Courriers des lecteurs de Jean Claude Comorassamy

Retraité mais pas en retrait le 5 décembre !

  • Publié le 11 novembre 2019 à 06:29
  • Actualisé le 11 novembre 2019 à 06:35

Pendant que "l'odèr du 5 décemb' 2019 i commence à digue digue zot' nez". Le grand Chef soi-disant étoilé ainsi que le 1er Ministre, le haut-commissaire aux retraites et de quelques députés d'En Marche commencent dés à présent à sentir que "lo carri lé entrin' brilé". Surtout avec l'assaisonnement de " la clause du grand-père " qui suscite polémique et dissension au sein des Ministres et élus de la majorité, semble déjà annoncer que "lo carri la fini gaté".

D’ailleurs, ce terme de " clause grand-père" écrit-on je cite, trouve son origine aux Etats-Unis avec la "grandfather clause" : il s'agit du mécanisme qui, à la fin du 19e siècle, a permis de refuser le droit de vote aux Noirs américains dans sept Etats du Sud. Ce droit de vote était alors conditionné à des exigences d'alphabétisation ou de paiement de ses impôts, ce qui pouvait impacter aussi des Blancs.

Mais ceux-ci pouvaient être exemptés de ces règles si eux-mêmes ou l'un de leurs aïeux possédaient ce droit de vote avant la guerre de Sécession (ce qui n'était pas le cas des anciens esclaves). Disposition qui a été jugée quelques années plus tard anticonstitutionnelle écrit-on encore.

Ainsi, pour ce projet de retraite, cette mesure consisterait à appliquer la réforme des retraites aux nouveaux entrants sur le marché du travail, exclusivement. L'application complète de la réforme se ferait donc vers 2070, et non plus en 2040, comme l'avait initialement annoncé le Premier ministre, Edouard Philippe. Alors pourquoi autant de flou  ?

A croire, que si ce n’est pas bon pour nous actifs d’aujourd’hui, ce sera bon pour nos enfants, demain ! A qui le Président et le gouvernement veulent-ils faire croire que ce menu gâté sera mangeable demain par nos enfants ?

De plus, l’actualité nous réserve parfois des surprises honteuses. Ainsi ces dernières semaines, on a beaucoup parlé de la pauvreté et du plan de pauvreté, un sujet comme qui va devenir tabou dans nos riches sociétés dites inégalitaires dont notre gouvernement préférerait ignorer sa persistance. Au point de vouloir supprimer l’observatoire national de la pauvreté dès 2020.

Pire, au moment où la population devient de plus en plus pauvre et de plus en plus isolée et seule, constat est encore plus alarmant à la Réunion. Malgré cela, le pouvoir a décidé de " cacher " cette misère au lieu de l’éradiquer. En un mot " casser le thermomètre " pour ne plus constater de fièvre. Or, paradoxalement, les " ultra-riches voient leur pouvoir d’achat augmenter presque de deux chiffres pendant que le pouvoir d’achat des travailleurs pauvres ou retraités baisses ou stagnes.

Alors, je suis quand même un peu surpris, pendant que chaque jour fleurissent les candidatures aux élections municipales, aucun candidat, élus ou parlementaires se positionnent, pour défendre un avenir meilleur demain qui se joue aujourd’hui. Alors que feront-ils le 5 décembre ? Seront-ils dans la mobilisation ?

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