Tribune libre de Stéphane Fouassin

Pour une généralisation de la consigne sur les bouteilles plastiques

  • Publié le 2 octobre 2025 à 10:58
  • Actualisé le 2 octobre 2025 à 11:00
déchets plastiques

Joyaux de la biodiversité mondiale, les Outre-mer abritent un patrimoine naturel d’exception, aujourd’hui menacé et asphyxié par l’inaction. Qu’ils soient issus de la consommation locale ou charriés par les courants océaniques, les déchets plastiques dégradent nos littoraux et nos paysages (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

En dépit des efforts soutenus des autorités locales, les exécutifs ultramarins tirent la sonnette d’alarme face au fléau que représente la pollution plastique. Le constat est accablant : malgré les efforts des collectivités locales, moins de 20% des plastiques sont collectés dans certains territoires ultramarins et une grande partie sont enfouis (ADEME, Cour des comptes).

Nous lançons un cri d'alarme : cette pollution n'est pas qu'une catastrophe écologique, c'est une urgence sanitaire et sociale. L’incinération sauvage libère des toxines, les dépôts obstruent les réseaux d’évacuation naturels et les filières d’exportation déplacent le problème sans le régler.

Le Plan Plastique présenté au sortir de l’UNOC ouvre des pistes intéressantes. Mais il ne va pas assez loin.

Partout où la consigne pour les bouteilles plastique a été déployée, les résultats sont incontestables : plus de 90 % des contenants sont collectés, les circuits de valorisation sont consolidés, les collectivités voient leurs charges allégées.

Nulle part ailleurs qu’en Outre-mer un tel dispositif n’aurait plus de sens, plus de légitimité, plus d’impact. C’est une mesure à la fois citoyenne, responsable et efficace.

C’est pourquoi la consigne pour recyclage et pour réemploi est un levier concret pour réduire la pollution, diminuer les coûts de traitement et favoriser des emplois de proximité dans le tri, la logistique, voire le réemploi local des matériaux. Elle permettrait à nos territoires de sortir de l’impasse actuelle et de répondre à une attente forte de nos populations, particulièrement conscientes des enjeux environnementaux.

Pourquoi priver les Outre-mer d’un outil qui a fait ses preuves ailleurs, alors que nos territoires sont en première ligne ?

À la croisée de tous les enjeux d'aujourd'hui et de demain, les Ultramarins ont le droit d'exiger pour leur patrimoine exceptionnel, que tout soit mis en œuvre afin de le préserver.

Nous appelons à son déploiement, avec les adaptations locales nécessaires.

La consigne doit devenir un pilier de la politique environnementale des Outre-mer, pleinement mobilisée grâce à la loi AGEC et pleinement intégrée à la stratégie nationale de lutte contre la pollution plastique.
Nos territoires refusent d'être les grands oubliés de la transition écologique et la consigne est le premier pas d'une révolution nécessaire.

Stéphane Fouassin
Sénateur de La Réunion
Cosignataires 
Viviane Malet, Sénatrice de la Réunion
Nicole Duranton, Sénatrice de l’Eure
Martin Levrier, Sénateur des Yvelines
Solanges Nadille, Sénatrice de Guadeloupe
Frédéric Buval, Sénateur de la Martinique
Dominique Théophile, Sénateur de la Guadeloupe
Teva Rohfritsch, Sénateur de la Polynésie française

guest
0 Commentaires