Internet - Le patrimoine des membres du gouvernement est mis en ligne

Les ministres montrent leurs sous et leurs biens

  • Publié le 15 avril 2013 à 19:10
Palais de l'Élysée (Photo présidence de la république)

L'heure est au grand déballage. Les patrimoines des ministres ont été rendus publics ce lundi 15 avril 2013 dans la soirée. Ces déclarations recensent, par pôles ministériels, les biens immobiliers, bijoux, oeuvres d'arts ou encore véhicules, rapporte l'AFP. Ainsi, le premier ministre Jean-Marc Ayrault déclare, entre autres, plus de 1,2 millions d'euros de biens immobiliers, de plusieurs contrats assurance-vie avec son épouse pour un montant de près de 200 000 euros, ou encore Laurent Fabius, ministre des Affaires Étrangères, près de 4 millions d'euros de biens immobiliers, 1,32 millions d'euros de valeurs mobilières et plus de 516 000 euros d'assurance-vie. À noter que le ministre des outre-mers, Victorin Lurel, possède une maison principale, une annexe, deux terrains agricoles et un appartement à Paris pour un montant de plus d'1,2 millions d'euros. Les déclarations de patrimoine sont en ligne sur htpp://www.declarations-patrimoine.gouvernement.fr/ (Photo présidence de la république)

Moralisation de la vie politique oblige, suite à la secousse Cahuzac qui a ébranlé les fondements de la Ve, et pour rester dans la politique des "chocs", de compétitivité, de simplification... voici venu le choc de mortification imposé aux ministres du gouvernement Ayrault, contraints de communiquer urbi et orbi leur patrimoine, mais pas leur déclaration d'impôt...

Ainsi, ce lundi, l’on apprend que Jean-Marc Ayrault possède une résidence principale à Nantes d'une valeur de 650 000 euros, d'une résidence secondaire à Sarzeau (Morbihan) de 540 000 euros, d’un Combi Volkswagen acheté pour 1 000 euros en 1988 et d'une Citroën C4 Picasso achetée 15 000 euros en 2009. Il a aussi des contrats d’assurance-vie à son nom et celui de son épouse pour un montant de 197 000 euros.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius déclare, pour sa part, un patrimoine de plus de 6 millions d’euros. Ce dernier est composé d’un appartement à Paris (2,750 millions d’euros), d’une maison en Ariège (680 000 euros), d’une autre en Haute-Normandie (465 000 euros), de valeurs mobilières de 1,32 million d'euros, notamment dans la société de vente aux enchères Piasa, de biens mobiliers d’une valeur de 630 000 euros ou encore plus de 516 000 euros d’assurance-vie.

Outre cinq terrains, dont deux agricoles, et une maison à Cayenne, la garde des sceaux Christiane Taubira dispose de plus 65 000 euros sur des comptes bancaires, de près de 85 000 euros d’assurance-vie ou encore d’une Hyundaï achetée 13 000 euros en 2008 et de trois vélos pour une valeur de 900 euros.

Le ministre des Outre-mers, Victorin Lurel est, lui, l’heureux propriétaire d’une résidence principale à Vieux-Habitants (680 000 euros), de deux terrains agricoles, d’un appartement à Paris (745 000 euros), d’une 607 qui vaut actuellement 5 000 euros et plus de 80 000 euros de biens mobiliers. Le montant de ses comptes bancaires s’élève à 415 000 euros.

Quant à Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, il détient un appartement à Evry (254 000 euros), 80 000 euros de biens mobiliers et 1 600 euros sur des comptes bancaires, tandis que Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale, déclare une maison à Courances (650 000 euros), 34 795 euros sur des comptes bancaires et aussi une Peugeot 407 d’une valeur actuelle de 10 000 euros.

Si cette démarche, presque spontanée de transparence proclamée, a été anticipée par certains élus et ministres, la majorité présidentielle ne semble pas franchement enchantée, à l'instar de Claude Bartolone, président socialiste de l'Assemblée nationale, qui, depuis le "perchoir", s'oppose à la publication des déclarations de patrimoine, arguant  d'un risque d'incitation  au rejet populiste de la démocratie. Ce faisant il s'oppose non seulement à Jean-Marc Ayrault - ce qui n'est pas franchement héroïque - mais aussi à François Hollande, ce qui prend un sens politique particulier. Le président de la République est néanmoins à l'aise en la matière, et pour cause, sa "déclaration de situation patrimoniale" a été publiée au Journal officiel du 11 mai 2012, présidentielle oblige.

Et pour ne point priser les nantis, ainsi qu'il s'en est expliqué publiquement au cours de l’émission "A vous de juger", en janvier 2007, es qualité de premier secrétaire du Parti socialiste, face à Michèle Alliot-Marie, affirmant crânement "Je n’aime pas les riches, je n’aime pas les riches, j’en conviens…", l'actuel président déclare quand même un patrimoine bien charpenté, de 1,17 million d'euros, juste en dessous du plancher de l'impôt sur la fortune (ISF), qui se situe à 1,3 million d'euros. Monsieur Hollande n'est pas marié, ce qui tombe plutôt bien…  

Au nombre des 38 ministres concernés par la confession patrimoniale que l'on sait, d'aucuns ont devancé l'appel, d'un air bravache. Ainsi de Cécile Duflot, ministre du Logement, qui en sus de son ostentatoire collection automobile, une Twingo et une Renault 4L à 1 500 euros, possède une maison de 150 m2 dans les Landes et 106.161 euros en comptes courants, pour un patrimoine global d'environ 235 000 euros. Même combat pour Aurélie Filipetti, ministresse de la Culture, propriétaire d'un appartement de 70 m2 à Paris et… d'un tee-shirt de David Beckham. 

Arnaud Montebourg, ministre du Développement productif, très à gauche, détient pour 600 000 euros d'avoirs, constitués d'une demi-place de parking à Dijon, d'un fauteuil Charles Eames à 4 268 euros, sans oublier 50% d'un appartement de 55 m2 à Paris, 40% d'un autre appartement dans le IIe arrondissement parisien pour 890.000 euros, et d'une maison  à Montret en Saône-et-Loire, évaluée à 235.000 euros… 
 
De petits joueurs que ces gens là, de même que Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances, à peine riche d'un duplex à Montbeliard, d'une valeur de 200 000 euros et d'une collection de montres de luxe, voire Marisol Touraine, Madame la Ministre de la Santé, dont le patrimoine approche 1,4 million d'euros, avec un appartement dans le 13e arrondissement de Paris, entre autres biens immobiliers. De petits propriétaires, ou de petits millionnaires, à côté de Michèle Delaunay, ministre aux Personnes âgées, qui a dévoilé son patrimoine un peu avant la date limite, confessant un brin gênée dans les colonnes du quotidien régional Sud-Ouest, une communauté de biens de "5,4 millions dont 3,1 millions d'immobilier, avec deux maisons à Bordeaux, une à Arcachon (Gironde), une à Hossegor (Landes)…" Pour la ministre, citée par Sud-Ouest,  "C'est un patrimoine très important. Et difficilement compréhensible de la majorité des Français qui sont dans la difficulté (…) Sachant le contexte politique très tendu, c'est pour moi une épreuve au premier sens du terme…"
 
Ce malaise très chrétien des nantis face à la pauvreté, est perceptible, au-delà du PS, et de la gauche qui en use allègrement dans sa dialectique électorale, dans la retenue des élus à communiquer leur patrimoine, quand bien même il n'est pas question de le publier. Ainsi, en janvier 2012, la Commission pour la transparence financière de la vie politique qui rendait son 15e rapport au Président de la République, stigmatisait mollement  "des retards regrettables dans le respect des délais de dépôt des déclarations de patrimoine". 199 élus, 25% des élus régionaux, 9% des élus départementaux et 13% des sénateurs avaient fauté, et oublié de transmettre leur déclaration de patrimoine dans le temps légal, soit dans les deux mois. Et d'annoncer l'adoption d'une pratique des plus draconiennes à l'endroit des fâcheux ainsi dénoncés, à savoir la transmission au parquet et l’application systématique des sanctions prévues par la loi, soit une inéligibilité pendant un an et une amende de 15 000 euros. Tout ça date du régime Sarkozy, depuis tout aurait du changer, mais Cahuzac a trahi.
 
Pour expier cette félonie, les ministres du gouvernement Ayrault, riches et moins riches, Laurent Fabius y compris, ont donc été conviés à se présenter devant le peuple, comme les Bourgeois de Calais devant les Anglais, en chemise et la corde au cou. Leur confession est accessible sur le portail du gouvernement. Un moment historique à n'en pas douter, que Jean-Marc Ayrault, sur twitter, a anticipé comme suit, avec un sens admirable de la sentence laconique : "transparence, il y a eu un avant, il y aura un après…"
 
www.ipreunion.com
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5 Commentaires
cesar
cesar
12 ans

C'est le propre du parfait pauvre soçialo :( donne moi ta montre et je te donnerai l'heure).

dj
dj
12 ans

d'ou vien ctt argen

georges-jm
georges-jm
12 ans

Il manque la feuille d'impôt, les élus ne payent pas grand chose car ils touchent des indemnités non imposables.

patrimoine
patrimoine
12 ans

moi qui suis une femme inféodée à la droite, je suis attérée par autant de petitesse et j'ai de la peine pour vos ministres à qui vous imposez ca; le petit c'est vous

    patrimoine ministres
patrimoine ministres
12 ans

on s'en fout tout simplement pour ceux qui s'acharnent sur les riches c'est lamentable. merci mr hollande vous n'avez aucun respect pour vos ministres et en core moins pour ces meme ministres a qui vous demandez de vous suivre aveuglément; c'est nul. vous prenez vos ministres pour des petits salariés