Au tribunal correctionnel de Saint-Denis ce lundi 1er septembre 2025, quatre jeunes hommes comparaissaient pour des faits de vols et de violences commis quelques jours plus tôt à la gare routière saint-pauloise. Trois d’entre eux, déjà connus de la justice, repartent avec des peines de prison ferme. Le quatrième, sans antécédent, écope d’un sursis. (Photo rb/www.imazpress.com)
Quatre jeunes hommes comparaissaient ce lundi 1er septembre 2025 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour des faits de vols et de violences commis le mercredi 27 août à la gare routière de Saint-Paul. Trois d’entre eux sont déjà connus de la justice, le quatrième découvrait le box des prévenus.
Nés entre 1996 et 2004, ils disent tous vivre "dans le ghetto". Interrogés par le président, ils précisent : "C’est dans des cases abandonnées".
Darmi M. compte déjà trois incarcérations derrière lui. Il avait été condamné à un travail d'intérêt général (TIG) qu’il n’a jamais effectué, et a enchaîné vols aggravés, outrages et violences. Chamsidine A., titulaire d’un CAP en maçonnerie, a déjà connu la prison pour vol aggravé et destruction de biens, avec plusieurs sursis révoqués.
Isayas S. est passé par le TIG, lui aussi pour des faits de vols et recel, mais son casier s’est alourdi avec des extorsions et des violences aggravées. Seul Ben Halidi M., 26 ans, sans ressource et ayant arrêté l’école en 3ème, n’avait encore jamais été poursuivi.
- Des collégiens qui ont fait l'école buissonière -
Dès l’ouverture de l’audience, les quatre s’excusent auprès des victimes. Avec leur tenue vestimentaire légère et leur façon de (mal) s'exprimer, ils ressemblent à des collégiens qui ont fait l'école buissonnière.
Dans la première affaire, Isayas reconnaît avoir versé du rhum sur la tête de la victime après lui avoir volé son vélo. « Il en avait trop bu lui-même », commente le tribunal. Chamsidine frappe « par réflexe », se justifie-t-il. Ben Halidi, de son côté, s’empare du vélo de la victime et va faire un tour. « Un emprunt" selon ses propres mots qui agacent visiblement le président de l'audience.
Sans but et en errance, peut-être pour occuper la vacuité de leur existence, le quatuor poursuit ses méfaits. Il s'en prend ensuite à un SDF attablé à la gare routière. Vidéo à l’appui, le tribunal voit Isayas désigner la victime, aussitôt frappée par certains de ses compères. Darmi assène des coups de pied, Ben Halidi l’imite avec deux autres coups particulièrement violents. La victime, acculée derrière un arrêt de bus, ne comprend toujours pas pourquoi elle a été ciblée.
La représentante du parquet requiert un an d’emprisonnement pour Ben Halidi, avec maintien en détention, considérant que son absence d’attaches ne permet pas d’alternative crédible. Pour les trois autres, elle demande deux ans ferme et la poursuite de leur incarcération.
Les avocats ont tenté de plaider pour des peines alternatives : TIG, bracelet électronique, probation assortie d’une obligation de formation ou de travail.
Le tribunal n'en a pas tenu compte et a suivi en partie les réquisitions. Trois prévenus, déjà chargés en mentions judiciaires, ont été condamnés à des peines de prison allant de 12 à 24 mois, avec maintien en détention. Seul Ben Halidi, sans casier, a bénéficié d’une peine plus clémente : 12 mois de prison avec sursis simple.
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