En mars au Téat Champ Fleuri et Téat Plein Air

Ousanousava : ce retour aux sources qui fait du bien

  • Publié le 9 mars 2022 à 02:58
  • Actualisé le 9 mars 2022 à 11:24

Trente-huit ans de carrière et un 17e album plus tard, le succès est toujours au rendez-vous pour Ousanousava, l'un des groupes emblématiques de La Réunion. Après le double-disque Immortel / Sens dessus-dessous et ses univers parallèles en créole et en français, la famille Joron clôture ce week-end et le 18 mars, la tournée locale de leur dernier album " Ça mon pays " sorti en 2021. Cap désormais sur la préparation de la tournée métropolitaine en 2023.

Avec leur 17e album "Ça mon pays", les dix musiciens d’Ousanousava ressortent les séga, bossa, maloya, ballades et frissons bluesy pour décliner avec un brio constant leurs poésies œcuméniques célébrant La Réunion dans toutes ses diversités. Une sorte de retour aux sources qui nous ramène à l’essentiel : l’émotion des paysages, nos vitales fraternités, et ces questions existentielles qui sont au cœur des thèmes qui inspirent le groupe depuis son baptême.

Dans ce 17e opus épuré, le groupe aborde à travers huit titres, des thèmes qui lui tiennent à cœur : la mort, la famille, l’amitié... L’inceste (sujet complexe s’il en est) fait également partie du programme avec des musiques variées à l’image du groupe. Mais cet album porte surtout un regard critique dans le but " de préserver un minimum notre Réunion comme on l’a connue. On suit la course folle du monde et du temps comme avec le tout-téléphone, le tout-voiture…

On achète, on consomme à tout-va et on court tout le temps, malheureusement au risque d’oublier l’essentiel à savoir la famille, les marmailles, la contemplation de la nature ", regrette Bernard Joron, le leader du groupe, qui ne peut s’empêcher un "Arèt Kouri" comme en écho à "Cours Pi", l’un des 8 titres de l’album. "Ça mon pays" se veut donc une ode aux racines et un retour aux valeurs fondamentales de ce qui fait La Réunion.

- Lauréat du prix Flamboyant des espaces culturels Leclerc Réunion -

Après le Kabardock, la Cité des Arts, le théâtre Luc Donat entre autres, les scènes du TPA (ce vendredi 11 mars) et du Téat Champ Fleuri (le vendredi 18 mars), viennent clôturer une tournée locale quelque peu mise à mal par la crise Covid, pourtant loin de démoraliser la troupe.

"Ce fut laborieux certes, mais avec beaucoup de passion, de compromis et de soutien en dépit des contraintes sanitaires, nous avons réussi à nous fédérer et à faire quelque chose de bien", souligne encore Bernard Joron dont le regard se tourne désormais sur 2023. Et pour cause, les projets sont d’ores et déjà dans les tuyaux avec une tournée promotionnelle métropolitaine (Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nîmes, Grenoble, et Paris, sur la scène du Nouveau Casino) et canadienne (pour l’heure annulée en raison des contraintes sanitaires toujours liées au Covid).

"Nous gardons espoir. Nous comptons d’ailleurs énormément sur la diaspora réunionnaise pour assister à nos concerts et (re)découvrir le groupe. Ce qui est fabuleux c’est de voir différentes tranches d’âge dans les salles, ce qui fait qu’Ousanousava constitue un pont entre les générations. C’est également pour cette raison que nous privilégions les petites salles ne dépassant pas 300 personnes, pour mieux aller à la rencontre de ce public qui nous est fidèle depuis tant d’années", indique Pascal Wong-Fong, manager du groupe.

Universel et profondément créole, Ousanousava, par ailleurs lauréat du Prix Flamboyant (catégorie musique décerné par les espaces culturels Leclerc Réunion), est une redécouverte permanente, notamment sur scène où l’énergie et la qualité de ses performances millimétriques ne cessent d’émerveiller.

Ousanousava, Téat plein Air, vendredi 11 mars à 20 heures
Téat Champ Fleuri, vendredi 18 mars à 20 heures

• La symbolique du pilon

Dans la culture réunionnaise, le pilon et son kalou constituent bien plus que de simples objets usuels. Au-delà de l'objet et des facettes d'une île où le vivre ensemble s'est construit autour de la cuisine, Bernard Joron, leader d’Ousanousava cherchait pour la pochette du dernier album " Ça mon pays " une image symbolisant fortement l’âme créole. " Le pilon fait partie de ces objets précieux qui nous ramènent constamment dans la culture locale, surtout quand on est expatrié ". Un objet de valeur qui se choisit avec minutie et se chérit comme un objet personnel. Cabossé, creusé, pierre limée rendue brillante par l'usure… chaque pilon raconte une histoire ou plutôt des histoires à l’image des 8 titres composant l’album.

• 1936, une date-clé

La naissance du groupe Ousanousava doit sans doute beaucoup à la figure du père, Jules Joron, grand auteur compositeur réunionnais né en 1936 et décédé en 2020, à qui l’on doit entre autres, "Voleur canard", "À cause Fifine" ou encore "Pécheur Terre-Sainte". Des titres repris régulièrement sur scène par le groupe.

vw.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Missouk
Missouk
3 ans

La référence locale en matière de chanson et de musique créoles ! Une formidable carrière. Longue vie à ce groupe emblématique.

Avançons
Avançons
3 ans

Ousanousava : pourquoi pas. Place à la nouvelle génération : Gwendoline par exemple..