Transports en commun - Financement

Monsieur le président nou vé nout tram

  • Publié le 27 novembre 2009 à 11:00

5 représentants du collectif Nou vé nout tram et 14 policiers se sont retrouvés devant la préfecture ce vendredi matin 27 novembre. Les premiers venaient déposer un courrier demandant au Président de la République de sauver le projet tram-train et donc d'allouer annuellement les 80 millions d'euros de dotation ferroviaire réclamés par la Région pour l'entretien et l'exploitation du tram pendant 40 ans. . Les seconds étaient là pour parer à toute éventualité, finalement bien improbable, de troubles à l'ordre public. "Le tram-train est une aubaine économique pour La Réunion. Il faut que tout le monde le comprenne et que l'on dépolitise le débat" commente Krishna Damour, porte-parole du collectif.

Il se dit persuadé que Nicolas Sarkozy est favorable à la construction de cet équipement de transport en commun. "C'est Madame Penchard (ministre de l'outremer - ndlr) qui a plomber les débats. Il y a une contradiction entre ce qu'elle a dit et la position des autres membres du gouvernement" ajoute le porte-parole.

Marie-Luce Penchard, en visite sur l'île en début de semaine a en effet déclaré ce lundi "la demande de la Région est venue trop tardivement. L'État ne peut pas s'engager sur de tels financements en quelques semaines de réflexion". Or interviewé par Antenne Réunion lors d'une récente visite à La Réunion, Dominique Bussereau, Secrétaire d'État aux Transports, avait affirmé: "l'État sera partenaire, nous sommes exactement dans l'esprit du Grenelle de l'environnement. On peut par exemple réfléchir à une dotation ferroviaire comme pour les régions de France qui ont des espaces régionaux. Pourquoi ne pas la proposer à notre Parlement?". D'où "la contradiction" dont parle Krishna Damour.

Il se veut optimiste sur l'avenir du projet. Le comité d'engagement des banques doit se réunir à Paris ce samedi pour évaluer les capacités d'investissements et de remboursements de la Région. Or indique la collectivité régionale, si l'État ne donne pas de rallonge budgétaire, les banques risquent de se désengager. "Je suis certain que Nicolas Sarkozy a déjà pris sa décision. Il ne peut pas abandonner un projet aussi important pour l'avenir de l'île" affirme Krishna Damour.

Président de Vigilance terrassiers Réunion, Hermann Élyse faisait partie de la délégation du collectif. "La construction du tram-train représente 520 millions d'euros pour les petites et moyennes entreprises du BTP. On ne peut pas laisser se perdre une telle somme au moment où toutes les entreprises du secteur sont en difficulté" dit-il. "Cela d'autant que c'est un mensonge absolu de dire que la construction de la nouvelle route du littoral viendra compenser l'abandon du tram-train. Le chantier de la route ne pourra pas être lancé avant 5 ans, alors que celui du tram peut être prêt à commencer dans 6 mois" remarque le terrassier. "C'est la raison pour laquelle on ne peut pas opposer les deux projets. Ils sont complémentaires, pas antagonistes" commente Khrishna Damour. Hermann Élyse n'exclue pas d'appeler à la manifestation si "le collectif ou plutôt La Réunion n'obtient pas gain de cause.

"Ce que qui nous concerne, nous les personnes à mobilité réduite, le tram-train représente l'accession à une véritable autonomie. Tout a en effet été prévue pour qu'une personne circulant en fauteuil puisse se déplacer sans aide, ce qui n'existe dans aucun autre moyen de transport" note pour sa part Jean-Bernard Sangaria, un citoyen à mobilité réduite" ainsi qu'il se présente lui-même.

Le collectif annonce par ailleurs qu'un millier de personnes ont déjà signé une pétition réclamant la poursuite du projet tram-train.

Rappelons que la Région a demandé 80 millions d'euros par an à l'Etat, à compter de 2014, date prévue pour la mise en circulation du tram-train. Une somme que Paul Vergès, président de la Région, se dit prêt à revoir. "Nous souhaitons un accord sur le principe. L'État peut réaliser sa propre estimation des besoins par la suite". Le président de la Région a d'ailleurs demandé qu'un inspecteur général soit désigné afin de se soumettre à son expertise approfondie dont il "respecterait les conclusions, même si elles devaient être défavorables au projet".

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