Le comité de pilotage de prévention et lutte contre l'illettrisme a présenté le bilan des actions menées durant l'année 2011 ce jeudi 16 février 2012. Ce bilan fait apparaître des progrès significatifs. En matière de prévention, le taux de jeunes repérés en situation d'illettrisme est passé de 17% à 14%, soit une diminution de 3 points, tandis qu'en matière de lutte, le nombre de candidats admis au certificat de formation générale (CFG) est passé de 96 à 2010 à 196 en 2011, et le taux de réussite de 76 à 83%. En marge de cela, plusieurs autres actions sont menées par les différents partenaires pour améliorer la situation à La Réunion. D'ici 2015, l'objectif est de parvenir à sortir 25 000 personnes de l'illettrisme.
Classe-passerelle, journée défense et citoyenneté, cases à lire, école de la 2e chance, cadets du RSMA, opération Un bébé, un livre...Ces dispositifs font partie des 42 actions mises en place par treize partenaires - dont l'Etat, la Région, le conseil général, le Rectorat, le Carif-Oref (centre d'information sur la formation) ou encore Pôle Emploi - afin de prévenir et de lutter contre l'illettrisme, dont souffre encore une bonne partie de la population à La Réunion.Selon les derniers chiffres recensés par l'INSEE (institut national de la statistique et des études économiques), 110 000 adultes de 16 à 65 ans étaient en difficulté face à l'écrit à La Réunion en 2007. Parmi eux, 100 000 illettrés (personnes qui ont été scolarisées, mais qui doivent renouer avec des savoirs de base) et 11 000 analphabètes (personnes qui n'ont jamais été scolarisées et qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter).
La situation à La Réunion est donc particulièrement inquiétante, puisque c'est 21% de la population qui éprouve des difficultés face à la lecture et l'écriture, contre 9% en métropole. Pour remédier à cette situation, en 2010, le dispositif de prévention et lutte contre l'illettrisme a ainsi été restructuré et consolidé, et un plan d'actions 2011-2015 a été lancé, l'objectif étant de sortir 25 000 personnes de l'illettrisme sur cinq ans.
Pour cela, la première étape est de tout miser sur la prévention auprès des jeunes encore scolarisés. Il s'agit de repérer leurs difficultés lors des phases d'évaluation de l'Education nationale et des JDC (journée de défense et citoyenneté). En 2011, ce sont ainsi 45 000 personnes qui ont bénéficié des actions de prévention, et le taux d'illettrisme chez les jeunes a diminué de 3 points, en passant de 17 à 14%.
Pour la prévention, plusieurs actions sont ainsi menées, et ce dès le plus jeune âge. L'objectif est de donner le goût de la lecture et de la lecture aux enfants. Les classes-passerelles par exemple, permettent de réduire les inégalités à l'entrée en maternelle, en facilitant la socialisation de l'enfant et en lui permettant de développer ses compétences langagières.
L'autre étape, la lutte contre l'illettrisme, consiste à accompagner les personnes qui en font la démarche dans leur projet personnel. Le but étant, avec des acteurs comme le Pôle Emploi ou la CAF (caisse d'allocations familiales) d'aider la personne en situation d'illettrisme en lui apportant des savoirs de base et en l'orientant vers des structures qui sont capables de répondre à ses problèmes.
Toujours dans ce plan d'actions, d'autres opérations ont été lancées. Un spot audiovisuel a en effet été diffusé sur les chaînes télévisées et en radio pour toucher le grand public et notamment les jeunes, afin de leur démontrer qu'on peut leur apporter de l'aide. Un numéro indigo, le 0820 33 34 35, a aussi été ouvert, pour continuer à toucher le maximum de personnes. Enfin, un site internet, le www.savoircle.re, a été créé, il permet de prendre connaissance des dispositifs existants, et livre les témoignages de personnes qui ont souffert de l'illettrisme.
Au final, c'est un bilan 2011 positif qui a été dressé par le comité de pilotage de prévention et lutte contre l'illettrisme. "Nous sommes satisfaits d'avoir fait ce travail. Il y a une augmentation significative du nombre d'actions et de bénéficiaires, et nous sommes en train de récolter les premiers résultats de cet effort", souligne Richard-Daniel Boisson, sous-préfet à la cohésion sociale. Il précise tout de même que le combat sera terminé quand il n'y aura plus d'illettrisme, et que pour cela, "il faut rester mobilisés" et poursuivre les actions de prévention et de lutte.
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