Près de six ans après son arrestation devant le bureau de poste de Saint-Gilles-les-Bains, Paul Caro, 78 ans, comparaît ce vendredi 14 novembre 2025 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. L’ancien acteur majeur du secteur immobilier de l’Ouest est poursuivi pour extorsion, fraude fiscale aggravée et blanchiment habituel. Quatre parties civiles - dont deux entreprises -, sont constituées dans une affaire qui avait fortement secoué le milieu économique local (Photo rb/www.imazpress.com)
L’enquête débute le 4 juillet 2019. Les policiers interpellent Paul Caro en flagrant délit alors qu’un commerçant s’apprête à lui remettre plusieurs milliers d’euros en liquide. Deux jours plus tard, le promoteur est mis en examen. Les investigations révèlent alors un mécanisme de “loyers parallèles” : en plus des baux officiels, certains locataires des galeries commerçantes appartenant à l'homme d'affaires auraient dû verser des sommes non déclarées pour conserver leur emplacement.
Pour sa défense Paul Caro disait qu'il s’agissait d’un “usage ancien entre commerçants”. Mais pour les enquêteurs, ces versements représenteraient un système organisé, actif entre 2013 et 2019, générant plusieurs millions d’euros échappant au fisc.
- Intimidations, dégradations et pressions alléguées -
Les gardes à vue des commerçants décrivent des rapports parfois tendus. Deux d’entre eux affirment avoir subi des représailles : serrures changées sans prévenir, locaux dégradés, agressions physiques. Trois individus auraient également été sollicités pour “remettre de l’ordre” en cas de refus de paiement.
Propriétaire d’un patrimoine important sur le littoral, ancien élu d’opposition à la Chambre de commerce (CCIR), Paul Caro occupait depuis des décennies une place centrale dans l’économie de Saint-Gilles. Né à Saint-Louis, il a bâti sa fortune dans la promotion immobilière et la location commerciale.
Dès 2019, il dénonçait un “complot” monté selon lui par des concurrents. Considéré comme “peu coopératif” par les enquêteurs, il avait néanmoins échappé à la détention provisoire : un contrôle judiciaire strict, dont l’interdiction de se rendre à Saint-Gilles, avait été ordonné à l'issue de sa mise en examen.
Ce vendredi 14 novembre 2025, il doit répondre devant le tribunal correctionnel non seulement d’extorsion par violence, menace ou contrainte, mais aussi de blanchiment habituel de fonds issus de fraude fiscale aggravée, et d’abus de biens sociaux. Les préjudices estimés dépasseraient le million d’euros, hors demandes des parties civiles.
- Un débat attendu sur la nature réelle du système -
Pour la défense, les pratiques reprochées relèveraient de pratiques informelles existant depuis longtemps entre bailleurs et commerçants. Pour le parquet, il s’agit d’un véritable système d’extorsion soutenu par la crainte et des violences. Le tribunal devra trancher entre arrangement tacite ou racket structuré.
Selon nos informations, ce procès pourrait être renvoyé à une date ultérieure, l'un des juges de la composition correctionnelle étant empêché pour être déjà intervenu dans le dossier au cours de la procédure.
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Une bonne tête de gangster...
Elle est pas belle la vie ?
On pourrait également parler de l'Etang Salé... Comment une zone inondable est devenue constructible?