Culture

Bisik, CDNOI, Lespas : une saison riche de promesses d’évasion

  • Publié le 8 février 2023 à 02:58
  • Actualisé le 8 février 2023 à 07:14

Après la présentation de saison des scènes sudistes Kerveguen et Lucet Langenier la semaine dernière, cap sur l’Est, le Nord et l’Ouest. Le prochain semestre annonce une programmation placée sous le signe de la diversité des concerts, spectacles et créations avec comme fil rouge l’évasion. Embarquement immédiat pour un dépaysement garanti. (Photo Maloya 20 décembre photo RB imazpress)

- Côté Est : cap sur l’éclectisme au Bisik -

Fidèle à sa vocation de participer au développement des musiques actuelles dans l’Est, le Bisik déroule, depuis sa création, une programmation éclectique et propose un concert tous les vendredis. Alors cette année, évasion certes, mais avec en toile de fond le souhait de renouer avec le public après la crise sanitaire.

Ainsi, dès ce vendredi 10 février, rendez-vous en terre inconnue avec Claudio Rabe pour la restitution d’une résidence de création exclusive qu’il mènera en compagnie de Tsiry et de Njiva, deux artistes malgaches. Puis le 17 février, place à Nagaï, le nouveau visage du reggae world réunionnais. Chanteuse charismatique, elle a joué avec Saodaj et transcende autant le genre que la scène, et invite le public dans son voyage intérieur, engagé et énergique. Loïc Païnaye, auteur, compositeur et interprète réunionnais, assurera la seconde partie pour présenter son nouvel album “We Are”.

Toujours en février (le 24), c’est un nouvel hors-série Électropicales avec la bénédictine D-Lisha, l’une des DJane incontournable de la Réunion puis Kaloune et Brice Nauroy dont les univers se sont rencontrés pour créer Kinibé.

En mars, c’est un plateau multicolore qui promet une explosion de rythmes, de folie, de bonne humeur et de performances avec Lady La Fée et Le Flower Trio de Kanasel made in Saint-Benoît. Puis le festival « punky » Rock à la Buse destiné aux amateurs de rock et une invitation aux voyages imaginaires avec Terlaba (dernier projet de Teddy Iafare-Gangama) et Thilissa (projet électro-oriental venu d’outre-mer).

En plus d’accompagner les artistes, le Bisik fait de la médiation scolaire (lycée paru de Rosemont) et mène des actions culturelles scolaires à l’image de La fabrique électro d’instruments de musique créés par des élèves de CM2 avec l’artiste Loya, histoire d’amener la culture hors les murs.

« La Région Est a longuement souffert d’un déséquilibre en matière de culture mais le changement est en bonne voie avec des spectateurs du Nord et de l’Ouest qui se déplacent de plus en plus pour le concert du vendredi, se réjouit Pascal Saint-Pierre. C’est le fruit d’un travail de longue haleine mené par nos équipes et nous ambitionnons à long terme d’obtenir le label Smac à l’instar du Kabardock. Comme les bichiques, nous remontons le courant musical même si ce n’est pas toujours facile. Notre ambition est peut-être un peu grande mais elle est nécessaire et constitue notre moteur pour avancer ».

Toute la programmation sur https://bisik.re

- Côté Nord : le CDNOI ouvre une porte sur l’ailleurs -

Pour cette nouvelle saison, le Centre Dramatique National de l’océan Indien appréhende l’ici et l’ailleurs - et inversement - avec toujours chevillée au corps, cette envie de partager, dans la continuité de la programmation entamée en 2022 - dans et hors les murs - en privilégiant le soutien à la création et des compagnies associées et celles qui envahissent le champ du théâtre.

La notion d’ailleurs démarre à l’école avec le projet « De la salive comme oxygène » en direction des collégiens et lycéens avec Jean-Laurent Faubourg.

« L’histoire d’une femme » de Pierre Nottte est aussi programmée et avamment interprétée par Lolita Tergemina et Jean-Laurent Faubourg. « La fin du début » sera aussi de la fête. Il s'agit un seul en scène assuré par Solal Bouloudnine et qui parlera aux fans de Michel Berger.

Au programme également : « Loss » de la Cie Ex-Oblique qui aborde le délicat sujet du suicide d’un adolescent, « En actes » de la Cie Kisamilé, « L’amour de Phèdre » et « La tendresse » en partenariat avec les Téats, « Hamlet » et « Ophélie » en collaboration avec le CDN de Montpellier. Sans oublier de la danse avec « Le bizarre » d’Eric Languet, co-produit par le CDNOI.

« Nous sortons d’un contexte particulièrement difficile mais fort heureusement, nous avons toujours bénéficié du soutien de nos partenaires à savoir l’État, la ville de Saint-Denis, la Région et le Département", indique Luc Rosello reconduit aux commandes du CDNOI pour les trois ans à venir.

"Nos équipes travaillent d’arrache-pied pour proposer au public une riche programmation et pour ce faire, on s’impose une grande rigueur car nous sommes le plus petit CDN de France et nous devons en plus composer avec le poids de l’insularité. Certes, c’est un jeu d’équilibriste particulier, mais ce soutien constant est plus qu’essentiel" ajoute-t-il.

Par ailleurs, la joyeuse équipe du CDNOI projette de grandes actions structurantes au nombre desquelles la réhabilitation du théâtre du Grand Marché (programmée mi-2024), et la création d’un troisième lieu à savoir le Mobiltéat, structure itinérante dont les premiers éléments devraient être livrés dès mi-mars prochain, avril au plus tard, sauf retard lié au fret.

Le programme sur https://www.cdnoi.re

- Côté Ouest : de la culture sous toutes les coutures à Lespas -

Léspas vous invite à faire le théâtre buissonnier dans un lieu accessible, rempli d’émerveillement et de sens, de drames et de rires, d’étoiles et d’utopies.

La scène multidisciplinaire, singulière et inventive, met toujours l’accent sur la diversité des créations en proposant de la culture sous toutes les coutures : expositions qui vous feront voyager, comédie un tantinet romantique, clown satirique, opéra dépoussiéré, humour un brin sociologique, jazz dans tous ses états, théâtre dans tous ses excès, conférences toujours aussi riches, filmographie décalée, sans oublier ségas et maloyas traditionnels…

Démarrage ce jeudi 9 février avec « Les possédés d’Illfurth » du Munstrum Théâtre, un hommage vibrant à la puissance de l’imaginaire inébranlable face aux assaut du réel, puis le lendemain, place à l’Ensemble Pokoforte et ses envolées slaves allant du chant le plus expressif au cri les plus sauvage.

Toujours en février, le Jazz Club de La Réunion promet une soirée feel good, un répertoire enjoué et de grands moments de partage tout comme le groupe Sumac et la Cie des Frères Tic&Tac entre autres. La programmation sur six mois serait bien trop exhaustive à dérouler mais sachez que Lespas envoie du bois.

À noter le festival Komidi du 28 avril au 13 mai, devenu un rendez-vous incontournable au fil des années depuis son lancement en 2008 dans le Sud sauvage.

« La programmation de la salle saint-pauloise se veut à la fois majestueuse, douce et chaleureuse afin de créer des liens solides et durables entre les œuvres, les artistes qui les interprètent et les publics qui les découvrent », indique Suzelle Boucher, présidente de Lespas et par ailleurs élue en charge de la Culture à la mairie de Saint-Paul.

« Dans un désir d’accessibilité, nous développons en parallèle des dispositifs dans les quartiers et les écoles pour que les œuvres et tous les publics se rencontrent ».

Toute la programmation sur https://lespas.re/programme/

vw/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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