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Angleterre: Frank Lampard, l'homme qui a offert une âme à Chelsea

  • Publié le 2 février 2017 à 20:03

Blues, jusque dans les veines: Frank Lampard, qui a officialisé jeudi sa retraite, restera comme la pierre angulaire du Chelsea des années 2000, accompagnant le développement du club jusqu'à son établissement parmi les plus puissants d'Europe.

Avec ce maillot, l'Anglais de 38 ans aura notamment remporté trois championnats et une Ligue des champions, - la première et la seule, pour l'instant - de l'histoire des Londoniens, en 2012.

"Bien sûr, la plus grande partie de mon coeur appartient au Chelsea Football Club, un club qui m'a donné tant de grands souvenirs. Je n?oublierai jamais l'opportunité qu'ils m'ont offerte, et les succès que nous avons réussi à construire ensemble", a écrit sur sa page Facebook l'ancien milieu de terrain des Blues.

En 684 matches et 211 buts sous le maillot bleu, Lampard a également raflé quatre coupes d'Angleterre, deux coupes de la Ligue, et une Ligue Europa (C3). Principal acteur du renouveau de Chelsea, impulsé par le rachat du milliardaire russe Roman Abramovitch en 2003, il a même, symboliquement, été celui qui a inscrit le but offrant à Chelsea son premier titre national en 50 ans en 2005, sous la direction du Portugais José Mourinho. Cette même année, il terminera même 2e du Ballon d'Or, le meilleur classement de sa carrière.

Rien ne destinait pourtant ce gamin formé à West Ham, équipe à l'image populaire du l'est de Londres, à traverser la capitale anglaise pour rejoindre Chelsea, le club huppé de l'ouest.

Son père, international anglais (2 sélections) également dénommé Frank Lampard, a en effet porté les couleurs des "Hammers" pendant 18 saisons. Frank le fils rejoint le club en 1994, pendant sa 16e année, avant d'y évoluer en pro pendant six saisons, exception faite de son année en prêt à Swansea.

En 2001, il décide pourtant de quitter l'est londonien. La pression d'y être seulement connu comme un "fils de" était trop forte. "Je voulais partir, là-bas j'étais 'le fils de Frank Lampard'", expliquait-il en 2003 au Telegraph.

En lui permettant de quitter l'ombre paternelle, ce transfert à Chelsea fait éclater son talent au grand jour. Avec sa venue et celles de joueurs comme Joe Cole ou Claude Makelele, les Blues progressent et deviennent une place forte de Premier League.
Dans la pure tradition du "box-to-box" à l'anglaise - ces milieux capables de défendre et de se projeter pour apporter le danger dans la surface adverse - Lampard s'impose très vite comme l'un des meilleurs relayeurs du pays. Son intensité physique et son talent balle aux pieds sont ses meilleurs armes.

Alors qu'il n'avait pas été retenu pour la Coupe du monde 2002, il devient indispensable en sélection nationale. La doublette qu'il forme au milieu de terrain avec Steven Gerrard, l'icône de Liverpool, est magnifique sur le papier mais avec ces deux-là, trop similaires, l'Angleterre continue de se marcher sur les pieds, dilapidant plusieurs chances de briller au niveau international.

Son armoire à trophées, c'est avec Chelsea que Lampard la remplit. Il forme avec l'autre légende du club, le défenseur John Terry, un duo inépuisable. Les deux hommes représentent l'âme anglaise, la caution, d'un club qui ne cesse d'importer les talents étrangers, comme Drogba, Ballack ou Torres.

En l'absence de Terry, Lampard hérite du brassard de capitaine des Blues. C'est donc à lui que revient l'honneur de soulever le trophée après la finale de la Ligue des champions 2012, remportée aux tirs au but contre le Bayern Munich. Pendant la séance Lampard ne flanche pas et transforme son penalty.

A l'été 2014, après 13 ans de bons et loyaux services mais victime de la politique du club, il quitte le club et s'expatrie à New York. Comme un ultime pied-de-nez, il est alors immédiatement prêté à Manchester City, le nouveau rival des Blues!

Un an plus tard, il fait enfin ses débuts aux USA. Une ultime aventure qui va durer 18 mois. A New York, bien loin des années Chelsea, il avait de toutes façons trop de bleus à l'âme pour faire le deuil du "Bridge".
AFP

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