Le tribunal administratif suspend les décisions d'éloignement du territoire

Sursis pour la famille Nourdine

  • Publié le 21 janvier 2008 à 00:00

La famille Nourdine ne sera pas reconduite vers les Comores ce mardi matin 22 janvier 2008. Lundi après-midi, le tribunal administratif a suspendu les arrêtés préfectoraux ordonnant l'éloignement du territoire de cette famille originaire d'Anjouan. La juridiction administrative se réunira à nouveau le vendredi 25 janvier pour examiner le dossier. "Nous sommes soulagés de pouvoir rentrer à la maison ce soir. Nous avons confiance en la justice, la raison finira par l'emporter" a déclaré Rachad Nourdine à l'issue de l'audience. Son comité de soutien a prié en signe de remerciement à Dieu pour ce sursis

La présidente du tribunal administratif a indiqué dès l'ouverture de l'audience son intention de suspendre la séance jusqu'à vendredi. Cela, expliquait-elle, afin de permettre à l'avocate de Rachad Nourdine, de son épouse Faouzia et de leurs deux enfants de mieux fonder ses requêtes en annulation des arrêtés d'éloignement du territoire prononcés par la préfecture. "Dans l'intérêt de vos clients, je pense qu'il vaut mieux vous laisser le temps de reformuler vos requêtes" a souligné la magistrate.
Elle a aussi précisé qu'en attendant l'audience de vendredi et la décision qui sera alors prise, les Nourdine sont autorisés à rester à La Réunion. Ils n'auront donc pas à prendre l'avion mardi matin. Le représentant du préfet, qui maintient, ses décisions d'éloignement, ne s'est pas opposé au sursis.

Soulagés

Soulagement pour le couple et la centaine de personnes venues le soutenir devant la juridiction administrative. Mais les Nourdine ne sont hélas pas au bout de leur peine. Il leur faut maintenant obtenir l'annulation pure et simple des arrêtés d'éloignement du territoire.
Rappelons que Rachad Nourdine, son épouse Faouzia et leurs deux enfants (la famille est originaire d'Anjouan) vivent à La Réunion depuis 2005. En voulant mettre à jour sa carte de séjour que Rachad Nourdine, employé dans un grand h^tel dionysien, déclenche, bien involontairement, ses ennuis. Possédant un diplôme de niveau bac + 4 et trilingue, il est muté à Mayotte en 1998 par la société internationale qui l'emploie. Avec son épouse et son fils, il entre légalement en territoire français dûment muni d'une carte de séjour valable pour lui et sa famille jusqu'en 2013. Sa fille voit le jour à Mayotte.

Bonne foi

En s'installent à La Réunion "Monsieur Nourdine croyait en toute bonne foi que l'autorisation de vivre en France s'appliquait à tout le territoire français, pas seulement à Mayotte" remarque Ali Soilihi, membre de comité de soutien.
L'administration préfectorale ne l'entend pas de cette oreille. Le titre de séjour sur le sol français, estime-t-elle, n'est valable que pour l'île aux parfums. Elle considère donc que la famille Nourdine vit "sans papiers" à La Réunion et prend la décision de l'éloigner vers les Comores. La famille est alors assignée à résidence avec ordre de prendre l'avion ce mardi.

"Humanité"

Composé de ressortissants comoriens et de membres des associations dans lesquelles ?uvrent Rachad Nourdine, un comité de soutien se met en place. Une procédure d'annulation des arrêtés d'expulsion est engagée devant le tribunal administratif. Dans la matinée, le comité de soutien s'est réuni devant la préfecture. Une délégation a été reçue par deux membres du Cabinet. Une motion leur a été remise. "La situation de cette famille mérite d'être étudié avec soin et humanité. Le contraire plongerait toute la communauté comorienne de la Réunion dans la plus grande consternation et incompréhension" dit notamment le texte.
Les Nourdine seront fixés sur leur sort ce vendredi.
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