Les petits commerces de La Réunion ont globalement commencé à ressentir la crise à partir du mois de septembre 2009, soit beaucoup plus tardivement qu'en métropole. En revanche, en cette fin d'année, cette dernière est ressentie avec force et vigueur. Licenciements, redressements judiciaires, chute de l'importation, tous les symptômes de la crise sont bien présents à l'heure du bilan. Ibrahim Patel, président de la commission de la chambre de commerce et de la fédération des petits commerçants (Fédaction) conseille désormais aux petits commerçants de travailler à flux tendu, afin de maintenir leur trésorerie à flot.
Les principaux secteurs d'activité touchés par la crise sont en premier lieu le BTP, suivi du transport et en troisième position du commerce. Or ce dernier secteur réuni à lui seul 80% des négoces réunionnais et 94% de l'emploi de l'île.Selon une étude réalisée par la chambre du commerce en août dernier, et qui a été révélée à Imaz Press Réunion par Ibrahim Patel, président de la commission de cette chambre consulaire ce lundi 26 décembre 2009: plus de 50% des entreprises réunionnaises non alimentaires n'avaient déjà plus leur trésorerie, plus de deux tiers d'entre elles ne souhaitaient plus faire de projets d'investissements et autant ne pensaient pas pouvoir maintenir leur effectif. Quant aux commerces alimentaires qui représentent 35% du chiffre d'affaires de l'île, ils étaient 77% à se dire touchés par la crise. Plus de 65% constataient une baisse de leur chiffre d'affaires, et 69,3% estimaient avoir besoin de trésorerie. Toutefois, 55,7% d'entre eux espéraient parvenir à maintenir leur effectif.
"Aujourd'hui la situation a empiré, tous ces chiffres sont à revoir à la hausse. Non seulement, en septembre déjà, personne n'envisageait d'embaucher mais aujourd'hui les licenciements et redressement judiciaires d'entreprises en faillite se multiplient", précise Ibrahim Patel. Près d'un milliers d'emplois ont été perdus dans les petits commerces ces derniers mois. Autre conséquence de cette crise, le taux d'importation a chuté de près de 28 millions euros sur les 245 millions d'euros qu'il représente annuellement. Une dégringolade qui se fait notamment au détriment des collectivités locales auprès desquelles l'octroi de mer est reversé.
Toutefois, Ibrahim Patel, également président de la Fédaction (fédération des petites entreprises), se dit optimiste. "La crise durera probablement encore quelques mois. Mais je pense que les affaires reprendront à compter du mois de juin 2010 pour présager une bien meilleure année 2011" Une réjouissante prédiction qu'Ibrahim Patel formule en souhaitant une heureuse nouvelle année aux commerçants réunionnais.
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