Agression au lycée Rontaunay : une surveillante frappée par une ancienne élève, le rectorat condamne fermement les faits

  • Publié le 7 novembre 2025 à 17:10
  • Actualisé le 7 novembre 2025 à 17:30
Lycée Rontaunay à Saint-Denis

À Saint-Denis, une assistante d'éducation (AED) du lycée professionnel Julien de Rontaunay a été violemment agressée, hier, jeudi 6 novembre 2025, par une ancienne élève. L'incident, survenu en pleine récréation, a choqué le personnel éducatif et les élèves. Le rectorat a condamné cet acte violent. (Photo rb/www.imazpress.com)

Vers 15 heures 30, alors qu'elle venait prêter main-forte à une collègue en difficulté au portail du lycée, Alicia Pausé, surveillante depuis plusieurs années, a été prise à partie par une ancienne élève aujourd’hui en formation au Groupement d'établissements publics locaux d'enseignements (Greta), structure partageant le même accès que l’établissement.

"Quand je suis arrivée, une demoiselle furieuse était en train d'agresser verbalement ma collègue. Je me suis interposée entre elles, et là, elle m'a poussé et m'a assénée plusieurs coups", elle raconte. Écoutez.

L’agression s’est déroulée devant de nombreux élèves, lorsque la surveillante au portail a demandé à la jeune femme de présenter sa carte étudiante, comme l’exige le protocole de sécurité. Incapable de justifier de son identité, l'élève se serait énervée. S'en est suivie l'agression d'Alicia. La scène a été filmée par des élèves. Regardez.

- Plusieurs plaintes déposées -

Touchée et choquée, l'AED a bénéficié d'un jour d'ITT et a immédiatement déposé plainte, tout comme la direction du lycée et celle du Greta. "Mes supérieurs m'ont demandé de rentrer chez moi, de voir un médecin et de porter plainte. Ils ont rapidement pris les choses en main", explique Alicia. 

Contactée par Imaz press, la direction de l'établissement n'a pas donné suite à nos sollicitations.

Mais l'affaire ne s'arrête pas là. "La mère de la jeune fille m’a ensuite menacée sur les réseaux sociaux et dit qu’elle allait m’attendre à la sortie du travail. C’est inacceptable", déplore la surveillante. Regardez.

- Le rectorat condamne les faits de violence -

Face à la gravité des faits, le rectorat de La Réunion a réagi, condamnant "fermement cette agression" et annonçant que la protection fonctionnelle serait accordée à la surveillance. "Nous suivons la situation qui est gérée par le proviseur du lycée, qui a porté plainte, ainsi que le Greta s'agissant de la stagiaire", précise le rectorat.

Pour Alicia Pausé, ce drame terni le quotidien des assistants d’éducation mais elle n'en perd pas pour autant la passion pour son métier :
"Nous, AED, on est là pour le bien-être des élèves, pour maintenir l’ordre et les accompagner. On fait un travail énorme, souvent dans l’ombre. On ne devrait jamais être confrontés à une telle violence". Écoutez.

-  La sécurité du personnes éducatif remise en question - 

En juin dernier, une assistante d’éducation de 31 ans a été poignardée à mort par un collégien de 14 ans à Nogent, en Haute-Marne. Ce drame avait suscité une vive émotion et relancé le débat sur la sécurité dans les établissements.
"Les AED ne sont pas des vigiles", rappelait alors Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. Un message qui résonne à La Réunion, à la suite des faits survenus ce jeudi.

L’incident survenu à Saint-Denis pose à nouveau la question de la sécurité du personnel éducatif, souvent en première ligne face aux tensions. "Aller au travail sous la menace de parents en colère, ce n’est pas normal", déplore Alicia Pausé.
Son témoignage met en lumière un malaise plus large, celui d’une école parfois impuissante face à la violence, où les agents éducatifs doivent composer entre autorité, écoute et conflits.

vg / www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
2 heures

Il faudra m'expliquer comment une "ancienne élève" a pu pénétrer dans l'enceinte du collège... J'espère que cette demoiselle va payer cher ses actes, ras le bol que les enseignants se fassent molester ! Quant au Rectorat, à part "condamner les faits", il fait quoi concrètement pour assurer la protection de ses personnels ?