Réunie ce vendredi 7 novembre 2025 sous la Présidence d’Huguette Bello, la Commission Permanente de la Région Réunion a examiné et voté près d’une soixantaine de rapports sur lesquels s’étaient préalablement prononcées les commissions sectorielles. Elle a, notamment, émis un avis défavorable sur le Schéma Régional des Carrières et l'ouverture de la carrière de Bois Blanc. La Commission Permanente de la Région Réunion s’est vue présenter l’analyse du Schéma Régional des Carrières, afin que la collectivité, en tant que Personne Publique Associée, puisse délivrer son avis.
Ce schéma se base sur un besoin en matériaux de 4 millions de tonnes par an. Le scénario privilégié doit permettre de répondre aux enjeux d’aménagement et de préservation des ressources en matériaux qui devront être intégrés au sein du Schéma d’Aménagement Régional. Il intègre les besoins de matériaux pour la réalisation des travaux sur tout le territoire de La Réunion.
Mais alors même que l’achèvement de la Nouvelle Route du Littoral en digue a été abandonné et que le SAR a été révisé pour interdire la carrière de Bois Blanc, le projet de Schéma Régional des Carrières réintroduit cette carrière comme Gisement d’Intérêt Régional à préserver, malgré les demandes de la Région Réunion de l’enlever du schéma.
Au regard de ces éléments, la Commission Permanente a émis un avis défavorable sur le Schéma Régional des Carrières, d’autant plus que la présence d’espaces d’intérêt écologique sur ce site a été identifié dans le cadre des travaux d’élaboration du chapitre individualisé du SAR en révision portant sur les orientations en matière de protection et de restauration de la biodiversité. Par ailleurs, en l’absence d’enquête publique.
Alors qu’une participation du publique est prévue uniquement par voie électronique et pendant un mois seulement ; la Commission Permanente invite les services de l’État à élargir le mode de communication auprès du public sur le projet de schéma des carrières avant son adoption par l’État prévu fin 2025.
- Bois Blanc, un dossier épineux -
La carrière de Bois-Blanc est au coeur des tensions depuis de nombreuses années. Destinée à fournir le chantier de la NRL en roches massives, elle avait fait l’objet de nombreux recours auprès de l’Autorité environnementale.
L'Autorité environnementale s'était prononcée le 23 octobre 2019 sur la procédure de modification du schéma départemental des carrières (SDC) que l'Etat a lancé début juillet, pour y intégrer Bois Blanc. Celle-ci estimait qu'il était d'abord nécessaire de réaliser une expertise environnementale.
En juillet 2020, l'Autorité environnementale (Ae) avait délibéré une seconde fois sur le projet d'exploitation de la Carrière de Bois-Blanc à Saint-Leu. Il s'agissait d'une mise à jour d'un premier avis qui avait été rendu le 11 avril 2018. L'Ae recommandait principalement une consultation du public et une actualisation des besoins en matériaux.
En effet, malgré des précisions apportées par le maître d'ouvrage à l'issue de la première consultation, il "subsiste toutefois une ambiguïté sur l'origine des matériaux nécessaires à la construction de la nouvelle route du littoral (NRL) à laquelle contribue l'absence d'actualisation de l'étude d'impact de la NRL, pourtant déjà recommandée par l'Ae".
Le Conseil d'Etat avait par ailleurs avait rejeté en avril 2020 les pourvois du ministère de l'Agriculture, de la Région Réunion et d'une société de travaux publics pour l’ouverture de la carrière de Bois Blanc.
Le ministère de l'Agriculture, le conseil régional de La Réunion et la Société de concassage et de préfabrication de la Réunion demandaient l'annulation d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de La Réunion.
Cette ordonnance avait suspendu en avril 2019 un arrêté préfectoral autorisant à exploiter la carrière de Bois Blanc à Saint-Leu.
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