3ème festival du film de La Réunion

Secrets de famille et secrets de femmes

  • Publié le 24 octobre 2007 à 00:00

Après Un secret, projeté en ouverture du Festival du film de La Réunion ce mardi 23 octobre 2007, les membres du jury entrent dans le vif du sujet ce mercredi 24 octobre. Ils visionnent les deux premiers films en compétition. Au programme, secret de famille encore et secrets de femmes (notre photo : Claude Miller, le réalisateur de Un secret, et trois de ses principaux acteurs, Patrick Bruel, Ludivine Sagnier et Aure Atika))

Un secret, adapté du récit éponyme de Philippe Grimbert, racontait l'histoire d'un jeune homme fragile à qui l'on avait caché l'existence d'un grand frère, victime, des années avant sa naissance, du nazisme. Dans Nos retrouvailles, projeté ce soir au Multiplexe Ciné Cambaie, il s'agit d'un autre jeune homme fragile, Marco, qui retrouve un père disparu lui aussi depuis bien longtemps. Pour son premier long-métrage, le réalisateur David Oehloffen mêle brillamment polar violent et drame social en abordant avec finesse et lucidité le thème complexe des relations père-fils. Bien que le géniteur soit sorti de la vie de son fils pendant plusieurs années, celui-ci continue de l'idéaliser. Tout en retenue, Nicolas Giraud (Marco) nous fait partager ses fêlures, son désarroi face à ce père qu'il veut aimer. Jacques Gamblin est touchant dans la peau de Gabriel, un type un peu perdu et usé par la vie qui essaie de retrouver une place auprès de son fils. Pour rendre toute l'intensité des situations et faire passer l'émotion, David Oehloffen a filmé ses personnages en plans très serrés. Ainsi, le réalisateur a réussi à capter l'amour que le père et le fils sont incapables d'exprimer par des mots. Une oeuvre à découvrir.
Le second film projeté ce mercredi soir, Caramel, est le premier long métrage de la jeune libanaise Nadine Labaki. Tel un Venus Beauté (de Tonie Marshall, 1999) ou un Sex and the city oriental, il suit la vie quotidienne d'un institut de beauté à Beyrouth où se croisent cinq femmes. Les hommes, le sexe et la maternité sont au coeur de leurs conversations intimes et libérées, entre coupes de cheveux et épilation au caramel. A la fois poétique et réaliste, Caramel nous plonge dans une société divisée entre tradition et modernisme, entre sucré et salé. Tout le film est propulsé par cette contradiction entre la douceur des moments et la douleur de la vie, notamment marquée par les préjugés chrétiens ou les préceptes de l'Islam. Un dessert doux-amer à déguster sans modération.
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