Vers 9 heures ce lundi 20 février 2012, les transporteurs ont levé tous les barrages filtrants qu'ils avaient mis en place dès 6 heures sur les accès du Port. "Ce matin nous avons fait une action symbolique, nous n'avons jamais dit que nous allions bloquer toute la journée" explique Pierrick Robert, l'un des chefs de file de la FNTR (fédération nationale des transports routiers), sur le barrage qui vient d'être levé sur le rond-point des Danseuses. "Peut-être que les barrages seront remis en place tout à l'heure, peut-être qu'il y aura autre chose, l'essentiel est de nous faire entendre" ajoute-t-il. Tous les camions se sont regroupés sur le parking de la halle des manifestations au Port. Pendant ce temps-là, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR, est allé à la rencontre de Joël Mongin. L'ancien leader du mouvement des transporteurs était présent en tant que "voisin". "J'habite au Port", a-t-il indiqué, avant d'ajouter qu'il est aussi là pour montrer son "soutien".
La rencontre improvisée entre Jean-Bernard Caroupaye et Joël Mongin s'est passée dans un climat de grande cordialité. Les deux hommes se sont longuement serrés la main. "Jean-Bernard, je vois que tu fais bien les choses. Bon courage à toi", a lancé l'ancien chef de file des transporteurs. "Je sais que je peux compter sur ton soutien. On peut toujours compter sur toi", a répondu Jean-Bernard Caroupaye.Alors que cet échange avait lieu, les trois camions présents dans le rond-point des Danseuses prenaient la direction de la halle des manifestations, et ceux qui, depuis 6 heures ce lundi, bloquaient très partiellement tous les accès au Port ont fait de même. Les ronds-points des Danseuses, des Vilebrequins, du Port-Est et de Cambaie ont ainsi été dégagés.
"Les gens interprèteront comme ils le veulent notre action de ce matin. En ce qui nous concerne, il était clair dès le début que nous n'allions pas paralysé la circulation toute la journée", souligne Pierrick Robert. Il prévient toutefois que d'autres actions ne sont pas à exclure.
Contrairement à son habitude, Jean-Bernard Caroupaye a été très avare de ses déclarations. "On me dit que je parle trop, donc je vais plutôt laisser parler les transporteurs", a-t-il expliqué.
Ce qu'on peut retenir de cette action, c'est que la stratégie a visiblement changé du côté des transporteurs. Il ne s'agit plus de ralentir - parfois lourdement - la circulation, en impliquant de fait tous les usagers, mais plutôt de se concentrer sur des points stratégiques.
L'interdiction de circuler appliquée aux camions et aux véhicules de professionnels aux entrées du Port est significative de cette nouvelle orientation. C'est l'économie qui est ralentie, pas la vie quotidienne des usagers de la route.