Avenir du projet tram-train

La Région constate "la caducité du marché avec Tram'Tiss"

  • Publié le 31 mai 2010 à 17:30

Le projet tram-train semble bel et bien enterré. En effet, dans un communiqué publié ce lundi 31 mai 2010, le conseil régional annonce que "conformément aux engagements contractuels de la collectivité avec le groupement, la Région a demandé une nouvelle participation de l'Etat pour ce supplément nécessaire, à hauteur de 80 millions d'euros par an pendant 45 ans. En l'absence de ce financement, la Région constatera la caducité du marché avec la société Tram'Tiss. Le chef du Gouvernement a répondu défavorablement à cette nouvelle demande en indiquant que celle-ci ne figure pas dans les Accords de Matignon signés en janvier 2007". La collectivité devrait donc logiquement annoncer la fin du projet de chemin de fer à 20 heures, heure limite à laquelle expire le délai accordé à la Région pour obtenir de l'Etat une dotation ferroviaire de 80 millions d'euros par an pendant 45 ans.

Le communiqué a été publié à l'issue d'une journée assez agitée au conseil régional. En effet, près de 200 professionnels du BTP, des terrassiers et des transporteurs s'étaient réunis devant la pyramide inversée en attendant la réponse de la collectivité sur l'avenir du projet tram-train. "Un projet fondamental", selon les termes de Jacky Balmine secrétaire général à la CGTR BTP. L'intersyndicale a pu rappeler son attachement à ce chantier lors d'une rencontre avec Jean-Louis Lagourgue, 1er vice-président au conseil régional. Didier Robert était absent de cette rencontre puisqu'il se trouve actuellement à Nice dans le cadre du sommet France Afrique qui se tient ce lundi 31 mai et mardi 1er juin.

Ils lui ont remis à cette occasion une motion dans laquelle ils demandent, d'une part, la "prolongation de 3 mois du délai pour la négociation de la dotation ferroviaire", comme il est prévu dans la clause du contrat liant la collectivité locale à Tram'Tiss. Ils souhaitent d'autre part la tenue d'une table ronde en présence des représentants du conseil régional, des anciens élus de la majorité régionale et des représentants du groupement chargé du projet. "Nous voulons qu'on nous explique ce qui empêche le lancement du chantier", indique Jacky Balmine. "Et qu'on nous dise quels seront les chantiers mis en place immédiatement pour remplacer ce manque à gagner", poursuit-il. Une demande accueillie favorablement par le 1er vice-président. Aucune date n'a encore été fixée.

Puis ce sont les représentants de Tram'Tiss qui ont été accueillis par Jean-Louis Lagourgue et David Lorion, 3ème vice-président au conseil régional, chargé de l'aménagement. Il leur a été simplement signifié qu'un courrier leur sera adressé "après 20 heures" sur la poursuite ou non du projet. "Nous sommes confiants mais quand même très inquiets. Des informations préoccupantes ont déjà filtré dans la presse" a commenté Inouck Moncorgé, président à Tram Tiss, à l'issue de sa rencontre avec les deux vice-présidents.

Suite à cette annonce, l'intersyndicale du BTP a de nouveau demandé une audience à Jean-Louis Lagourgue "afin d'obtenir des précisions". Après 1 heure 30 de discussions, les représentants syndicaux sont sortis sans être plus informés qu'à leur entrée. "Le 1er vice-président nous a répondu qu'il était juridiquement impossible de nous donner des précisions avant 20 heures", indique Jacky Balmine. "Nous attendrons donc 20 heures comme prévu", a-t-il ajouté. "Désormais, nous sommes dans un combat de l'après 31 mai", a-t-il précisé en rappelant le souhait de l'intersyndicale de la mise en place d'une table ronde "d'urgence". Il espère la tenue de cette table ronde "dans un mois maximum". À l'issue de cette réunion, le représentant de la CGTR a appelé les manifestants présents à se disperser. La dispersion s'est faite dans le calme. Et Hermann Elise, qui campait devant la Région depuis le vendredi 28 mai, a également retiré ses camions.

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