Le groupe Caillé en difficulté financière

La procédure de sauvegarde prolongée de six mois

  • Publié le 24 mars 2011 à 07:00

Sur demande du procureur de la République, les juges du tribunal de commerce a accordé un nouveau sursis de 6 mois au groupe Caillé en prolongeant de façon "exceptionnelle" la procédure de sauvegarde. Ce nouveau délai devrait permettre à François Caillé, pdg du groupe du même nom, de terminer les négociations ouvertes avec les banques dans le cadre du comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Ces négociations ont pour but de trouver un moyen d'étaler les dettes de la société envers les banques, évaluées à 149 millions d'euros, sur les 10 à 15 prochaines années.

En théorie, seulement 2 mois seront nécessaires à François Caillé et à son équipe pour trouver une solution d'étalement des dettes du groupe. Selon le Jir de ce mardi, les banques seraient enclines à accorder cet étalement en échange d'une ouverture du groupe capital en leur faveur. Elles achèteraient alors des actions, ce qui leur permettrait de peser davantage sur les décisions des instances dirigeantes le temps du remboursement. A noter que les banques créancières étaient représentées lors de cette audience pour soutenir la demande du groupe de prolonger de façon exceptionnelle la période de sauvegarde durant 6 mois.

Cette période devrait aussi permettre à François Caillé de poursuivre la restructuration de ses 40 entreprises et d'essayer de renouer avec les bénéfices. Ce qui est mal parti pour l'heure au regard des résultats d'exploitation de l'entreprise sur les 2 premiers mois de l'année, à savoir un résultat négatif de 3,3 millions d'euros selon le JIR. Le montant total des dettes du groupe s'élève quant à lui à 238,38 millions d'euros.

Cette audience au tribunal de commerce a aussi été l'occasion d'étudier les offres de rachat de 3 entreprises du groupe. A savoir, la société Auto Mayotte Location, la SNTM et la société Gildas. La dernière société a été mise en liquidation judiciaire, faute d'offre "intéressante" de reprise, le garage Aryapin ne proposant que 5 000 euros pour reprendre l'activité. "Nous pensons qu'en vendant les outils, nous gagnerons davantage", juge l'avocat du groupe Caillé. Cette décision satisfait les salariés de Giladas Auto qui estimaient que "les conditions de travail n'étaient plus tenables". En bénéficiant d'une convention de reclassement personnalisée, ils espèrent pouvoir "commencer une nouvelle vie".

Concernant la société Auto Mayotte Location, la société SGM dirigée par Jean de La Perrière a fait une offre de près de 850 000 euros pour racheter le fond de commerce de l'activité "courte durée" et un parc de 54 voitures. L'offre prévoit aussi une sauvegarde des 6 emplois. Elle a été acceptée par le tribunal de commerce. Les autres activités de la société ont vu leur période d'observation prolongée. Enfin, concernant la SNTM, le garage Incana a proposé une offre de rachat d'1 million d'euros. Une offre jugée insuffisante par le groupe Caillé qui souhaite une offre d'1,3 million d'euros. Le tribunal de commerce a rejeté cette offre et a décidé de proroger la période d'observation de 6 mois le temps qu'une nouvelle offre soit faite.

Le prochain point d'étape du groupe est prévu pour le 8 juin prochain.

Mounice Najafaly pour
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