Dans une longue lettre adressée à la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, le président de la Région Paul Vergès relaie les inquiétudes des enseignants et étudiants quant aux conséquences de la loi de réforme des universités (LRU) et sur l'avenir de la jeune université de La Réunion.
Souhaitant attirer l'attention de Valérie Pécresse "sur la situation critique à laquelle est actuellement confrontée l'université de La Réunion, et sur les très graves difficultés que risquent d'engendrer des mesures unanimement dénoncées", Paul Vergès a interpellé la ministre de l'enseignement supérieur à travers une lettre de plus de deux pages. Rappelant les spécificités de l'université de La Réunion -son jeune âge (25 ans) et l'accroissement exponentiel de la population étudiante liée au contexte démographique de l'île-, le président de la Région indique que "le développement de m'enseignement supérieur représente un enjeu stratégique pour ouvrir les voies d'un développement valorisant les atouts de La Réunion et offrant des perspectives à la jeunesse.""Or, la mise en application des dispositions de la loi LRU entraîne des décisions qui concourent à une aggravation des difficultés auxquelles elle doit faire face", poursuit Paul Vergès qui critique notamment la suppression de 9 emplois de l'université. Il énonce ensuite des points de la LRU qui posent problème : " les conditions nouvelles de recrutement et de gestion des personnels, (...) les attributions de crédits d'investissement et de fonctionnement, le financement de la Recherche, les incertitudes liées aux enveloppes budgétaires (...), les incertitudes liées à la "masterisation" des formations de l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) suscitent une désapprobation quasi-unanime, qui se traduit par des mouvements revendicatifs forts et suivis", précise le président de la Région faisant ainsi au mouvement de grève des étudiants.
Avant de conclure son courrier, Paul Vergès rappelle les engagements de la pyramide inversée pour l'université : "engagements financiers importants", dispositifs de mobilité, financement contractualisé des programmes de recherche, attributions d'allocations régionales de formation doctorales.
Terminant sa lettre à Valérie Pécresse, le président de la Région déclare : "Notre conviction est qu'il faut poursuivre et accroître cette dynamique au service de la jeunesse réunionnaise" et critique au passage la politique du gouvernement de "recherches systématiques d'économies". "Nous avons la conviction que la perspective d'un développement économique durable doit se fonder sur la société du savoir et conduire à l'intégration progressive de toutes les catégories de citoyens plutôt qu'à l'exclusion programmée d'un nombre croissant d'entre elles", ajoute Paul Vergès avant de demander à la ministre de "rétablir les conditions d'un réel dialogue, apporter les réponses appropriées aux revendications exprimées."
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