LIVE - Agression mortelle à Grand-Bois : troisième jour de procès (actualisé à 17h15)

La réclusion criminelle à perpétuité requise contre les "cerveaux" Jimmy Célina et Evelyne Filomar

  • Publié le 2 février 2017 à 11:40

Ce jeudi 2 février 2017 se poursuit le procès des auteurs présumés de l'agression mortelle du couple Aho-Nienne. Après les interrogatoires des témoins et accusés, les expertises psychiatriques ont été présentées. Le verdict est attendu ce vendredi.

17h07 : Réquisitions de l'avocat général : Réclusion criminelle à perpétuité pour Jimmy Célina et Evelyne Filomar. Pour cette dernière, 22 ans de sûreté sont également requis.

7 ans de prison pour Carole Gravier. 15 ans pour Elsa Gonthier. 30 ans pour Mickaël Robert.

 

"Ce que je vous demande de sanctionner, c'est la lâcheté. La lâcheté de taper aussi fort sur des corps vulnérables" demande t-il aux jurés. 

16h53 : L'avocat général termine par Mickaël Robert. Il met en lumière ses contradictions : "M.Robert, qui se rend même plus compte que c'est à peine vraisemblable." L'accusé n'ose plus regarder Bruno Badré. 

"Où vous croyez-vous pour raconter des salades pareilles ?" s'étonne t-il.

16h50 : En s'adressant à Elsa Gonthier : "On a fait la route des Plaines pour venir vous voir. Madame "je fais pas de vols avec violences" et qui sort de prison pour avoir commis un braquage. Je peux pas entendre ici que vous vous êtes désistée parce que ce n'est pas vrai. Vous pouvez vous rassurer en vous disant "Je suis pas rentrée dans la maison, j'ai pas commis les violences". Mais vous connaissiez le projet." Cela fait maintenant une heure que l'avocat général déclame son décodage de cette scène d'horreur.

Il conçoit néanmoins qu'Elsa Gonthier a réfléchi dans la nuit et qu'au petit matin, elle jette la somme d'argent, paniquée.

16h43 : L'avocat général estime que Carole Gravier était bien "au courant" de ce qu'il se tramait : "Evelyne Filomar, elle a dit "J'en ai tué deux, j'en ai tué deux". Et pourtant, Carole Gravier était là au partage de l'argent. Elle a dit "nou la gagne 1000 euros". Les 1000 euros, on les utilise. Dès le petit matin. Comment peut-on aller au restaurant dans ces conditions ?". Il s'adresse directement à Carole Gravier : "Comment avez-vous pu ? Vous, qui avez l'air d'avoir été éduquée. L'argent du crime, gommé de sang, vous l'avez remis en circulation, quelques heures après."

16h41 : Il rappelle qu'Evelyne Filomar ressasse cette idée : si David Céleste n'était pas intervenu, elle aurait tué, non deux mais quatre personnes.

16h33 : En s'adressant à Mickaël Robert et en évoquant le moment où Célina et Filomar l'ont appelé pour lui proposer de participer : "Vous êtes à des dizaines de kilomètres de ceux qui vous mettent la pression. Et vous venez tout de suite !".

16h30 : Il divise les déclarations des accusés en trois catégories : celles qui assument (Filomar et Célina), celles qui tergiversent (Gravier, Gonthier), et puis "M.Robert, qui raconte n'importe quoi, qui a dit une fois la vérité à la fin de l'audience, lorsqu'il dit "J'ai peut-être menti".

16h27 : "L'objectif, c'est de ne laisser aucune trace ADN sur la scène du crime. On achète des gants de cuisine. Mickaël Robert, on lui trouve des chaussettes. Il y a l'idée que ces chiens peuvent nous déranger. On va trouver des saucisses dans lesquelles on va mettre du poison. On a pris soin de prendre ce gros scotch noir" développe l'avocat général en démontrant ainsi que ce coup n'était pas maladroitement préparé. Evelyne Filomar pense même à "casser sa puce" de téléphone. L'accusée a cherché à gérer au mieux "l'après", en jetant aussi les housses du véhicule.

16h18 : "Evelyne Filomar, son métier à elle, c'est vols avec violences" commente t-il. Le fait qu'elle se soit rendue, "il faut lui reconnaître ça".

"Ce qui doit retenir votre attention, c'est le cheminement criminel" souligne l'avocat général en raillant les dires de la veille de la part de Filomar, qui évoquaient une "équipe de bras cassés". Il rappelle que Jimmy Célina avait ce projet en tête "depuis deux ans". 

"Il a l'idée, elle a le savoir-faire. Ils étaient faits pour se rencontrer. On a le temps de réfléchir donc on a le temps de ses désister. On est de gros lâches !" martèle Bruno Badré, en rappelant les âges des victimes. Ce "coup facile" a été rendu "encore plus facile" avec l'idée d'y aller à 4 et de les ligoter.

16h06 : L'avocat général rappelle les 60 plaies comptées sur le corps d'Odette Aho-Nienne.

"Ce que je relève, moi, c'est que dans les déclarations de Jean-Hugues Aho-Nienne, celui qui lui a porté les coups de barre de fer, c'est le même que celui qui l'a fait tomber" s'élève t-il en rappelant les propos des deux frères. Dans le box des accusés, Evelyne Filomar reste prostrée. Jimmy Célina a la tête baissée, de même qu'Elsa Gonthier et Carole Gravier. Mickaël Robert est le seul à fixer du regard l'avocat général.

Lorsqu'il a quitté les lieux, Mickaël Robert s'est trompé de route et a dû fuir par lui-même. Un autostoppeur l'a récupéré. Il a affirmé aux policiers : "Ce qui était sidérant, c'est qu'il sentait la charogne."

15h53 : Après une courte suspension de séance, l'audience reprend avec les réquisitions de l'avocat général. Il évoque les "images qui hantent" Jean-Hugues et Jean-Luis Aho-Nienne, les "voix qui résonnent".

"Quel regard la cour d'assises va porter sur ces faits ? Des faits d'une violence inouïe" s'interroge Bruno Badré. Il s'adresse aux jurés, "magistrats d'un jour". Pour rappel, le trio d'agresseurs (Evelyne Filomar, Jimmy Célina, Mickaël Robert) encourt la réclusion criminelle à perpétuité. En parlant d'Elsa Gonthier : "En se rendant complice de ces crimes", elle encourt la même peine. Carole Gravier, elle, est poursuivie pour recel.

"Derrière ces qualifications juridiques et ces termes techniques, ce que je vous demande de juger, c'est cette oeuvre sinistre" commente-il. Il poursuit : "Ce que je vous demande de juger, c'est l'oeuvre de malfaiteurs qui ne craignent pas l'objectif qu'ils se sont fixés. Des malfaiteurs qui quittent la scène de crime sans un regard, emportant avec eux l'odeur de la mort. Ces malfaiteurs qui ont laissé derrière eux des visages massacrés. En somme, ce que je vous demande de juger, c'est des actes odieux."

15h16 : Maître Omarjee, de la partie civile, prend la parole. Il commence par parler d'une "violence extrême" de cette verbalisation de l'horreur. "La tension monte et devient palpable, l'inquiétude du délibéré qui va arriver, du côté des accusés, de la partie civile" décrit-il.

"Filomar et Célina, au moins, il assument pleinement" souligne l'avocat.

"C'est l'histoire d'un homme qui protège sa femme. C'est l'histoire d'un père qui protège la mère de ses enfants" lâche t-il d'une voix basse.

"Je vous demande simplement de rendre la justice" conclue t-il en s'adressant aux jurés.

15h10 : Il renvoie les jurés aux "peurs personnelles" de chacun. "Quand on voit qu'aucune valeur n'a retenu ces personnes, c'est ça l'angoisse, la peur" souffle l'avocat.

15h05 : L'avocat invite la cour à observer le regard de Jean-Hugues Aho-Nienne. "Ils ont vu leurs parents mourir. (en désignant les accusés) Ils ont vu l'horreur ! L'horreur collective. Quand le bois et le fer s'abattent sur le crâne, on entend et on sent. Le sang !"

14h41 : Commence la plaidoirie de Maître Hoarau. Il raconte le moment de la reconstitution, sur la scène de crime. "Là, ça m'a ému. Ça m'a pris à la gorge. Pour la première fois, j'ai entendu les murs pleurer. J'ai senti l'odeur de la mort." La salle était restée fermée depuis le jour des faits. Dans la cuisine, "ça collait encore au sol".

"Tous ont été maculés de sang jusqu'à sentir la charogne !" s'insurge t-il en pointant du doigt les accusés. Pour lui, "il n'y a pas d'autre mot" que la barbarie. "Ça a été une agonie ! Ce qui m'effraie, c'est qu'on vienne nous dire que c'était un cambriolage normal" martèle l'avocat de la partie civile.

Selon lui, il est clair que ce déchaînement de violence est du à l'absence de réponse des époux Aho-Nienne. "C'est parce qu'ils ne parlaient pas !" insiste Maître Hoarau en déplorant que les accusés ne montrent pas "leur vrai visage".

14h39 : Un membre de la famille souhaite prononcer un dernier hommage aux époux Aho-Nienne. "Aujourd'hui encore, ils nous manquent. Papa et maman sont morts de façon tellement horriblement inexplicable. Ils sont partis si brutalement qu'on n'a même pas eu le temps de leur dire "on les aime". Tous les soir, on prie. On pense très fort à maman, à papa. ON t'aime maman, on t'aime papa." Evelyne Filomar a la tête baissée.

14h32 : Jean-Luis Aho-Nienne indique qu'à "chaque fois" qu'il ne disait pas "où était l'argent", il recevait un coup.

"J'ai toujours souhaité que mon père et ma mère aient une belle mort naturelle. Mes parents étaient en très bonne santé, ils mangeaient bien, ils dormaient bien, ils allaient travailler à leur âge ! Et ils avaient le plaisir d'aller travailler" se souvient t-il avec émotion en faisant le récit de leur quotidien. Il souligne leur "amour" du travail : "C'était des gens courageux, admirables".

"Pour nous, c'est pas possible de vivre maintenant. On dirait que je vis un cauchemar. C'était l'enfer. Je ne trouve pas les mots pour décrire cette barbarie. On a été abattus comme des animaux. J'entends encore les cris. "

14h21 : "Ces photos en disent long et ça remonte beaucoup de choses" commence Jean-Luis Aho-Nienne. Ce dernier raconte sa version des faits. Il indique que pour ramener son père, il fallait le tenir par le main, en raiso de l'arthrose due à son grand âge.

"J'ai vu quelqun frapper mon père. Il m'a donné des coups de poing... A un moment donné, je me suis retrouvée à côté de mon papa. Il disait "Pitié, pitié, arrêtez s'il vous plaît !" Je me suis retrouvé dans la cuisine, on m'a tiré, j'ai toujours les marques sur les genoux. Il y a quelqun qui m'a donné plusieurs coups en me demandant où était l'argent. J'ai dit "monsieur, j'ai pas d'argent, c'est à la banque." J'ai dit, on a pas de coffre, nous. Il me frappait violemment. Je ressentais plus rien. Plus rien... Ensuite, je disais à mon père, donne leur l'argent. C'était pour sauver notre peau (...) Je suis sorti, j'ai crié au secours. David est arrivé. Je suis rentré, j'ai vu mon père assis. Ma mère était par terre, elle ne pouvait plus bouger. Voilà." raconte la victime.

Il précise que c'est un homme costaud qui donnait des coups à son père. Mais il ne peut pas dire si celui qui lui posait des questions  était celui qui frappait. Les trois accusés sont invités, sur la demande de Jean-Luis Aho-Nienne, à parler, pour qu'il puisse reconnaître leur voix. Filomar, Célina et Robert disent chacun à leur tour "Où est l'argent ?". La victime estime qu'il s'agissait de Jimmy Célina, qui usait alors d'une "voix beaucoup plus grave".

14h19 : À nouveau, on ne distingue plus très bien le mensonge de la vérité chez Mickaël Robert. Il affirme qu'il a ramené la canne à l'intérieur, mais sur les photos projetées ce matin, elle était dans le couloir. "À rajouter dans la case "j'ai menti" raille l'avocat général.

14h04 : Reprise de l'audience. Les parties civiles vont être entendues. Jean-Hugues Aho-Nienne s'approche du micro. Il raconte la scène à grand renfort de gestes. Il explique que, lorsqu'il a demandé à l'agresseur d'arrêter ses coups, il les a stoppés.

Le président de la cour lui pose quelques questions. Il indique qu'il a entendu sa mère crier "Voleur !", mais qu'il n'a rien vu par la suite. Il a cependant bien vu que l'agresseur avait un objet en main, le désignant comme un "tuyau". Jean-Hugues Aho-Nienne affirme qu'il a "de la chance", car il n'est "pas mort". Il rajoute qu'il ne sait pas si la personne qui l'a frappé était un homme ou une femme. Mickaël Robert reconnaît qu'il a bien posé le pied sur sa victime, mais qu'il ne lui a pas porté de coup.

12h07 : La séance est suspendue, elle reprendra à 14 heures.

11h47 : Des photos et une topographie des lieux où s'est déroulée la scène sont projetées. Les taches de sang, lunettes cassées d'Émile Aho-Nienne, sont bien visibles sur les clichés, ce qui provoque les sanglots des proches. Le désordre et l'abondance du sang montrent bien le carnage qui s'est tenu sur ces lieux. Dans le box des accusés, Evelyne Filomar et Mickaël Robert sont prostrés.

11h44 : Evelyne Filomar connaît la justice, elle a déjà été condamnée à plusieurs reprises. Lorsque le président de la cour dresse le contenu de son casier judiciaire, elle garde la tête baissée.

11h38 : Le casier d'Elsa Gonthier est rempli d'affaires de vols, dont sous la menace d'une arme. Elle assume être une voleuse, mais pas d'avoir commis des violences. Ce que l'avocat général réfute.

"Vous avez eu trois ans en détention (suite à une première condamnation) pour réfléchir, on vous propose un petit business, et vous y allez !" "Sur le coup, j'ai pas réfléchi".

11h36 : Jimmy Célina a déjà été condamné à plusieurs reprises par le passé, notamment pour vols aggravés. Il n'a rien à rajouter sur ce qui a été dit.

11h35 : Mickaël Robert admet avoir caché une partie de la vérité. Il a bien entendu les personnes crier à l'intérieur de la maison.

11h30 : Le président de la cour invite Carole Gravier à réagir sur ce récit de sa personnalité.

11h17 : Mickaël Robert a lui vécu une enfance heureuse sans évènement traumatique. Une bonne entente règne au sein de sa fratrie. Il dresse le portrait d'un père calme et tranquille, "qui s'énerve très rarement". S'agissant de sa mère, elle est plutôt "autoritaire, à l'écoute et très ordonnée".

Il est décrit comme un enfant "calme, curieux et sage" et vit avec ses parents jusqu'à son installation avec Carole Gravier. Perçu comme un "bon garçon" avec un "bon coeur", il apparaît comme un frère "exemplaire et protecteur". Son principal défaut : son caractère fabulateur.

10h58 : Dans le cadre de l'enquête, Carole Gravier s'est montrée "participative". C'est la benjamine d'une fratrie. La jeune fille a indiqué avoir évolué dans un "milieu équilibré et stable". Une bonne entente règne dans la sphère familiale, de manière générale. Son enfance est ternie par le décès prématuré de son père, mort d'une noyade. Elle est présente lors des faits alors qu'elle est âgée de 7 ans, ce qui a nécessité un suivi psychologique.

Elle parle de Mickaël Robert qui la "traite comme une princesse". Le couple souhaitait rejoindre la Métropole pour élargir leurs perspectives sur le plan professionnel. La jeune fille admet néanmoins que son compagnon a "tendance à mentir". Elle "a pleuré" lorsqu'elle a évoqué ses enfants.

Carole Gravier est présentée comme une personne "débrouillarde, responsable".

10h43 : Au tour de la personnalité de Jimmy Célina d'être présentée. La spécialiste rappelle qu'il a appris attendre un enfant avec Evelyne Filomar alors que cette dernière était incarcérée. À sa sortie de prison, ils décident de s'investir dans une relation. Magrè certaines violences, ils se décrivent comme un "couple complice et amoureux".

Jimmy Célina se décrit comme un père "gentil, une description contrebalancée par sa compagne qui souligne son côté "autoritaire". Les membres de sa famille le décrivent comme une personne "respecteuse".

Du côté de son parcours scolaire, il est perçu comme un élève "capable" et sérieux.

Depuis qu'il est en détention, il reçoit des mandats mensuels de la part de sa mère. Auparavant, il a déjà été condamné pour des faits de vols. Il est également connu pour détention de stupéfiants.

10h30 : La séance est suspendue quelques minutes. Les proches, effondrés, se soutiennent dans la salle des pas perdus.

 

 

10h19 : L'avocat général interroge le spécialiste sur le "double visage" de l'accusée et le ressenti de son entourage.

10h06 : Vient l'enquête de personnalité sur Evelyne Filomar. Elle s'est montrée "très coopérative" et a fourni le "maximum d'informations" demandées. Son enfance est "tourmentée, instable", jalonnée de plusieurs déménagements. Sa mère est dépressive et suit un traitement.

L'accusée a été placée en 1998 au foyer départemental de l'enfance.

Suite au départ de sa mère en Métropole, elle s'installe avec son premier compagnon. Elle quitte ensuite le domaine conjugal avec ses enfants. Mais la garde de ces derniers est attribuée à leur père. Evelyne Filomar tombe enceinte de Jimmy Célina et s'installe chez lui. Elle se présente comme une "mère qui a beaucoup d'amour à donner".

Sa scolarité est rythmée par ses problèmes familiaux. Elle s'est décrite comme une personne "rigolote" qui a "besoin de se faire remarquer". Pour Jimmy Célina, lorsqu'Evelyne Filomar ne consommait pas de drogue, elle était une mère avec des qualités. Sa "gentillesse" est soulignée.

10h02 : L'avocat d'Elsa Gonthier s'interroge sur la relation de sa cliente avec Evelyne Filomar. Mais, elle ne l'a pas mentionnée une seule fois durant l'enquête.

À noter qu'en deux ans de détension provisoire, la famille de la jeune fille n'a jamais fait les démarches nécessaires pour la rencontrer en prison.

9h42 : Nouvelle intervention avec une analyse de la personnalité d'Elsa Gonthier. La spécialiste l'a rencontrée au centre pénitentiaire de Domenjod.

Jeune fille, elle commettait de "petits larçins". Son père admet avoir été "absent", et qu'il ne "pouvait plus rectifier le tir" lorsqu'elle a peu à peu migré vers la délinquance. Concernant son parcours scolaire, elle a été exclue de son premier collège. Elle a ensuite déménagé avec sa famille à la Plaine des Cafres, où elle reprend sa scolarité, mais elle està nouveau exclue de son établissement. Elle prépare ensuite un CAP en alternance.

Plus tard, elle a été victime de violences de la part de son compagnon. Il a d'ailleurs été condamné. Ses deux premiers enfants ont été placés, suite aux incarcérations de leurs parents pour vol.

Côté personnalité, Elsa Gonthier s'est décrite comme "influencable". Sa maman ne lui reconnaît aucune qualité, elle la définit comme "voleuse, rebelle, menteuse". Tout au long de l'enquête, elle n'a pas parlé d'Evelyne Filomar.

09h14 : Du côté de Jean-Huges Aho-Nienne, il sembe avoir été "isolé". Enfant, sa mère ne voulait pas qu'il fréquente d'autres enfants en raison de sa situation de vulnérabulité. Il a toujours vécu chez ses parents, mais depuis le drame, il est hébergé chez sa mère, en compagnie de son frère. L'hypothèse d'une "surprotection parentale" est avancée.

Il a proposé, spontanément, à la psychologue, de dessiner la scène du drame.

Il décrit une relation privilégiée avec son père, se sentant "responsable" de lui. Parlant de la perte et du manque, il dit ne pouvoir se retrouver qu'avec son frère, Jean-Luis. Il décrit un état de stress extrême et se voit comme un "survivant". Il y a également un sentiment de culpabilisation et d'impuissance, ainsi qu'une impression d'insécurité.

9h03 : Constat effrayant de la psychologue : il peut revivre "à n'importe quel moment, sans le vouloir" cette scène traumatique et sans pouvoir le contrôler. Des sentiments qui l'interrogeaient particulièrement. 

8h56 : Maître Hoarau, de la partie civile, s'interroge sur le "sentiment de culpabilité" qui a envahi le fils Aho-Nienne : "Vous indiquez qu'il a des pensées suicidaires, est ce qu'il aurait envie de rejoindre ses parents pour gommer ce sentiment de culpabilité ?". 

"Il est vivant, mais en même temps, on l'a détruit" ponctue l'avocat. 

8h39 : Intervention d'une psychologue. Elle a étudié les cas des fils Aho-Nienne, qui ont été gravement blessés lors de l'agression de janvier 2015. Jean-Luis, "fier de la réussite de ses frères et soeurs" parle avec gratitude de ses parents. Depuis les faits, "tout a changé" dans sa vie. Dans l'incapacité de retourner au domicile de ses parents, il vit actuellement chez sa soeur.

Son processus de deuil est "difficile aujourd'hui". Il évoque avec la psychologue sa "pauvre petite maman", son "pauvre petit papa". Il regrette de ne pas avoir su protéger sa mère. Concernant les faits, il dit d'abord ne plus "souhaiter en parler".

Jean-Luis Aho-Nienne raconte que son père a supplié l'homme qui le frappait d'arrêter. Il rajoute qu'il n'a "plus senti la douleur" au bout d'un moment. La psychologue remarque un sentiment d'insécurité toujours très présent. Il ne "souhaite à personne de vivre ça". Quand il a appris le décès de ses parents, il a "pleuré toute la nuit". Une "impression de vide et d"épuisement" l'a depuis envahie. Il reconnaît qu'il a eu "envie de se suicider".

Un fort sentiment de culpabilité et de tristesse domine. Ses parents lui manquent et la colère "l'interpelle". Il a été dans la totale incapacité de se rendre à la reconstitution des faits, étouffé par la peur et l'angoisse. "Je ne suis pas le bon Dieu pour pardonner, il faut que la justice fasse son travail" estime la victime. La psychologue juge son état post-traumatique "sévère". Un suivi individuel apparaît "nécessaire".

8h38 : Le procès reprend. Suite au problème technique de visioconférence de la veille, Maître Raffi a transmis ses questions par mail au second expert.

Pour rappel, les faits se sont déroulés en janvier 2015. Émile et Odette Aho-Nienne se font sauvagement agressser à coups de barre de fer par trois individus et décèdent peu de temps après. Leurs fils sont également gravement blessés. Les cinq auteurs présumés ont été placés en détention provisoire suite à leur interpellation. Quatre d'entre eux risquent la réclusion criminelle à perpétuité. L'affaire avait provoqué colère et indignation sur toute l'île.

Ce mardi, Elsa Gonthier et Evelyne Filomar ont été les premières accusées à être interrogées. Entre pleurs et excuses, Evelyne Filomar s'est notamment fendue d'un long discours. L'avocat général et la partie civile se sont d'ailleurs interrogés sur sa sincérité. Revivez la première journée du procès avec notre précédent live. Ce mercredi, Carole Gravier, Jimmy Célina aisi que Mickaël Roberts ont répondu aux questions de la cour. Les expertises psychiatriques ont également été dévoilées. Il en ressort que l'ensemble des auteurs présumés était lucide et conscient de leurs actes au moment des faits : retrouvez ces informations ici.

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1 Commentaires
Jacques
Jacques
7 ans

Pour moi perpétuité, c'est jusqu'à la mort, pourquoi une peine de 22 ans de sûreté?.
Elle doit avoir dans les 30 ans la monstresse, donc pour moi, il faut à minima lui mettre 90 ans de sûreté.
Telle créature immonde ne mérite aucune pitié, ni aide, ni compassion, juste le trou pour l'ensevelir.