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A Bastille, faible mobilisation des chauffeurs VTC

  • PubliĂ© le 16 janvier 2017 Ă  19:17
Des chauffeurs VTC bloquent la place de la Bastille, le 16 janvier 2017

Environ 150 berlines Ă©taient rassemblĂ©es lundi aprĂšs-midi place de la Bastille Ă  Paris, sans bloquer la circulation, Ă  l'initiative de chauffeurs VTC dĂ©nonçant leurs conditions de travail avec les plateformes, Uber en tĂȘte, a constatĂ© une journaliste de l'AFP.


"Soit Uber respecte la profession, soit ce sera +Uberxit+", proclamait un tract de l'Unsa-VTC. "Stop aux plateformes esclavagistes" ou encore "Les charges pour les chauffeurs, le bénéf aux start-up", était-il écrit sur des banderoles déployées devant l'Opéra Bastille.
Les manifestants reprochent au gĂ©ant amĂ©ricain du secteur de les "humilier" par une pratique tarifaire trop faible et dĂ©cidĂ©e sans concertation. En octobre 2015, Uber avait baissĂ© de 20% le tarif des courses Ă  Paris. En dĂ©cembre 2016, il a augmentĂ© de 10 Ă  15% ses tarifs en France, mais a relevĂ© dans le mĂȘme temps de 20 Ă  25% la commission prĂ©levĂ©e aux chauffeurs.
"La balle est dans le camp des plateformes, c'est à eux de désamorcer la crise", a expliqué à l'AFP Yazid Sekhri de la CFDT. De leur cÎté, les chauffeurs sont là pour montrer qu'ils sont "toujours mobilisés" et "unis", dit-il.
Le rassemblement initié par l'Unsa-VTC, Actif-VTC, Capa-VTC et CFDT-VTC, moins important que les précédents organisés en décembre, intervient alors que le médiateur Jacques Rapoport, nommé par le gouvernement, multiplie les rencontres avec les acteurs de la profession. Les conclusions de l'ancien président de SNCF Réseau sont attendues fin janvier.
Avec le médiateur, "pour l'instant on fait que parler. Uber dit qu'il crée de l'emploi, qu'on gagne beaucoup d'argent. Nous on dit l'inverse, on ramÚne des chauffeurs avec leur chiffre d'affaires et il voit la catastrophe", explique à l'AFP Sayah Baaroun, secrétaire général de l'Unsa SCP-VTC.
AprÚs avoir alerté en décembre sur "la paupérisation des chauffeurs", l'opération de lundi vise à "interpeller les candidats à la présidentielle" sur "l'uberisation" du monde du travail, avec une question: "Qu'allez vous faire de cette économie?" qui crée des travailleurs pauvres, selon lui, faute de réglementation sur la protection sociale ou la rémunération.
L'Unsa a par ailleurs promis lundi d'engager des actions aux prud'hommes pour faire requalifier en contrats de salariés des partenariats conclus entre Uber et les chauffeurs au statut d'indépendants.
Sollicité par le syndicat, l'avocat Jean-Paul TeissonniÚre décrit "une situation d'hyperdépendance" entre les chauffeurs et la plateforme, qui fixe les prix et ne transmet pas les coordonnées des clients, selon lui.
Il entend "mettre fin à une mystification", dit-il à l'AFP, en engageant des procédures aux prud'hommes quand "une dizaine de dossiers" seront rassemblés. Il annonce également, sur le plan pénal, une action pour faire reconnaßtre un éventuel "délit de travail dissimulé".

Par W.G. Dunlop - © 2017 AFP
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