Santé - Saint-Paul

19 cas confirmés de chikungunya

  • Publié le 9 avril 2010 à 03:00
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Avec 19 cas confirmés et 4 cas probables dans les secteurs de Plateau-Caillou, Saint-Gilles-les-Bains et la Plaine Saint-Paul au jeudi 8 avril 2010, le chikungunya semble s'installer de nouveau dans le paysage local. Mais pas question de parler d'épidémie pour Laurent Filleul, médecin épidémiologiste à la cellule inter-régionale d'épidémiologie (CIRE). Deux cas de dengue importés des Comores ont également été confirmés cette semaine.

Le moustique fait peur dans les quartiers de Saint-Paul. En effet, depuis le 25 mars dernier, le chikungunya est de retour à La Réunion avec 19 cas confirmés et 4 cas probables. Les membres de la CIRE ne connaissent pas encore la cause de ce retour. Plusieurs hypothèses existent pour Laurent Filleul. Cette épidémie provient soit de Madagascar où l'épidémie fait rage depuis près d'un mois, soit de l'Asie du Sud-Est où l'infection existe. " Une personne porteuse de la maladie a pu se faire piquer par un moustique qui a ensuite fait son travail de prolifération ", suppose le spécialiste. Une chose est certaine pour le médecin épidémiologiste, " cela n'a rien à voir avec les 4 cas recensés en 2009 ".

19 cas confirmés en 2 semaines, cela peut paraître inquiétant. Mais pour Laurent Filleul, " on ne peut pas encore parler d'épidémie ". " Il y a épidémie quand il y a une explosion de cas à un moment donné et transmission autochtone dans plusieurs secteurs de l'île ", précise t-il. Ce qui n'est pas le cas pour le moment puisque le foyer se situe dans les quartiers de Saint-Paul. Et le médecin n'exclut pas l'augmentation du nombre de cas malgré l'arrivée de l'hiver austral. " L'hiver est un facteur protecteur mais il ne freine pas les moustiques. Nous recensions des centaines de nouveaux cas durant l'hiver 2005-2006 ", rappelle-t-il.

Alors que l'agence régionale de santé (ARS) tente de découvrir l'endroit d'où a été importée la maladie, les services de prophylaxie et les médecins sont sur le terrain. Les premiers ratissent les différentes zones de Saint-Paul pour circonscrire au maximum la propagation. Les seconds, ayant déjà l'expérience de 2005 - 2006, connaissent déjà les symptômes et peuvent donc rapidement faire remonter les informations. " C'est aussi aux individus d'agir de façon citoyenne ", souligne-t-il.

Quant au traitement de la maladie, Laurent Filleul ne constate " aucune avancée sur les vaccins ". " Il y avait eu des travaux de recherche initiés à La Réunion lors de l'épidémie de 2005 - 2006 mais nous n'avons pas pu aller jusqu'au bout ", explique t-il. Et pour cause, " il n'y avait plus de malades pour pouvoir poursuivre nos études et mieux comprendre le traitement de cette maladie ". Néanmoins, le spécialiste de l'épidémiologie rappelle qu'une personne qui a déjà attrapé le chikungunya garde les anti-corps pendant " plusieurs années ". Elle est donc protégée d'une éventuelle nouvelle épidémie. Pour rappel, en 2005 - 2006, près de la moitié des Réunionnais avait été touchée par le chik. 252 décès avaient été enregistrés.

Dans son communiqué, l'ARS fait également état de 2 cas de dengue importés des Comores. " Une personne peut attraper à la fois le chik et la dengue ", prévient Laurent Filleul. La dengue est une maladie transmise par le moustique Aedes albopictus, le même vecteur que pour le chikungunya. Elle se caractérise par une forte fièvre, courbatures et maux de tête, pouvant s'accompagner de saignements.

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