Éducation nationale

La grogne s'installe dans les lycées

  • Publié le 23 avril 2008 à 00:00

Les lycéens ont rejoint les enseignants ce mardi 22 avril 2008 pour une journée de grève et de manifestation notamment devant le rectorat. Ils manifestent contre les réformes du gouvernement qui prévoit la suppression de 73 postes d'enseignants "alors que l'Académie de La Réunion est déjà en difficulté" soulignent les grévistes

Les syndicats (FSU, CFTC, Saiper-Pas974, Sud-éducation, SN-FO-LC, FCPE, Unef, UNL) dénoncent la suppression de 73 postes dans l'académie de La Réunion à la rentrée prochaine. Ce mouvement de grogne marque le réveil des lycéens réunionnais qui ont rejoint les professeurs ce mardi 22 au matin. Les précaires de l'éducation ainsi que des associations de parents d'élèves étaient également au rendez-vous. De même que certaines personnalités politiques comme Huguette Bello, députée maire de Saint-Paul. " C'est absolument scandaleux que l'éducation nationale soit en passe de ne plus être le premier budget de la nation ", s'insurge l'ex-directrice d'école .

La qualité de l'enseignement menacée

Tous fustigent la politique du gouvernement. " On veut faire des économies sur l'avenir de nos enfants, sur le dos des fonctionnaires, avec peu de moyens, avec des classes qui vont se retrouver surchargées. Cela signifie aussi pour les élèves la disparition des options, déplore un enseignant gréviste ".
Pour les manifestants, notamment les élèves et leurs parents, les suppressions de poste se justifient d'autant moins que le poids démographique de La Réunion est censé prendre de plus en plus d'importance dans les prochaines années. Les grévistes dénoncent par ailleurs d'autres mesures gouvernementales telles que la disparition des BEP, le passage du Bac pro en 3 ans(au lieu de 4), le non-remplacement des départs à la retraite et le transfert des personnels TOS.
Cette politique va entraîner à court terme une dégradation des conditions de travail des professeurs qui seront obligés de faire plus d'heures pour compenser l'absence de leurs collègues. D'autres enseignants manifestent également pour défendre des disciplines spécifiques, plus menacées que d'autres. C'est le cas notamment de l'éducation physique et sportive ou du créole. " Nous sommes les premiers à subir les projets de suppression de poste, invoque une professeur de créole ". Une délégation de grévistes a finalement été reçue par le recteur en fin de matinée. Ce dernier a promis qu'il ferait suivre leurs doléances.

D'autres grèves à prévoir

Cette mobilisation, suivie également dans le sud - un rassemblement a eu lieu devant le lycée Ambroise-Vollard de Saint-Pierre dans l'après-midi -, est encore insuffisante pour paralyser les établissements scolaires (le rectorat anonc eun taux de grévistes de 9?7% dans toute l'île) mais les syndicats jurent que ce n'est qu'un début.
L'intersyndicale continue à motiver ses troupes afin de monter en puissance lors des prochaines grèves. Lesquelles ne devraient pas se faire attendre longtemps. Sur le plan national, une grève intersyndicale est programmée mi mai ainsi qu'une journée de manifestation le 18 mai.
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