurs d'un calendrier climatique Réunionnais se concentrent sur les poursuites d'études en métropole qui concernent très peu de bacheliers et pourraient se régler facilement par une phase-passerelle ou l'ouverture de filières supplémentaires à l'université de la Réunion.

La réglementation laisse, en Corse et en outremer, toute latitude au recteur pour " adapter le calendrier (….) en tenant compte des caractères particuliers de chacune des régions concernées ".

Force est de constater que l'académie de la Réunion n'a, à cet égard, jamais eu le courage d'aller au bout de cette analyse évidente que les élèves Réunionnais sont pénalisés par un calendrier inadapté, ce que la FSU regrette.

Le choix du calendrier scolaire Réunionnais  engage l’ensemble de la société Réunionnaise et  ne saurait être traité par quelques échanges de courriers. Seul un débat ouvert et associant l'ensemble des acteurs du système éducatif et les élus est digne d'un tel enjeu.

L’éducation est un pilier du développement de La Réunion, sa bonne marche dépend pour une part non négligeable de son calendrier scolaire qui, tel qu'il est aujourd'hui, contribue malheureusement à l’échec scolaire.

Marie-Hélène Dor

Secrétaire départementale de la FSU

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1 Commentaires
PDBS
PDBS
11 ans

La FSU en ébullition !

Deux malheureux cyclones ont mis en ébullition la FSU et quelques apôtres, apparemment sans grande attache avec la Métropole : pour La Réunion, en raison des fortes chaleurs de l'été austral, il faut impérativement un calendrier climatique, une année scolaire de mars à décembre avec un bac cocotier que l'on passerait fin novembre - osons le dire - un bac arrangé comme on le fait pour le rhum.

Le PDBS - Parti Du Bon Sens - s'oppose fermement à ce projet et avance froidement des arguments de poids :
Seule la côte réunionnaise est concernée par les fortes chaleurs. Sont à l'abri de la fournaise, imaginée par la FSU, les établissements scolaires du Tampon, de la Plaine des Cafres, de Salazie, de Cilaos, de la Montagne, de Dos d'Âne, de la Saline-les-Hauts, de Saint-Gilles-les-Hauts, de la Petite France, de Tan-Rouge, du Bernica, de Guillaume, de Bras-Canot, de Trois-Bassins, de la Chaloupe-Saint-Leu. Et la liste ne semble pas exhaustive ! Bref ! plus d'un établissement sur deux connaît un climat presque paradisiaque, bien adapté au calendrier scolaire actuel.
Sur la côte, pour atténuer la chaleur, il faut climatiser les écoles primaires et, d'urgence, les classes de CP et de Maternelles. La climatisation peut fonctionner seulement de 10 heures à 15 heures.
Sur la côte, il faut aménager les fameuses dalles de béton qui servent de toit de façon qu'elles ne soient plus en contact avec les rayons du soleil. Claude Hoarau, Huguette Bello, Langenier ont du pain sur la planche. Ce n'est pas la peine de vociférer contre cette chaleur tropicale quand on l'entretient soi-même avec autant de soin. On a alors une autre version du pyromane épouvanté qui crie au feu. Que chaque parent recense les fameux toits en béton et on se rendra compte qu'ils font de la résistance, et bien longtemps après l'ère de Debré.
Des professeurs signalent que les élèves sont inattentifs et même indisciplinés à cause de la chaleur. Soit ! Mais le PDBS se demande sur un ton un brin dubitatif, si c'est bien à cause de la chaleur ou si ce n'est pas plutôt à cause de la qualité du cours qui laisse quelque peu à désirer. La parole est aux élèves sur ce point.
Les frais de climatisation ne devraient pas excéder ceux du chauffage des locaux métropolitains : les fortes chaleurs ne couvrent que trois mois de l'actuel calendrier, et le froid, dans l'autre hémisphère, sévit de novembre à mars et même avril en montagne. Que les maires, sous nos cocotiers, ne crient pas à l'assassin !
En voulant imposer le calendrier climatique, les côtiers, accrochés à leurs cocotiers, empêcheraient les élites de continuer à briller lors des prestigieux concours nationaux. Elles devraient attendre l'année suivante pour se présenter, et, alors, on ne peut mieux faire pour mettre sous le boisseau les bons cerveaux de La Réunion.

Le PDBS prie instamment le recteur d'Académie de ne pas se mettre en ébullition sur ce sujet, comme le fait la bouillante FSU. Adopter le calendrier climatique, ce serait paradoxalement envoyer tous les élèves cuire au soleil, à la plage, pour y rencontrer leurs professeurs, se livrant tous aux douceurs du farniente. Pourquoi cuire si horriblement en classe quand on peut cuire si agréablement à la plage ? tel est le beau raisonnement de la FSU !

Le chargé de COM du PDBS, Gérard Jeanneau

http://www.courriers-reunion.fr/Ebullition.html