Tribune libre de Jean Michel Moutama

Sanctuarisons le foncier agricole à forte valeur agronomique : pour un autre site pour le centre d'enfouissement du Nord et de l'Est

  • Publié le 14 septembre 2024 à 12:01
  • Actualisé le 14 septembre 2024 à 12:19

La question des déchets à La Réunion est un problème récurrent, mais jusque ce jour, aucune solution viable n’a été trouvée. On continue allègrement à enfuir plutôt qu’à réutiliser, à recycler ou à valoriser nos déchets (Photo : sly/www.imazpress.com)

C’est pourquoi, le comité syndical du SYDNE réuni récemment a voté à l’unanimité pour l’implantation de la future ISDU (Installation de Stockage des Déchets Ultimes) à Beaufonds, Sainte-Marie.

On nous dit que le choix s’est fait sur la base de critères techniques environnementaux et économiques.

Si c’est le cas, comment peut on penser qu’enfouir des déchets sur un terrain agricole, répondrait à des critères économiques, voire environnementaux ?

30 ans après l‘erreur de positionner un centre d’enfouissement des déchets sur des terrains agricoles à Saint Suzanne, on refait l’erreur grossière de l’époque : geler des terres agricoles, pour y enfouir nos déchets alors que nombre de jeune agriculteurs formés ne trouvent pas de terres agricoles pour s’installer.

Par ailleurs dans ses rapports annuels la SAFER ne cesse de signaler qu’elle ne peut installer suffisamment de jeunes agriculteurs pour cause de faire le constat suivant : pénurie d'unités foncières susceptibles d'accueillir des installations.

Sainte Marie est réputée pour la qualité de ses terres agricoles, comment peut on laisser un tel choix s’opérer.

Nous constatons que le site choisi est une zone à forte valeur agronomique. Si le choix est confirmé, alors des terres agricoles stratégiques auront encore été sacrifiées.

Pour la CGPER, les choix d’aménagement doivent cesser de se faire au détriment de nos agriculteurs.

Comment aller vers la souveraineté alimentaire de la Réunion si les terres agricoles sont la variable d’ajustement ?

Cela va également à l’encontre de l’objectif des pouvoirs publics et des agriculteurs de relancer les productions agricole .

D’autres questions se posent.

L’argument économique invoqué pour justifier le choix du site n ‘est-il pas un peu léger compte tenu des concéquences importantes pour notre agriculture ?

Le choix d’un site en altitude suscite aussi des inquiétudes .Malgré les probables assurances données, tout risque de pollution des sols par ruissellement est-il totalement écarté ?

Quels seront les impacts pour toutes les exploitations situées en aval de cette installation ?

La dimension environnementale a –t-elle été pleinement prise en considération ?

Pour toutes ces raisons la CGPER interpelle les autorités compétentes .

La CGPER demande donc que le choix du futur centre d’enfouissement des déchets ultimes n’empiète pas les teres agricole qui plus est à forte valeur agronomique.

Des économies à court terme ne doivent pas hypothéquer notre avenir .

La CGPER revendique une mobilisation de ces autorités pour stopper l’hémorragie du foncier agricole.

La CGPER demande en particulier que les les terres à haute valeur agronomique soient sanctualisées . Elles nous sont indispensables , elles le seront également pour les générations à venir.

Arrétons de marcher sur la tête...

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1 Commentaires
François
François
4 jours

Bravo monsieur et merci. La pollution aux lyxiviats est catatsrophique à Ste Suzanne avec le ruissellement de Bel air au reste de la ville. La pollution de l'air en methane (non mesurée par la DEAL) est un fléau pour les habitants. Les terres agricoles dont vous parlez rapportent des millions à leur propriétaire grâce au déclassement. Ces mêmes propriétaires dont la.collusion avec les politiques est soupconneuneuse. Seul la Région va stopper la folie de Gironcel et de Mme Bareigts qui soutiennent ce projet et celui tout aussi minable des bornes électriques.