Carburants - mouvement des transporteurs

Blocage économique en vue

  • Publié le 9 novembre 2008 à 00:00

4ème jour de grève ce dimanche 9 novembre 2008 pour les professionnels de la route. Une réunion de négociations est prévue ce lundi entre les grévistes et le conseil régional à la chambre de commerce. Mais en attendant cette rencontre dite de "la dernière chance", les transporteurs maintiennent leurs barrages filtrants sur plusieurs points stratégiques du réseau routier. Ils annoncent même un durcissement du mouvement dès lundi matin. La plupart des secteurs économiques de l'île commencent à être gravement pénalisés par cette crise. Rappelons que les transporteurs réclament l'obtention d'un carburant professionnel détaxé de 20 centimes par litre.

En grève depuis lundi, les transitaires n'assurent plus la sortie des marchandises déchargées au port de la Pointe des Galets. Les conteneurs s'entassent sur les quais. Dans le même temps, les barrages routiers empêchent le transport des marchandises importées par avion. Ce manque d'approvisionnement vide les rayons, notamment ceux des produits frais, des grandes surfaces.

Pompes à sec

L'accès au dépôt de la SRPP (société réunionnaise des produits pétroliers) au Port est libre, mais les camions-citernes ne peuvent franchir les barrages. Les stations services ne sont plus ravitaillées et il devient difficile de trouver du carburant aux pompes. "Si cette situation devrait durer, nous serons obligés de décréter le rationnement en carburant pour les avions et de demander aux bateaux de décharger leurs marchandises ailleurs qu'à La Réunion" indique Éric Magamootoo, président de la chambre de commerce et d'industrie.
Les éleveurs sont également touchés. Les camions de livraisons d'aliments pour bétails sont bloqués par les barrages et les animaux manquent de nourriture.

Pas de "Cars jaunes"

Par mesure de sécurité, les bus du réseau de transports en commun "Cars jaunes" n'assurent plus leurs rotations depuis vendredi. Impossible donc de se déplacer pour les personnes ne possédant pas de véhicule personnel avec tout ce que cela signifie, notamment, en termes de d'absentéisme sur les lieux de travail.Les barrages filtrants ralentissant considérablement la circulation des voitures des particuliers, des centaines d'heures de travail sont perdues.

Dernière chance

C'est en ce sens que la réunion de négociations qui aura donc lieu ce lundi est qualifiée de "dernière chance". Vendredi à la suite d'une première réunion en préfecture entre l'État, les collectivités locales, le monde économique et les importateurs de carburants, le préfet, Pierre-Henri Maccioni, annonçait une baisse de 5 centimes par litre pour tous les usagers. Les transporteurs n'ont été que partiellement satisfaits. Soutenus par le préfet, ils continuent de réclamer "un geste" de la part du conseil régional. En l'occurrence l'obtention d'une détaxe pour le carburant professionnel financée "par les recettes de l'octroi de mer". Une revendication jugée irrecevable par le conseil régional pour qui , "les fonds de l'octroi de mer ne peuvent être détournés de leur vocation première: financer la construction d'équipements structurants".

La Région assiégée

Depuis vendredi soir des camions bloquent les issues du siège de la Région à Saint-Denis. Le préfet ayant déclaré que "si les transporteurs décidaient de faire des barrages devant le conseil régional, je ne mettrais pas en danger la vie des forces de l'ordre pour les en empêcher" la mise en place du blocage a lieu en présence des policiers. Colère des élus de la majorité régionale qui accusent le préfet de refuser d'assurer l'ordre public. Le représentant de l'État dément en affirmant avoir renforcé le dispositif policier, mais affirme que le dégagement des camions bloquant les entrées de la Région ne pourra se faire qu'à la suite d'une décision de justice. Le conseil régional devra donc engager une action en référé au tribunal de Saint-Denis. En attendant les bureaux de la Région resteront fermés ce lundi.


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