Depuis des mois, tous les éleveurs réunionnais (indépendants et en filières) sont ballottés entre fausses annonces, décisions floues et menaces réglementaires. Trop, c’est trop. La CGPER le dit clairement : nous ne laisserons pas briser les filières d’élevage de La Réunion par manque de transparence, d’anticipation ou de courage politique. La CGPR dénonce : "un mensonge par omission qui met les éleveurs en difficulté" nous publions, ci-dessous, leur communiqué. (Photo : sly/www.imazpress.com)
En décembre 2024, certains responsables professionnels ont affirmé publiquement que les plans d’épandage seraient désormais basés uniquement sur l’azote.
C’était faux. Aucun accord, aucun document officiel, aucune décision de l’État n’est venue confirmer cette annonce.
Résultat : des éleveurs qui pensaient légitimement voir la règle évoluer, et qui se retrouvent aujourd’hui face aux mêmes contraintes NPK, sans avoir été informés.
On a laissé se propager une rumeur comme vérité. On a laissé croire que la bataille avait été gagnée alors qu’elle n’avait même pas été menée. La CGPER le dit sans détour : ceux qui ont fait croire cela aux éleveurs portent une
lourde responsabilité.
Pendant qu’on criait à la victoire, la réalité avançait. Les compromis techniques existent. Depuis 2021, la DAAF, la Chambre d’Agriculture, la FRCA, le CIRAD et les prestataires ont avancé pour ajuster les dosages, notamment sur le
phosphore.
Oui, le CIRAD a montré que les besoins des cultures sont plus faibles.
Oui, un compromis est déjà appliqué avec un coefficient moyen.
- Le problème n’est pas la règle : c’est la désinformation -
La communication n’a pas été faite, ou mal faite. Résultat : une cacophonie qui retombe aujourd’hui sur les exploitants. La vraie menace est ailleurs : la directive nitrates arrive.
Pendant que certains célébraient une victoire imaginaire, une bombe à retardement se prépare : la circulaire ministérielle du 16 juin 2025 ouvre la voie au classement de la Réunion en zone vulnérable nitrates. Et pour cause : le forage des Cocos, à Saint-Louis, voit son taux de nitrates grimper depuis dix ans.
Le 5 novembre 2025, lors d’une réunion du COSDA « section 3 » avec les services de l’État (DAAF,DEAL...), la CGPER était le seul syndicat présent.
Et nous avons découvert l’ampleur des conséquences possibles :
Classement en zone vulnérable dès le 31 mars 2026, et durcissement du régime ICPE, 12 plans d’épandage remis en cause, 55 exploitations potentiellement impactées sur plus de 190 hectares introuvables.
C’est toute une partie de l’élevage réunionnais qui pourrait être mise à genoux. Et ce n’est pas une vue de l’esprit : c’est une trajectoire déjà engagée.
Nous refusons que La Réunion soit pénalisée par des décisions nationales mal calibrées. La Réunion n’a jamais été classée en zone vulnérable parce que ses eaux sont de bonne qualité.
Si un secteur pose problème, on le traite, mais on ne condamne pas toute une profession avec une règle aveugle et inadaptée à notre contexte insulaire.
Le foncier agricole ne tombe pas du ciel. Les éleveurs ne peuvent pas "inventer" des surfaces d’épandage. Et l’État ne peut pas ignorer ces réalités.
- La CGPER exige une réunion d’urgence -
Nous demandons au Préfet une réunion immédiate, afin : d’éclaircir publiquement la situation réglementaire, d’anticiper les conséquences de la directive nitrates, d’éviter des décisions brutales qui sacrifieraient des exploitations viables, d’imposer un cadre réaliste, concerté et adapté à La Réunion.
Les éleveurs ne doivent plus être les victimes collatérales d’informations contradictoires, d’avancées improvisées ou de décisions prises à Paris sans connaissance du terrain.
Nous serons là. Nous ne reculerons pas.
La CGPER continuera à défendre les agriculteurs et les éleveurs dans toutes les instances.
Ceux qui ont semé la confusion devront assumer leurs choix.
Nous, nous assumons le nôtre : protéger notre agriculture, sans compromission et sans
silence.
Courage à tous. La CGPER est à vos côtés et ne lâchera rien
