Quatre ans après Gafilo et ses 241 victimes, un an après Indlala qui avait provoqué la mort de 36 personnes, Madagascar paye à nouveau un très lourd tribut au passage du cyclone Ivan. Après avoir ravagé l'île Sainte-Marie où 9 personnes sont portées disparues, la dépression a atteint la côte Est de la Grande Ile au matin du dimanche 17 février 2008. Selon le journal malgache l'Express, des dizaines de milliers de personnes sont sinistrées (photo archives lors du passage du cyclone Indlala en 2007 dans le Nord de Madagascar)
Jamais Tamatave n'avait connu de cyclone aussi impressionnant. L'intensité d'Ivan, dont l'?il se targuait d'un diamètre de 80 km environ, a été classée 6 .0 sur l'échelle de Dvorak qui compte huit niveaux. Des rafales de vent à plus de 230 km/h, des pluies diluviennes, une violente houle, voici ce qu'a entraîné le passage du cyclone tropical lorsqu'il a atteint la côte Est de Madagascar.C'est l'île de Sainte-Marie et la région nord de Tamatave qui, semble-t-il, ont été les plus touchées. Actuellement, les communications étant très endommagées, nul ne peut avancer un premier bilan humain ou même matériel. Cependant, d'après l'Express de Madagascar, il y aurait déjà des dizaines de milliers des sinistrés sur la Grande île. Par ailleurs, la petite île de Sainte-Marie est entièrement coupée du monde depuis dimanche. On sait malgré tout, grâce au dernier contact obtenu (dimanche à 8h du matin), que l'effondrement d'un hôtel local y a provoqué l'ensevelissement de neuf personnes sans qu'il soit possible de savoir si elles ont survécu.
Ivan continue sa route
Sérieusement affaibli depuis qu'il vogue au-dessus des terres, Ivan poursuit sa route sur Madagascar au stade de dépression. Lundi 18 février, à la mi journée, il était à environ 200 km au Nord de Tananarive et provoquait sur son passage des pluies intenses. À Tananarive, on craint fortement les inondations, suscitées par des ruptures de digues ou des débordements de rivières. À noter que d'après Météo France, un système comme Ivan ne se déstructure pas facilement. Il pourrait ainsi regagner la mer dès ce matin, mardi 19 février, et reprendre de la vigueur jusqu'à redevenir un cyclone.
À La Réunion, la plate-forme d'intervention régionale pour l'océan Indien (PIROI - Croix Rouge), basée à Sainte-Marie, se tient prête à intervenir à tout moment. Elle attend néanmoins plus d'informations de la part de la Croix Rouge malgache avant de dépêcher les premiers secours. En effet, " pour apporter l'aide adéquate, il faut connaître précisément l'étendue des dégâts, leur nature et les besoins engendrés " a expliqué un chef de mission de la Piroi. Par ailleurs, lundi 18 février, les conditions météo n'étaient pas encore suffisamment bonnes pour envisager un survol des zones sinistrées.
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