Courrier des lecteurs de Jean-Pierre Espéret

Serpents = danger

  • Publié le 20 mai 2013 à 18:00

La mode des nouveaux animaux de compagnie continue de faire rage et les marchands rivalisent pour proposer aux chalands les animaux les plus originaux, mais, tansyon pangar! Cette invasion se fait au préjudice de notre propre patrimoine animal, qui déjà subit une forte prédation de la part de nos animaux "de compagnie" traditionnels, notamment les chats redevenus sauvages et les rats.

Il ne reste que cinquante femelles tuit-tuit, la moitié de ce qu'il reste de mâles, parce qu'elles sont davantage sur le nid. Vraiment pas la peine de rajouter d'autres espèces expertes à grimper aux arbres et gober les oeufs avec la plus grande discrétion comme les petits pythons ou boas.

Les taille-vents (pétrels) sont également une autre espèce menacée par les rats, les chats et les chiens, quand par malheur, gênés par les éclairages, ils se posent sur le sol. Ils nichent dans des terriers au sommet des montagnes, terrain de chasse idéal pour les furets, putois albinos, résistants très bien au froid, domestiqués pour poursuivre les lapins au fond des terriers.

Or, des propriétaires de reptiles et de furets, dont les charmants pensionnaires ont disparu dans la nature, comme moi, vous en connaissez sans doute. Que ces espèces se perpétuent dans la nature et on est vraiment très mal.

C'est déjà arrivé avec le serpent de terre et la couleuvre-loup que des serpents exotiques prennent souche à la Réunion, et si la couleuvre-loup est présente à Manapany, ce n'est probablement pas sans dommage pour le très rare gecko de Manapany.

Il est plus que temps de réagir à ces invasions sournoises. J'entends parler parfois de vélléités de passer du "tout est autorisé sauf ce qui est interdit" au "tout est interdit sauf ce qui est autorisé", ce qui serait quand même une bonne application du principe de précaution dans un milieu fragile et menacé comme le nôtre. Au moins dans un premier temps faire ce qu'on a déjà fait pour les crocodiles : n'autoriser que l'importation  des femelles. 

Jean-Pierre Espéret

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