Sakifo: Dionysos à la Ravine

La divine surprise rock

  • Publié le 6 août 2005 à 00:00

Disjonctés à souhait et délicieusement décalés dans les leurs costumes cravates tout droit sortis des années 60, ce sont les 4 garçons et la fille de Dionysos qui ont clôturé, devant 3 000 personnes, la première journée du Sakifo à La Ravine. Leur concert a été à la démesure de l'attente: il a sonné fort, juste et bien. On en redemande déjà

"Nos textes sont inspirés par notre curiosité et notre envie de découvrir d'autres cultures" avait souligné le chanteur de Dionysos lors de la conférence de presse du groupe. Il avait ajouté "on fait du rock français, mais il y a aussi de sonorité hip hop et même des sons à la générique de dessins animés. On a aussi ajouté du violon. On aime mélanger les genres car on aime faire des découvertes". Le tout avait été dit sur le ton de la conversation plaisante, presque de salon.
Rien qui puisse laisser présager l'explosion qui se produit sur scène. Car le spectacle part dans tous les (bons) sens; Littéralement déchaîné, le chanteur saute, danse, grimpe les long des armatures du podium, interpelle et prend presque à la gorge un public plus que consentant.
La prestation de Dionysos relève du rock bien sûr. Mais pas de ce rock figé, celui que certains groupes de la "nouvelle vague" se contentent de copier, sans jamais les égaler, ce que les anciens ont déjà fait. Non, le rythme de Dionysos n'appartient qu'à lui. Il est original, bourré d'ingéniosité et de trouvailles musicales, plein d'humour. Les "bougres" avaient bien caché leur jeu en conférence de presse. Ils ont bien fait. Pour les pauvres incultes de non connaisseurs que nous sommes - il y a longtemps que les connaisseurs adorent Dionysos -, la surprise a été divine.
Ces géniaux disjonctés se sont produits après Luke. Lequel n'est pas venu en conférence de presse. Bien qu'encore jeune dans le métier, le groupe a déjà les automatismes de certains "vieux rockers" toujours prêts à se faire désirer. Luke a aussi le son des "anciens" et ses sonorités, souvent poussées jusqu'à l'extrême distorsion, ont le parfum d'un agaçant déjà vu...
Et puis il y a eu les Réunionnais de Fouchtra qui sont passés en première partie. Les 4 copains étaient chez eux, devant leur public. Ils ont aimé. Les spectateurs aussi.
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