La réforme des rythmes a été le premier chantier important du Ministre de l'Éducation Nationale dès son arrivée. Ficelée dans la précipitation, cette réforme, qui n'était aucunement la plus urgente dans l'école d'aujourd'hui, a pourtant été imposée sans réelle concertation avec les acteurs de l'école (parents d'élèves et enseignants).
Immédiatement une majorité des syndicats dont le SNUipp Réunion a dénoncé cette réforme et surtout les conditions dans lesquelles elle s'organisait. Parce que les conditions de travail de nos élèves, de nos enfants méritent mieux qu'une réforme organisée dans la précipitation, le SNUipp ne s'est pas opposé catégoriquement à cette réforme mais aurait préféré que d'autres chantiers soient traités de façon prioritaire.
En effet l'école d'aujourd'hui va mal et une réforme devait être étudiée : mais étudiée, pas imposée! D'autant que le Ministre n'a pas préparé une réforme englobant le rythme annuel et celui hebdomadaire, non il a préféré bouleverser la semaine des élèves pour dans deux ans s'attaquer au rythme annuel.
Aujourd'hui la précipitation, dans laquelle s'est organisée la réforme, pose les problèmes d'organisation effective dénoncés dès le début par le SNUipp : qualité des intervenants péri-scolaires, coût réel pour les communes et les parents, décision d'organisation totalement différente d'une commune à l'autre... et du même coup alors qu'une immense majorité des communes avaient déjà, par sagesse, décidé de reporter la réforme à la rentrée 2014, elles sont désormais de plus en plus nombreuses à faire ce choix, maintenant, au dernier moment, car elles se retrouvent confrontées aux problèmes dénoncés dès le début par les professionnels de l'éducation.
Saint Benoît, la palme de la désorganisation
La palme de la désorganisation revient probablement pour notre académie à la commune de Saint Benoît : commune qui a déjà depuis longtemps prouvé son attachement à l'éducation des enfants en n'envoyant pas de représentants municipaux dans les conseils d'école (où alors uniquement dans les écoles où il n'y a aucun problème), désormais après avoir imposé la réforme c'est l'organisation qui devient cacophonique... Le rectorat avait contacté la semaine dernière les écoles pour imposer, contrairement à la circulaire ministérielle, l'heure des APC le vendredi après-midi. La raison? Fort simple, de son côté la commune a décidé de ne pas organiser d'activité péri-scolaire durant cette demi-journée, pour permettre au personnel communal de terminer son service hebdomadaire le vendredi midi, tout en économisant sur le coût mal prévu de ce changement de rythme scolaire.
Là où les APC doivent être décidés par le conseil des maîtres, afin que ces activités soient bénéfiques pour les élèves, le rectorat choisissait alors de faciliter l'organisation municipale (peut être une fleur pour les communes ayant choisi d'appliquer la réforme dans l'urgence). Le SNUipp Réunion a évidemment dénoncé immédiatement cette entorse à la circulaire ministérielle et a reçu l'assurance de la commune que cette imposition de l'APC le vendredi après-midi était " une erreur de communication "...Il faut croire que cette erreur est vraiment difficile à corriger car hier c'est le secrétariat de l'inspecteur de l¹Éducation Nationale de Bras-Panon (qui gère une partie des écoles de Saint Benoît) qui a adressé aux écoles un courrier pour tenter à nouveau d'imposer cet APC le vendredi.
Trop c'est trop! Que les tartufes se démasquent, rien dans l'organisation précipitée de cette réforme ne sert les enfants, on impose une réforme puis on s'adapte aux contraintes municipales pour finaliser l'application.
Le SNUipp Réunion exige que les différents acteurs de cette réforme fassent le point sur les conditions d'organisation de cette réforme, en ne prenant enfin en compte que les élèves et leurs conditions d'apprentissage, ce qui aurait dû être dès le début la seule priorité... Pour cela le SNUipp Réunion demande à toutes les communes d'opter pour le report de la réforme des rythmes afin d'avoir le temps d'organiser les choses dans la sérénité, en donnant réellement la parole aux parents d'élèves et aux enseignants.
Le bureau du SNUipp Réunion