Mouvement des transporteurs contre le prix des carburants

Fin de barrage

  • PubliĂ© le 15 fĂ©vrier 2012 Ă  14:15
Mercredi 15 février 2012 - Barrage à Gillot

Les barrages installés sur les coins stratégiques du réseau routier de l'île depuis ce mardi 14 février 2012 par les transporteurs ont commencé à être levés aux alentours de 14h25 ce mercredi 15 février 2012, suite à une annonce faite par Hugues Atchy, président de l'intersyndicale des professionnels de la route (IPR). Le climat reste cependant tendu, puisque les transporteurs ne sont pas tous d'accord avec cette décision, et regrettent de ne pas avoir été consultés par les dirigeants de l'IPR.

La levée des barrages a été annoncée au rond-point de Gillot, par les dirigeants de l'IPR, après une réunion avec les associations de consommateurs. Cette annonce est à mettre en étroite corrélation avec l'intervention très ferme de Michel Lalande, préfet de La Réunion, un peu plus tôt ce mercredi 15 février 2012, qui avait ordonné la levée des barrages pour permettre un retour à la normale de la circulation.

C'est à 14h25 que les premiers camions ont commencé à dégager la route à Gillot, suite à l'annonce de la levée des barrages par Hugues Atchy. Jean-Bernard Caroupaye, porte-parole de l'IPR annonce pour sa part : "Le préfet nous a proposé, par médias interposés, la tenue d'une nouvelle table ronde. Nous sommes des gens responsables et nous décidons de jouer le jeu. Nous levons donc les barrages pour pouvoir participer à cette réunion".

Une nouvelle qui n'a pas été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme chez les transporteurs en grève depuis ce mardi 14 février 2012. La levée des barrages a été annoncée directement aux médias, et beaucoup de manifestants estiment se retrouver devant le fait accompli, sans avoir été consultés au préalable par les dirigeants de l'IPR.

Lors du départ des premiers camions, les visages des transporteurs étaient fermés, beaucoup étant réticents à l'arrêt des barrages, et la colère de certains s'exprime ouvertement contre les leaders de l'intersyndicale. "Pourquoi on est venus faire les clowns depuis 24 heures ?", ironise un transporteur. Du côté de Saint-Pierre, dans le rond-point des Casernes, les manifestants ont d'ailleurs maintenu leur barrage jusqu'à 15h45. Une fois la circulation rétablie, ces derniers avaient l'intention de se rendre au Port pour une réunion.

A l'image des footballeurs de l'équipe de France lors du dernier mondial, Jean-Bernard Caroupaye et Hugues Atchy sont alors montés dans un bus avec plusieurs manifestants pour discuter et convaincre tout le monde, et cela à l'abri des journalistes. Jean-Bernard Caroupaye a tout de même indiqué être "toujours mobilisé", mais le mouvement de barrage est bel et bien en suspens.

Ce mouvement aura duré un peu plus de 24 heures, et à l'heure où le conflit touche à sa fin, ce sont les professionnels qui ressortent gagnants de ce combat, puisque pour rappel, ils ont obtenu la garantie d'un carburant détaxé pour tous les professionnels, y compris transporteurs, taxiteurs, mais aussi professionnels du BTP, artisans, commerçants et autres agriculteurs.

Rien n'a en revanche été obtenu pour la population sur la question du carburant, et on ne peut pas en tenir rigueur aux transporteurs. Ils ont en effet essayé de se battre pour tous les usagers, et les ont même appelé à la mobilisation, mais ceux-ci n'y ont pas répondu.

En effet, leur appel a résonné dans le vide. Aucune mobilisation de masse des usagers n'est à remarquer. Pire, certains ne se sont pas privés pour dire, sur les ondes des radios locales, que les transporteurs prenaient la population en otage, alors que les usagers particuliers sont les principaux concernés par cette lutte pour la baisse de 25 centimes sur le prix des carburants. Au final, cette levée des barrages à l'arrache est une conclusion logique au manque de mobilisation de la population.

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