Du Séga au Teat Champ Fleuri

Missty, Hervé Himbert, Morgan : l’anbians fami i mank a nou ?

  • Publié le 13 avril 2023 à 10:30
  • Actualisé le 13 avril 2023 à 11:27
Missty, Hervé Himbert, Morgan Séga, Musique, Teat Champ Fleuri

Ce vendredi soir 14 avril 2023, le Teat Champ Fleuri va vibrer au son du séga avec Missty, Hervé Himbert et Morgan. Un podium trois étoiles de la KDM Family, qui témoigne de l’immortelle vitalité du séga et qui séduira forcément les amateurs du genre.

« Aimer, c’est savoir dire je t’aime sans parler », prétendait Victor Hugo. Cette phrase de présentation du spectacle de ce vendredi soir au Teat Champ Fleuri va totalement à l’encontre de ce qui attend le public. Et pour cause, a swar nou sa cause séga, ou plutôt nou sa dans’ et nous sa chant’ séga, cet extraordinaire moteur à trois temps idéal pour raconter l’amour.

En longueur, en détails, en routine ou en roue libre, en déclarations de tendresse ou de guerre, en coup bas, en trahisons, en lamentations ou en plaisanteries, l’amour est l’objet de tous les scenarios du grand feuilleton musical et populaire qu’est aujourd’hui notre séga.

Et pour binger, quoi de mieux que de réunir sur scène, trois des jeunes artistes les plus emblématiques de l’immortelle vitalité du genre ? Missty, Hervé Himbert et Morgan ! Rien que ça ! Un podium trois étoiles de la KDM Family, l’intarissable fournisseur d’ambiance aux 93 millions de vues sur Youtube.

On va pas trop spoiler cette soirée qui s’annonce haute en couleurs mais un ti peu quand même : « Mon ti garçon », « Mi bèk pa », « Là-Haut », « La mou4 », pour Hervé Himbert et pour la première fois sur scène, « Le magot », son dernier titre qui commence à tourner sur les ondes…

Puis en véritable machine à faire danser, Missty interprétera ses plus grands succès, « Vilain manière », « Si un jour », « Zétwal dan ciel », « Wadadé », « Meddley péi » et des titres de son dernier album. Enfin, pour apporter un peu de fraîcheur - dixit Mustapha Bahdi - Morgan, un talent plus que prometteur qui aurait pu comme ceux de son âge se tourner vers un genre plus dance-hall mais qui a pourtant su capter un public jeune, appréciant le séga…

Bref, tous trois assureront deux heures de show festif durant une quarantaine de minutes chacun avec leurs meilleurs succès, « des chansons que tous les Réunionnais connaissent » pour contenter tout le monde dans une ambiance familiale, puisque c’est le thème de la soirée voulu par l’équipe des Téats départementaux et qu’il sera impossible de rester assis dans son fauteuil. Alors, si vous ne savez pas quoi faire ce vendredi soir, vous êtes prévenus, ça va ambiancer grave du côté de Champ Fleuri.

- Mustapha Bahdi, producteur de KDM Family -

Comment est née l’idée de ce spectacle ?


C’est une demande émanant de l’équipe des Téats départementaux. Même si je produis pas mal d’artistes réunionnais - mais aussi mauriciens et antillais -, à l’image de Benjam, Clara, Séga’El, Alain Ramanisum pour ne citer qu’eux, leur souhait était de proposer un spectacle avec les meilleurs d’entre eux dans le registre séga. Nous sommes habitués à travailler avec les Téats pour lesquels nous faisons un spectacle ou deux tous les ans.

En tant que dénicheur de talents, estimez-vous que ces jeunes artistes émergeants participent au renouveau du séga ou à le perpétuer ?

Tout à fait. Hervé Himbert par exemple, avait commencé ailleurs et ensuite il est venu me voir, même chose pour Missty. Je peux me targuer, vu mon âge et puisque la majorité des producteurs ont disparu, de participer à la pérennisation de ce genre musical. D’autant qu’aujourd’hui les ventes d’albums ont chuté, et qu’on ne gagne pas des mille et des cents avec le streaming. Pour ma part, j’essaiera de tenir le plus longtemps possible, au moins jusqu’à 64 ans (rires).

Mais oui, ils participent au renouveau du séga à l’image de Clara ou de Morgan qui aborde des thèmes propres à lui à travers une nouvelle façon de composer le séga. C’est un artiste qui a du potentiel et qui va durer longtemps parce qu’à mon sens, il a su capter un public jeune appréciant le séga, ce qui est très rare de nos jours. Et ça marche !

Est-ce difficile pour un jeune de se faire une place justement ?


Même si c’est difficile, les jeunes ont leur place dans le paysage séga. Pour percer, ils doivent se démarquer de la génération précédente avec des textes et des mélodies différentes. Je suis là pour les diriger, les corriger, leur faire enrichir leurs textes et aborder des thèmes qui leur sont propres. Hervé Himbert, Missty, Sista Flow, Séga’El ou Médérice pour ne citer qu’eux, ont su faire leur place. Si je ne sens pas que l’artiste est bon et a du potentiel, je ne le produis pas.

Même si maintenant je n’assure plus le management de mes artistes que j’ai désormais confié à Hervé Himbert. Mais je ne reste jamais très loin ! 

vw/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

L’ambians fami, Au Teat Champ Fleuri, ce vendredi à 20h

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