Un an après le passage du cyclone Chido et de la tempête Dikelédi, l’Unicef France publie le rapport "Grandir à Mayotte : la situation des droits de l’enfant après Chido". Cette étude révèle une réalité alarmante : dans ce territoire où un habitant sur deux a moins de 18 ans et où 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, les enfants demeurent les premières victimes d’un cumul de crises sociales et climatiques. (Photo Photo RB/imazpress.com)
Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte le 14 décembre 2024 avec des vents atteignant près de 230 km/h, a détruit plus d’un quart des habitations de l’archipel et gravement endommagé les infrastructures publiques essentielles, dont l’hôpital de Mamoudzou et les usines de traitement de l’eau.
Malgré la mobilisation rapide des acteurs locaux et associatifs, "la coordination institutionnelle est restée insuffisante, révélant la fragilité des dispositifs de prévention et de gestion de crise, et la faiblesse de la prise en compte spécifique des enfants dans la réponse d’urgence", indique l'Unicef dans son rapport.
- Une catastrophe révélatrice de vulnérabilités structurelles à Mayotte -
À Mayotte, près de 50.000 personnes ont perdu leur habitat, "et de nombreux enfants vivent encore dans des conditions précaires, parfois sans abri", indique l'Unicef. "Les opérations de destruction d’habitats précaires se sont poursuivies sans solution de relogement suffisante, créant un risque majeur d’enfants à la rue", poursuit le rapport.
L’Unicef en appelle à réaffirmer le droit au relogement et à former les travailleurs sociaux à une approche fondée sur les droits de l’enfant.
Avant Chido, entre 5.000 et 9.000 enfants n’étaient déjà pas scolarisés. Le cyclone a détruit ou endommagé 40 % des établissements scolaires, provoquant un retard massif dans l’apprentissage pour de nombreux enfants supplémentaires. Malgré un fonds de 100 millions d’euros, la reconstruction des établissements est lente.
L’Unicef France demande la création d’un observatoire de la non-scolarisation, la fin des refus d’inscription et une accélération du plan de reconstruction éducative, qui devra tenir compte des risques climatiques.
Lors du passage de Chido et après, le système de santé s’est retrouvé saturé, et les risques épidémiques ont augmenté, tout comme la malnutrition infantile. L’Unicef France préconise de renforcer les équipes mobiles de santé, de sanctuariser les lieux de soins et de déployer des dispositifs de repérage précoce.
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Suite au cyclone, des milliers d’enfants ont été privés d’eau potable durant des semaines et certaines distributions ont été conditionnées à la présentation de papiers d’identité, excluant de nombreuses familles. L’Unicef recommande de doubler le nombre de bornes, de sanctuariser les points d’eau, et de garantir l’accès gratuit à l’eau potable dans les écoles et quartiers vulnérables.
Vulnérables parmi les vulnérables, les enfants étrangers et/ou en situation de migration à Mayotte vivent dans une insécurité juridique et sociale chronique, accentuée par des réformes récentes qui complexifient l’accès à la nationalité française. En 2024, 1.860 enfants ont été placés en rétention administrative à Mayotte, soit la quasi-totalité des enfants enfermés en France.
- L'UNICEF France appelle à une refondation des politiques publiques à Mayotte -
Face à ces constats, l’UNICEF France appelle à une refondation des politiques publiques à Mayotte, plaçant l’intérêt supérieur de l’enfant au centre des décisions. Parmi ses recommandations prioritaires :
- Renforcer la collecte des données sur l’enfance ;
- Garantir l’accès universel à l’éducation, à la santé, à l’eau et à la protection ;
- Intégrer les besoins des enfants dans toutes les politiques publiques et dans les plans de prévention et de résilience climatique ;
- Abroger les dérogations législatives discriminatoires en matière de logement et de droit des étrangers.
"Les enfants de Mayotte doivent être replacés au centre du projet politique pour l’île. Créer les conditions du respect de leurs droits est non seulement une responsabilité juridique, mais également la condition première de la reconstruction du territoire et de sa résilience", conclut Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France.
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Quelques arrivées a ka Reunion bdous sous forme de TDC.
Tiers Digne de Confiance.
A St Benoit y faisait la queue pour faire les démarches.... et enduite pour gagne la monnaie et dans certains cas, les enfants sont livrés a eux mêmes a la Reunion et a 22h encore dans les rues.