Depuis quelques semaines, M. Henri Lebon, président de l’Urcoopa, est sur tous les fronts et fait feu de tout bois. Lettres aux éleveurs, à la grande distribution, aux autorités et aux élus ; interpellation des salariés et des organismes syndicaux de l’abattoir ; divulgation ouverte du dossier judiciaire à certains médias pour une publication sans contradiction, ni retenue… (Photo : www.imazpress.com)
Ce dossier, dans lequel il demande l’annulation d’un protocole d’accord signé en 2017 et le retour à la gestion de l’abattoir de son groupe au détriment d’EDG (Éleveurs Duchemann et Grondin), sera présenté ce jeudi 19 septembre devant le juge-commissaire du tribunal de commerce.
Nous développerons nos arguments à ce moment-là, et uniquement à ce moment-là, dans le plus grand respect des institutions judiciaires de notre pays. Ne faisons pas la boue avant la pluie, comme dit le dicton créole. Surtout pas comme M. Henri Lebon qui, avant même le passage devant le juge-commissaire, a déjà convoqué une assemblée générale pour constituer une nouvelle gouvernance !
Pour autant, il est un certain nombre de vérités que nous devons rétablir, pour l’honneur des dirigeants de EDG, pour la juste considération des salariés de l’abattoir et pour la préservation des acteurs de la filière avicole.
OUI, le mouvement de débrayage des salariés des entreprises Evollys et EDG, qui travaillent sur le site de l’abattoir de l’Étang-Salé, a été spontané, sans aucune demande de la part de la direction. Nous avons même négocié avec eux pour la reprise du travail, avant la réquisition demandée par le préfet, pour ne pas mettre en péril éleveurs et consommateurs.
OUI, ces salariés sont inquiets pour eux-mêmes et pour l’ensemble de la filière.
C’est le sens de leur mouvement, et de la pétition de soutien, qu’ils ont spontanément signé dès lors que la rumeur de la demande de l’Urcoopa a été confirmée par la direction. Ils craignent réellement de voir revenir aux affaires ceux-là même qui étaient la cause des leurs problèmes il y a sept ans !
OUI, l’Urcoopa a signé, sans aucune contrainte, ni menace, un protocole d’accord en 2017 reconnu "gagnant-gagnant" et dont Henri Lebon lui-même a reconnu le bien-fondé, lors du Conseil d’Administration de Soficoop en date du 4 septembre 2018, lors duquel il affirmait “soit on part gagnant avec Cédric Duchemann, soit on perd seul".
NON, M. Cédric Duchemann ne touche pas un salaire annuel d’un million d’euros !
M. Henri Lebon et ses amis veulent laisser à penser que le président de EDG est une personne seule, en fait il s’agit d’une entité dite "morale", c’est-à-dire une société de gestion qui assure la complète administration de l’abattoir, et qui emploie 7 salariés. Comment peut-on confondre (si ce n’est volontairement) chiffre d’affaires et salaires ?
OUI, M. Henri Lebon a fait placer la holding financière de l’Urcoopa, la SOFICOOP, en procédure de sauvegarde pour pouvoir réclamer, sans aucune contrepartie, son retour monopolistique aux commandes de l’abattoir désormais rentable !
Mais alors…
- Comment expliquer que, dans le même temps, l’Urcoopa soit capable deracheter la Cogedal, seule minoterie de l’île, en janvier 2024 ?
- Comment expliquer que l’Urcoopa se positionne résolument sur le rachat desmagasins Gamm Vert de La Réunion, avec une “offre de dernière minute”,“mieux-disante” !?
- Comment l’Urcoopa peut-elle avoir l’esprit à la fête, en préparant sonanniversaire des 40 ans, le vendredi 27 septembre, de manière somptueuseavec plus de 1400 invités et un budget qui se chiffre en centaines demilliers d’euros ?
- Surtout, pouvons-nous imaginer que cette procédure de sauvegarde augure de difficultés financières qui peuvent s’étendre à l’ensemble du groupe
Urcoopa ? Ce groupe tentaculaire compte plus de 40 structures présentes sur l’ensemble des filières d’élevage à La Réunion. Dans son organigramme, on distingue entre autres Terracoop, la CPPR, Sica Lait, Sica Revia, Cilam, Glaces de Bourbon, Fromagerie de Bourbon, Proval, Pet Food, SICA Bananes, Couvée d’Or, et bien sûr Evollys.
Cela nous inquiète particulièrement !
Cédric Duchemann
PDG UES Evollys-EDG