La table ronde sur les prix des carburants a commencé vers 15 heures ce mardi 14 février 2012. Les transporteurs, les associations de consommateurs, les pétroliers, les gérants de station services l'Etat, les présidents du conseil régional, du conseil général, de l'association des maires et des trois chambres consulaires négocient sur la faisabilité ou non d'une baisse de 25 centimes par litre de carburants pour tous les usagers. Le réseau routier est toujours fortement perturbé par les barrages filtrants mis en place par les transporteurs pour faire pression sur les participants de la table ronde.
La Réunion se tient à Saint-Denis au siège de la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement. Jean-Bernard Caroupaye, porte-parole de l'intersyndicale des transporteurs, est arrivé le premier au rendez-vous. "Il faudra bien que tout le monde comprenne que cette situation ne peut plus durer. Les gens en ont assez de payer de plus en plus cher leur essence" soulignait-il une fois de plus. Il n'a pas fait de commentaire particulier sur la décision d'Armand Mouniata, président du collectif des transporteurs, de ne pas participer à La Réunion. Une décision prise en signe d'apaisement puisque, lutte d'influence oblige, Jean-Bernard Caroupaye avait mis comme préalable à sa participation à la table ronde, la non présence d'Armand Mouniata.Eric Le Blevec, président du comité des importateurs d'hydrocarbures (CIH), Hervé Maziau et Bertrand Dabbadi, de la même structure sont arrivés peu de temps après. "Il est bien sûr beaucoup trop tôt pour dire ce qui va sortir de cette table ronde" notait Eric Le Blevec. "Mais une chose est certaine, l'augmentation du prix du pétrole ne dépend pas de nous. Il va falloir que les gens s'habituent à vivre avec un carburant cher et que l'on réfléchisse peut être à d'autres possibilités de déplacement tels le covoiturage ou les transports en commun" ajoutait-il.
Dès son arrivée en salle de réunion, le préfet, Michel Lalande s'est isolé un instant avec Jean-Bernard Caroupaye. Rien n'a filtré de leur bref entretien. Didier Robert, président de la Région, Nassimah Dindar, présidente du Département, Ibrahim Patel, Bernard Picardo et Jean-Yves Minatchy, respectivement président des chambres de commerce, de métiers et d'agriculture sont arrivés à leur tour.
La réunion a commencé alors que Jean-Hugues Ratenon, président de l'Alliance des Réunionnais (ARCP) invité à la table ronde, essayait de négocier, en vain, l'entrée d'une cinquantaine de ses sympathisants dans les jardins de la Deal.
Pour rappel, les transporteurs et les associations de consommateurs réclament une baisse de 25 centimes par litre de carburants pour tous les usagers. Reste à déterminer si cette diminution, importante, est possible et si tel est le cas par qui elle sera financée. Armand Mouniata du collectif des transporteurs, a émis publiquement une proposition. Il note que la Région se dit prête à mettre 4 millions d'euros, dégagés du surplus de la taxe carburant, dans un fonds de compensation au seul bénéfice des transporteurs. Cette somme permettrait en effet aux professionnels de la route d'obtenir une diminution de 6 à 5 centimes par litre de carburant.
"Nous faisons une autre proposition. Les 4 millions d'euros ne doivent pas être réservés aux seuls transporteurs, il faut les distribuer à tous les Réunionnais" estime Armand Mouniata. "Cela ferait baisser l'essence d'un centime pour tout le monde. Jean-Bernard Caroupaye qui dit se battre pour toute la population de La Réunion, ne peut qu'être d'accord avec cette proposition", souligne-t-il.
Armand Mouniata affirme que cette baisse d'un centime serait "un signal fort donné aux autres partenaires, comme la SRPP, les stations service, l'état" afin qu'ils acceptent à leur tour de baisser les prix.
A noter que depuis le début de la matinée plusieurs voix, de personnalités, comme Giraud Payet, chef d'entreprise, ou d'anonymes, s'élèvent pour que le débat soit élargi à une réflexion globale sur la vie chère et ne porte pas seulement sur le prix des carburants.
En milieu d'après-midi le réseau routier continuait d'être fortement perturbé par les blocages filtrants mis en place dès 3 heures du matin par les transporteurs.
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