Grève à l'université

Les étudiants envahissent Carrefour

  • Publié le 16 février 2009 à 00:00

Les étudiants de l'université du Moufia se sont rendus cet après-midi du lundi 16 février au magasin Carrefour de la Jamaïque où ils ont chacun acheté un article à 1? pour dénoncer la baisse de leur pouvoir d'achat. Après les actions à l'intérieur de l'université avec notamment l'opération " fac sans voiture ", les étudiants ont décidé de sortir de leur faculté.

C'est à 15 heures, ce lundi 16 février, que l'invasion pacifique du magasin Carrefour a commencé. Poussant chacun leur chariot, environ 90 étudiants sont entrés dans le supermarché pour faire leurs courses. Même si leur action s'inscrit dans l'opposition à la réforme du statut des enseignants-chercheurs, il s'agit d'aller "au-delà" pour Juan Prosper, vice-président de l'union nationale des étudiants de France (Unef). "Si on veut être entendu, on doit sortir de la faculté", affirme Océane, étudiante en troisième année d'histoire.

Sous le regard parfois ébahi des clients, les étudiants ont déambulé dans les rayons à la recherche d'articles à 1?. "Nous voulons montrer la précarité financière des étudiants. Avec le loyer, la nourriture et les autres frais, on a du mal à boucler nos fins de mois, même quand on est boursier", explique Pierre, étudiant en première année de biologie chimie. Pendant près d'une heure, les jeunes manifestants ont visité chaque rayon pour montrer qu'il est "difficile" pour un étudiant de vivre convenablement.

Une fois en possession de leur produit à 1?, les étudiants se sont dirigés vers les caisses du grand magasin pour payer avec des pièces de 1, 2 ou 5 centimes. Certains ont aussi payé par carte bleue. Résultat des courses, des chips, des boissons, des boîtes de coton mais très peu de boîtes de conserves ou de légumes. "On nous conseille de manger 5 fruits et légumes par jour. Comment peut-on le faire quand on a pas les moyens de les acheter", s'interroge Gilles Leperlier, président de l'Unef.

À la question de la ressemblance de cette manifestation avec celle du collectif contre la vie chère, le samedi 14 février, les étudiants nient avoir imité leurs aînés. "Nous avions l'idée de cette action depuis le jeudi 12 février", souligne Thomas Marc, étudiant en anglais et en histoire. Les grévistes se sont dispersés dans le calme vers 16 heures 30. Ils devaient ensuite rencontrer le collectif contre la vie chère à l'université du Moufia. Un durcissement du blocage du campus est prévu pour mardi 17 février 2009.
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