[EXPOSITION] Richard Riani, un artiste ouvert sur le monde

Cap sur la Floride dans quelques semaines

  • Publié le 31 août 2022 à 10:00

De Paris à Pékin en passant par New York, Berlin, Montréal, la Suisse, l'Italie, Bruxelles, Kuala Lumpur... Les oeuvres de Richard Riani ont voyagé partout dans le monde depuis son quartier de Tanambo à Saint-Pierre. L'artiste prépare actuellement la prochaine foire d'art contemporain qui aura lieu à Miami du 30 novembre au 4 décembre (photos DR).

Imaginez un bric à brac fait de morceaux de bois, de feuilles de tôle et autres déchets en tous genres qui reprennent vie au travers de créations uniques. Bienvenue dans l’antre de Richard Riani à Tanambo dans le quartier de Terre Sainte, à Saint-Pierre. Trente-cinq ans que l’artiste qu’on ne présente plus, arpente sentiers, ravines, littoral pour ramasser tout ce qui lui tombe sous la main, même à deux pas de chez lui. "Un volume de 4.000 tonnes", annonce fièrement celui qui a fait de la sensibilisation à l’environnement par le biais de l’art, son cheval de bataille.

"Je ne transforme pas mais j’assemble pour que chaque objet reste lui-même dans l’atelier d’art contemporain que j’ai créé de mes propres mains, chez moi, au gré de mon inspiration. J’invite volontiers chacun à découvrir gratuitement ce que nous offre la nature qui malgré sa grande générosité, reste très fragile. Il est donc important de préserver au maximum l’environnement et cela passe par la sensibilisation du plus grand nombre, notamment les jeunes".

"J’ai dû travailler pour m’en sortir"

Plasticien recycleur respectueux de son île certes, mais aussi peintre figuratif, sculpteur, fonnker… En véritable couteau suisse, Richard est un artiste multitâche engagé et reconnu internationalement qui a fait du chemin depuis sa première expo à Paris, à La Biennale de l’outre-mer, en 1990. "J’ai fait plus de 350 expositions de par le monde. Pour un marmaille de Tanambo qui à l’époque, était un bidonville, c’est une fierté parce que j’ai dû travailler pour m’en sortir. J’ai dessiné, peint, sculpté, sauté la mer pour exposer mes peintures basées sur la mythologie du monde entier. J’ai d’ailleurs un visa qui me permet de vivre aux États-Unis jusqu’en 2028 mais ce qui m’intéresse par-dessus tout, c’est ce que je peux apporter à mon île. J’aime partir, mais surtout revenir".

Le marmaille de Tanambo - qui en malgache signifie Au bout du chemin - continue donc son petit bonhomme de chemin en toute humilité… Après la foire d’art de New York en avril dernier, il prépare actuellement sa prochaine foire d’art contemporain qui aura lieu à Miami du 30 novembre au 4 décembre. Pour ce faire, il va embarquer 5 de ses tableaux dans le courant du mois de septembre, destination Paris dans un premier temps, en raison des problèmes de fret, de délais et de coût. Puis cap sur la Floride !

- Une Moné Lokal pour bientôt -

Très attentif aux problèmes sociétaux, Richard Riani qui a d’ailleurs été candidat aux dernières élections législatives, a toujours des idées plein la tête. Après avoir ouvert son atelier d’art contemporain à Tanambo pour éduquer les jeunes de son quartier à l’art, et parallèlement à ses créations, il travaille depuis trois ans à la création d’une monnaie locale au joli nom de Tikatsou.

Un projet qui lui tient particulièrement à cœur et porté par l’association NouToutEkolo. "Elle fonctionnera comme un chèque resto pour aider à soutenir les petits commerces et les artisans. Entre la création de l’association, du réseau, des visuels, éditer les billets, il faut beaucoup de temps mais si tout se passe bien, on espère que tout sera bouclé l’an prochain".

Pour Richard Riani, cette "Moné Lokal" est l’occasion historique de fédérer les Réunionnais autour d’un projet commun : un outil pour "faire peuple" et affirmer une identité de territoire forte et vivante. "Nous appelons la population à se manifester auprès de l’association pour participer à sa création car ansanm nou lé pli forts !".

vw/www.ipreunion.com/

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