Deuxième extrait de l'EP " Sovaz " signé Maya Kamaty, le single " Meute " est sorti le 8 mars en marge de la journée internationale des droits de la femme. Une prise de parole pour dire les choses telles qu'elles sont et combattre en faveur de l'évolution de la condition des féminine. (Photo DR)
Après avoir emprunté le " Santié Papang " en 2014, Maya Kamaty récidive en 2022, mais en sortant des sentiers battus. Celle qui se trouvait un " Alibi " en béton en novembre dernier, présente " Meute ", deuxième extrait le l’EP " Sovaz " composé de 5 titres pour lesquels elle a fait équipe avec le producteur, compositeur et chanteur Sskyron.
Si " Alibi " appelait à se libérer des relations toxiques et à ne pas se conformer à ce que les autres attendent de vous, " Meute ", sorti en marge de la journée internationale des droits de la femme, le 8 mars, résonne comme un cri du cœur. Pour oser dire qu’il est grand temps pour la femme de trouver sa place, de ne plus avoir à se justifier et d’exprimer enfin les choses telles qu'elles sont. Et ce malgré la solitude, le manque de mots et de courage pour affronter les obstacles du quotidien.
Ce sont tous ces sentiments que Maya Kamaty aborde donc dans ce nouveau titre aux allures électro pop. Le résultat en est une chanson à la fois efficace et profonde qui n'est pas sans rappeler la pop atmosphérique de Jeanne Added et l'univers sonore d'Aurora.
" Parcours de femmes "
" Je voulais une atmosphère minimaliste, une esthétique pop avec un texte simple qui raconte nos parcours de femmes. Je suis une Réunionnaise qui évolue dans la musique depuis 2012, et depuis mon premier album, j'ai le sentiment que mes pairs ne m'autorisent pas à grandir et qu’on veut m'enfermer dans une case ".
Dans un fort élan de sororité, Maya Kamaty évoque tour à tour avec des mots et des mélodies qui sonnent juste, la difficulté pour les femmes de s'affranchir du schéma patriarcal, le besoin de trouver des allié(e)s, des personnes de confiance pour discuter, travailler, avancer, mais aussi la nécessité de puiser leurs forces dans une prise de parole commune… Et de former une meute qui n’a plus peur, avec cette volonté farouche chevillée au corps, d’en découdre pour se réinventer sans cesse et s’adapter au monde…
Un combat " sovaz " dans lequel Maya Kamaty n’hésite pas à s’affranchir des faux-semblants, jetant tous les oripeaux qui l’encombrent, balançant haut et fort ce qu’elle pense, prenant la tangente, n’arrondissant pas les angles, chantant des paroles d’une rage profonde qu’elle expulse dans un souffle propre à l’urgence des artistes de rue.
Stop au " sois belle et tais-toi "
L’heure n’est donc plus aux bonnes manières : Maya Kamaty se veut bagarreuse en déboulant dans le ring populaire et nerveux des musiques urbaines. Elle y trouve là un exutoire idéal dans ce rapprochement passionnant avec les grooves saccadés de la nouvelle street- créolité. Un lâcher-prise pour dire stop au " sois belle et tais-toi ".
" Sovaz " est certes l’expression d’une musique nouvelle pour l’artiste, mais aussi l’expression d’une femme qui s’assume en tant que telle, se laisse porter par ses pensées, questionne ses doutes, envoie balader les étiquettes qu’on tente de lui coller, se débarrasse de ses démons, clame son identité, sans ratures ni fioritures, sans posture autre que celle d’une femme de son temps, bien dans ses baskets.
Cette " Meute " devient une vague qui nous emporte dans l'assurance des harmonies et de leur indéniable présence.
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Superbe artiste