Des annonces attendues début décembre

Éducation: Attal veut "revoir" la "question du tabou du redoublement"

  • PubliĂ© le 23 novembre 2023 Ă  05:26
  • ActualisĂ© le 23 novembre 2023 Ă  05:32
Le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, à Hambourg le 10 octobre 2023, lors des consultations gouvernementales franco-allemandes ( AFP / Ludovic MARIN )

Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, a affirmé mercredi qu'il "faut revoir" la "question du tabou du redoublement" et promis de "prendre des décisions" à ce sujet, qu'il annoncera début décembre.

"Un élÚve qui rentre en 6e sans savoir lire ou compter, c'est quasiment de la maltraitance", a déclaré le ministre lors d'un atelier sur l'école au congrÚs de l'Association des maires de France.

Gabriel Attal a prĂ©vu de faire une sĂ©rie d'annonces le 5 dĂ©cembre "pour Ă©lever le niveau gĂ©nĂ©ral" des Ă©lĂšves, en particulier au collĂšge oĂč sa proposition de "groupes de niveau" en maths et français fait dĂ©bat.

"Comment voulez-vous apprendre l'histoire-géo si vous ne savez pas lire? La physique-chimie sans savoir compter?", a insisté M. Attal. "Il faut prendre des décisions".

"Je les assumerai", a-t-il ajouté, donnant "rendez-vous début décembre" pour en connaßtre le détail.

Le redoublement, dont la France a longtemps Ă©tĂ© la championne, n'a jamais Ă©tĂ© interdit dans le pays mais simplement rendu exceptionnel en 2014 par un dĂ©cret de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Puis Jean-Michel Blanquer a dĂ©cidĂ©, dĂšs son arrivĂ©e au ministĂšre de l'Education nationale en 2017, de modifier les rĂšgles pour que "le redoublement reste possible quand c'est dans l'intĂ©rĂȘt de l'Ă©lĂšve, et dans des cas qui doivent rester rares".

Pour Guislaine David, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire, "penser que le redoublement peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour un enfant est une croyance car aucune Ă©tude ne le dĂ©montre. Il faut donc arrĂȘter les dĂ©clarations de comptoir", a-t-elle assĂ©nĂ©.

"Parler de groupe de niveau, de redoublement est une maniÚre conservatrice de voir l'école et ce n'est pas la nÎtre car tout cela repose sur une forme de tri des élÚves", regrette JérÎme Fournier, secrétaire national du SE-Unsa.

Sophie VĂ©nĂ©titay, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du Snes-FSU, principal syndicat du second degrĂ© (collĂšges, lycĂ©es) estime aussi que cela peut crĂ©er une "Ă©cole Ă  deux vitesses" avec "les bons d'un cĂŽtĂ© et les moins bons de l'autre". Mais, concĂšde-t-elle, le redoublement "peut ĂȘtre une solution dans certains cas" au collĂšge et au lycĂ©e.

Le ministre a aussi rappelĂ© qu'il annoncerait Ă  cette mĂȘme occasion "la possibilitĂ© pour (son) ministĂšre de labelliser des manuels scolaires", dont le contenu et la mĂ©thode auront fait la preuve de leur "efficacitĂ©".

Il a également pris date en janvier pour dévoiler "une réforme profonde de la formation au métier enseignant", afin notamment de pouvoir "pré-recruter au niveau du bac" ceux qui ont "la vocation" de prof et rétablir un "concours au niveau bac+3" suivi d'une "entrée progressive dans le métier sur deux ans".

"Je pense que ça rÚglera une partie du problÚme" d'attractivité de la profession, a-t-il expliqué, alors que de nombreux postes restent vacants chaque année, faute de candidats.

AFP

guest
0 Commentaires