Présidence du MEDEF

J.M. Le Bourvellec: "J'ai déjà été confronté à des problématiques fortes"

  • Publié le 15 juin 2010 à 07:00

Ce jeudi 17 juin 2010 aura lieu l'élection du nouveau président du Medef pour remplacer le président par intérim, Jean de la Perrière. 20 syndicats et 350 chefs d'entreprise devront élire le successeur de François Caillé, qui avait démissionné le 31 mars dernier. Jean-Marie le Bourvellec, Pdg de RES développement (Cénergie, Aliséa, TSR, Omnium fluides), groupe basé au Port, mais aussi président de la FRBTP (Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics) est l'un des candidats à ce poste. L'homme de 57 ans mise sur son "expérience sur les problématiques économique, politique et sociale" pour mettre en place une "stratégie optimale pour aider les entreprises réunionnaises à faire face à la crise", en collaboration avec des acteurs régionaux, nationaux, voire européens. Parmi ses priorités, la réduction de la fracture numérique, le développement des communications et des modes de transports, la coopération régionale mais aussi les projets Réunion île verte et Gerri. Le tout en suivant un mot d'ordre, "être au service de toutes les entreprises réunionnaises".

* M. Jean-Marie le Bourvellec, pourquoi êtes-vous candidat à la présidence du Medef ?

J'ai 15 ans d'engagement dans le monde socioprofessionnel dont 10 ans au sein d'instances dirigeantes. J'ai pu me forger une réelle expérience sur les problématiques économiques, politiques et sociales. La Réunion vit une période difficile avec l'abandon de grands projets, le remaniement de la loi programme, le retoilettage annoncé des "niches fiscales", les difficultés en Europe ou encore la question du statut des régions ultra-périphériques. Je pense que mon expérience peut aider à surmonter ces difficultés en mettant en place une stratégie optimale. Cela passe par une méthode de travail basée sur l'écoute, la synergie et le respect de l'ensemble des partenaires politiques, économiques et sociaux.

* Quelles sont les grandes lignes de votre projet ?

La crise économique est réelle à La Réunion. Il faut mettre en place un plan de relance d'urgence en harmonie avec les politiques régionale, nationale et européenne. Le plan d'action devra montrer les véritables problèmes à La Réunion afin que nous puissions obtenir de la Région et de l'Etat un déblocage des fonds et des projets permettant cette relance.

* Quels sont ces "véritables problèmes" ?

D'abord, la communication. Nous sommes sur une île et il s'agit d'une problématique importante. Nous devons faire en sorte que la communication soit optimale. C'est notamment la question des transports aériens et maritimes. Il faut aussi développer les NTIC (ndlr : nouvelles technologiques et l'information et de la communication) pour sortir de la fracture numérique qui est un réel handicap pour La Réunion. Il y a aussi la question de la coopération régionale, de la pêche... tous les secteurs d'activités sont concernés, les traditionnels comme ceux développés par les projets Réunion île verte et Gerri : énergie renouvelable, tourisme, environnement, recherche, agro-nutrition en milieu tropical. Nous devons aussi nous faire entendre au niveau de la Fedom et de La Réunion économique concernant le toilettage de la Lodeom (ndlr : Loi pour le développement économique des DOM). Nous devons changer l'image de la défiscalisation et montrer que c'est un outil de développement et de structuration de l'île.

* Vous êtes le président de la FRBTP. Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes le candidat du BTP ?

Je suis candidat en tant que PDG de RES développement. C'est un groupe qui compte 370 salariés pour 44 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2009. Nous travaillons dans des domaines tels que le courant fort, le courant faible, les ascenseurs, la télésurveillance, la géolocalisation ou encore la sécurité. Ce sont des domaines très techniques qui ne se limitent pas qu'au secteur du bâtiment.

* Si vous êtes élu président du Medef, vous devrez démissionner de la présidence de la FRBTP. Cela n'est-il pas malvenu à une période où le secteur du bâtiment souffre ?

Nul n'est indispensable. La FRBTP a un conseil d'administration opérationnel et je pense que mon successeur fera du bon travail si je suis élu jeudi. Dès que j'ai été réelu pour la 12ème année à la présidence de la FRBTP en 2010, j'ai prévenu qu'il s'agissait de mon dernier mandat. Je ne m'accroche pas à un fauteuil. Tout le monde s'est donc déjà préparé à mon départ. Sauf que si je suis élu président du Medef, ce départ interviendra plus tôt que prévu.

* Qu'est ce qui vous différencie de votre adversaire (ndlr : Yann de Prince) ?

Mon expérience des milieux socioprofessionnels. J'ai déjà été confronté à des problématiques fortes. J'ai été confronté à des négociations ou à des pressions sociales importantes. Nous avons résolu les problèmes grâce au dialogue social. C'est la même méthode que j'emploierai au sein du Medef.

* Comment jugez-vous la présidence de François Caillé ?

Ce fut une présidence d'ouverture. Il a ouvert le Medef aux entreprises. Le nombre de chefs d'entreprise est passé de 200 à 350. En tant que vice-président du Medef, j'ai contribué à cette ouverture.

* Qu'allez vous apporter en plus par rapport à la présidence précédente ?

J'irai plus loin dans l'ouverture. Mon objectif est de faire entrer d'autres structures syndicales au sein du Medef mais aussi des entreprises n'appartenant à aucune branche. Nous devons être au service de toutes les entreprises, même les plus petites. Je souhaite aussi développer la coopération régionale. Il faut trouver des partenariats avec les pays de la zone. Compte tenu de nos différences, nous avons des complémentarités qui peuvent être gagnantes.

Mounice Najafaly pour
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